Enquête sur Nordahl Lelandais – deux ans après les affaires Maëlys et Noyer, une ex-compagne de l’ancien maitre-chien a décidé de se briser le silence. Si elle a attendu si longtemps, c’était par respect pour la mémoire des victimes et pour la douleur des parents des deux victimes de l’ancien militaire de 35 ans. Le témoignage de cette ex-petite amie qui a gardé l’anonymat a permis d’en savoir davantage sur le caractère de celui que certains considèrent comme un tueur en série. Selon le récit dévoilé par son ex-compagne, Lelandais était pour le moins d’un caractère violent, une violence qui s’est accentuée lorsqu’elle décidait de mettre un terme à leur relation de couple. Menacée de mort selon ses propos, elle ira porter plainte à la gendarmerie, une plainte qui, si elle avait été traitée un peu plus tôt, aurait pu sauver la petite Maëlys.
Qui est réellement Nordahl Lelandais ? Les enquêteurs affinent peu à peu le profil de l’ancien militaire de 35 ans renvoyé de l’armée pour indiscipline. Accusé de deux meurtres, le mis en cause clame toujours son innocence, arguant que les deux décès sont dus à des accidents. Une de ses anciennes compagnes s’est confiée au Parisien, un entretien au cours duquel elle a fait de troublantes révélations sur la personnalité de l’ancien maître-chien. Selon le portrait dressé par cette dernière, son compagnon était d’un tempérament violent. Elle révèle avoir même échappé une fois à la mort, sans que ces menaces ne soient véritablement prises au sérieux par les gendarmes, ou du moins à temps.
Deux ans après les révélations de Lelandais dans l’affaire Maëlys et l’affaire Noyer, les enquêteurs n’ont toujours pas clos l’enquête sur l’ancien militaire de 35 ans. La raison, il serait soupçonné dans plusieurs affaires de disparitions irrésolues. Mais la principale raison pour laquelle le dossier Nordahl Lelandais est toujours en cours, c’est le refus du présumé coupable d’assumer la responsabilité des deux meurtres. Dans l’affaire Maëlys, l’ancien militaire affirme qu’il s’agit d’une mort accidentelle, un argument qu’il avance également pour expliquer la mort du jeune chasseur alpin de 23 ans, le caporal Arthur Noyer. Mais le témoignage d’une ancienne compagne de Lelandais pourrait s’avérer d’une grande utilité pour les enquêteurs qui cherchent toujours à dresser le portrait du double meurtrier. Dans ses confessions au Parisien, l’ex-compagne présente l’image d’un homme qui a un penchant pour la violence : «Lorsque je suis allée chez lui pour reprendre mes affaires, il m’a mis une grande claque. J’ai réussi à m’enfuir et j’ai foncé vers la gendarmerie de Pont-de-Beauvoisin. Il m’a poursuivie. Je n’ai pas voulu porter plainte afin de ne pas envenimer les choses. Il m’a dit : “Ça ne va pas se passer comme ça. Je ne vais pas me laisser faire.” Je suis donc allée voir les gendarmes pour leur dire qu’il me menaçait…Le 10 avril 2017, alors que je promenais mes chiens dans un bois, il est arrivé très menaçant. Je pensais que j’allais me faire massacrer. J’ai fait un signe de croix. C’est alors que j’ai vu qu’il avait une tronçonneuse dans son sac à dos. Je suis partie en courant. Il m’a lancé : “Tu vas voir ce qui va t’arriver.” J’ai compris à ce moment-là que j’allais mourir.», a-t-elle indiqué au quotidien français. Dans son témoignage, l’ex-compagne met également en cause la gendarmerie qui selon elle, a mis du temps à traiter sa plainte contre Nordahl Lelandais.
Une plainte contre la gendarmerie
«Si on m’avait prise au sérieux, cela aurait permis de stopper Lelandais. Il est finalement resté dans sa toute-puissance. Il n’y a eu aucune enquête après ma plainte. Et le 27 août 2017, il a enlevé Maëlys. Ma plainte n’a été transmise au procureur de Chambéry qu’en septembre. Si la gendarmerie m’avait écoutée, on aurait pu éviter la mort de Maëlys, c’est certain. Je vais donc déposer une plainte contre le gendarme qui n’a pas traité ma plainte.», indique l’ex-compagne.