ACCORD DE LIBRE ECHANGE – Les parlementaires français auront à voter mardi en faveur de la ratification ou non du Ceta, le traité de libre-échange entre l’Union Européenne et le Canada. A ce jour, 7 états européens ont déjà ratifié l’accord, et la France pourrait bien être la prochaine nation à approuver cet accord entre l’UE et la République Canadienne.
Nicolas Hulot a interpellé les élus français ce lundi dans une lettre ouverte, avant le vote au parlement sur le CETA. La ratification de l’Accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada sera un processus long avant son entrée en vigueur effective, puisque le parlement de chaque pays membre de l’UE doit se prononcer sur ce traité. Pour l’ancien ministre de l’écologie, les parlementaires français doivent suivre l’appel de la majorité de leurs concitoyens qui ne souhaitent pas une ratification du traité commercial entre l’UE et la République Canadienne. Mais avec une majorité acquise à sa cause, La République En Marche ne devrait avoir aucune difficulté à ratifier le CETA mardi au parlement.
En dépit des réticences sur le CETA, la France compte bien se prononcer mardi sur la ratification de l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union Européenne. A ce jour, sept pays du Vieux continent ont déjà ratifié l’accord que dénonce l’ancien ministre de l’écologie Nicolas Hulot. Dans une lettre ouverte adressée aux députés français, l’ex-ministre a appelé les parlementaires français à faire barrage à ce traité : «Demain chacun de vous aura plus de pouvoir que tous les ministres de l’écologie réunis. Demain chacun de vous sera libre de voter contre la ratification du Ceta et exiger ainsi la réouverture des négociations. Demain la voix forte d’un pouvoir législatif unanime pourra éclairer utilement un exécutif qui agit comme si ratifier le Ceta allait de soi….Ces accords de nouvelle génération sont loin du commerce comme facteur de concorde entre les peuples. Parce que quelques centièmes de points de croissance sont en jeu ? Parce que le commerce c’est important et qu’il faut être bon élève en Europe ? En réalité, au-delà des éléments de langage, qui sait vraiment pourquoi il faut ratifier absolument et maintenant le Ceta ? Demain, comme le voudraient tant de Français, ayez le courage de dire non. Faisons enfin preuve de cohérence.», explique Nicolas Hulot dans sa lettre ouverte publiée ce lundi. Et le président français n’a pas mis du temps à réagir à cette exigence de son ancien ministre. Pour Emmanuel Macron, Nicolas Hulot aurait dû agir contre lorsqu’il était encore ministre de l’écologie : «Il fallait le dire quand on était en responsabilité». Pour la députée Delphine Batho, Nicolas Hulot fait bien «d’insister sur la gravité de l’enjeu et sur ce pouvoir que détient chaque député de dire non à un traité commercial qui accélère et aggrave le changement climatique». Mais avec un parlement contrôlé par LREM, la ratification du CETA ne serait pas une surprise demain à l’Assemblée Nationale, même si de nombreuses réticences entourent encore ce traité entre l’Union Européenne et le Canada.
Hulot souhaite plus de fermeté de l’UE
«Déjà en 2016, le Canada avait fait pression avec succès sur la Commission européenne pour affaiblir sa proposition de définition des pesticides perturbateurs endocriniens. Car ce qui se joue est immense. Dans la continuité des actes précédents, l’Union européenne doit aujourd’hui faire évoluer sa doctrine de tolérance à l’importation pour aller vers une logique de tolérance zéro résidu pour les substances les plus dangereuses. Et c’est là tout l’enjeu car le marché européen est structurant pour de nombreux pays exportateurs.», a fait savoir l’ancien ministre de l’écologie dans sa lettre ouverte adressée ce lundi aux députés français.