PRESIDENTIELLE 2020 – En attendant que les partis politiques investissent leur candidat, un indépendant vient d’annoncer son intention de briguer la magistrature suprême en Côte d’Ivoire.
A moins de deux ans du premier tour de la présidentielle, aucun parti politique ivoirien n’a officiellement désigné son candidat pour l’élection prévue en octobre 2020 normalement. Le RDR n’aura pas de candidat puisqu’il a décidé d’intégrer le RHDP, une intégration qui sera effective à l’issue du congrès prévu pour le 26 janvier prochain. Quant au PDCI, il a d’ores et déjà annoncé son intention de briguer le pouvoir d’état lors du prochain scrutin présidentiel. Mais le choix du candidat qui portera les couleurs de la première formation politique de Côte d’Ivoire n’a encore été effectué, même si quelques noms circulent depuis un bon moment en coulisses. En attendant que les partis traditionnels se déclarent, un indépendant vient de prendre son destin en main en annonçant sa candidature à la prochaine élection ivoirienne prévue pour octobre 2020. A l’occasion d’une conférence de presse animée depuis le Freeman Hôtel d’Abidjan, le prétendant à la magistrature suprême connu sous le nom de Jean-François Adje a donné les raisons de son engagement politique.
La présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire était au centre de la conférence de presse animée il y’a quelques jours par Jean-François Adje. Alors que les partis politiques ivoiriens jouent la discrétion sur l’identité de leur candidat pour la prochaine élection, a l’entrepreneur ivoirien de 40 ans a annoncé son intention de briguer la magistrature suprême : «Nous sommes candidats pour faire des propositions aux Ivoiriens pour donner une nouvelle orientation à la vie de la nation», a-t-il martelé au Freeman Hôtel lors de sa conférence de presse. Engagé dans une dynamique de réconciliation nationale, le candidat indépendant entend placer sa candidature sous le signe de la cohésion nationale : « Il y a beaucoup d’interrogations face à cette élection à venir. La réconciliation est un peu ralentie. Donc, nous venons pour faire des propositions pour aller de l’avant », a indiqué l’entrepreneur ivoirien au cours de sa conférence de presse. Refusant de se réclamer d’un quelconque bord politique, Jean-François Adje n’exclut cependant pas une alliance avec le grand Rassemblement RHDP qui dirige actuellement le pouvoir : «Si le RHDP nous demande de le rejoindre, nous analyserons cette sollicitation au moment opportun pour le moment nous n’en sommes pas là. Nous ne sommes pas un parti politique mais nous épousons les idéaux des partis centristes». La candidature de l’entrepreneur ivoirien intervient dans un climat d’incertitude sur l’issue de la présidentielle en 2020.
2020, un remake de la bataille de 2010 ?
Les ivoiriens à l’unanimité gardent un souvenir amer de la présidentielle d’octobre 2010, eu égard des violences consécutives à l’annonce des résultats du scrutin. Mais le scénario de 2010 qui a vu la participation d’Henri Konan Bédié, d’Alassane Ouattara et de Laurent Gbagbo, est une possibilité à ne pas écarter. Si la libération de l’ancien dirigeant ivoirien est confirmée en appel, sa candidature en 2020 en Côte d’Ivoire ne ferait pas l’ombre d’un doute. Face à lui cette fois, le RHDP qui n’a toujours pas désigné son candidat. Parmi les éventuels candidats, il y’a bien entendu l’actuel président ivoirien, étant donné qu’il n’a toujours pas clarifié sa position concernant la prochaine échéance électorale. Et du côté du PDCI, le président Henri Konan Bédié est toujours apte à se présenter, étant donné que la nouvelle constitution lève l’interdiction de l’âge maximum pour prétendre à la magistrature suprême en Côte d’Ivoire. Si ce scénario se confirme, n’oublions pas qu’un candidat surprise pourrait s’inviter dans cette bataille, Guillaume Soro dont la candidature a déjà été sollicitée par le RACI.