DEMISSION DE GUILLAUME SORO – Pour avoir refusé d’adhérer au parti unifié RHDP, le président de l’Assemblée Nationale, en poste depuis 2012, a rendu le tabouret vendredi dernier à l’issue d’une session extraordinaire.
Le divorce est-il définitivement acté entre Guillaume Soro et Alassane Ouattara ? Seule certitude, l’ancien président de l’Assemblée Nationale a décidé de suivre de nouvelles aventures, suivre ses convictions pour être plus précis. Mais lesquelles ? C’est sans doute la question à 1 millions de dollars, puisque certains estiment qu’il envisage de se présenter à la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire. Interrogé sur une éventuelle candidature de l’ex-président de l’Assemblée Nationale, le président de la République s’est dit ouvert à une candidature de son filleul. Dans le même temps, le chef d’état ivoirien n’exclut pas un retour de l’ancien premier ministre au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la Paix, mais un retour à quel prix ?
La démission de Guillaume Soro a ouvert pour certains les vannes d’une candidature de ce dernier à la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire. Mais pour l’heure, l’ancien président de l’Assemblée Nationale reste discret sur ses ambitions politiques, mais prévient toutefois que sa carrière politique ne fait que commencer. A l’occasion du 32e sommet de l’Union Africaine, le président Ouattara Alassane était l’invité de RFI. Au cours de l’entretien accordé à Christophe Boisbouvier, plusieurs sujets d’actualité ivoirienne ont été passés en revue, notamment les raisons du départ de Guillaume Soro de la présidence de l’Assemblée Nationale le 8 février dernier : «Guillaume Soro estimait qu’il était plus d’une idéologie politique qui n’était pas celle du RHDP, puisque le RHDP, les Houphouëtistes, nous sommes un parti libéral, libéral social, lui se considère marxiste. Donc, je comprends que de ce fait ce ne soit pas compatible avec ses convictions… Il est entré à la formation du parti. Mais un peu plus tard, après réflexion, il a estimé que peut-être sa place n’était pas au RHDP et qu’il préférait engager une nouvelle aventure. Il l’a dit lui-même. Donc je n’ai pas besoin de répéter ce qu’il a dit… C’est la majorité présidentielle qui désigne son président qui doit être de la majorité. Le RHDP est largement majoritaire, pratiquement les deux tiers du Parlement. Il faut bien que le président du Parlement soit issu du RHDP.». Alors que certains évoquent que la démission de Guillaume Soro fait suite à des pressions exercées par l’exécutif, le président dément avoir exercé une quelconque pression sur l’ex-président de l’Assemblée Nationale dont il n’exclut pas d’ailleurs le retour : «Je ne suis pas homme à forcer qui que ce soit. Nous avons eu de bons entretiens. Il m’a confirmé tout cela. Il m’a dit qu’il voulait prendre un peu de temps. Il envisage d’aller faire des études de MBA à Harvard. Et puis après, on verra, je n’exclus pas qu’il revienne à la maison d’ailleurs.».
Ouattara ouvert à une candidature de Guillaume Soro
Interrogé sur une possible candidature de Guillaume Soro, Alassane Ouattara a indiqué que la décision revenait personnellement à ce dernier : «je considère que c’est son choix, c’est sa liberté. J’ai dit que tout le monde peut être candidat. Par conséquent, la Constitution l’autorise à le faire et il n’est pas question pour moi d’empêcher la candidature de qui que ce soit, comme certains ont tenté de le faire par le passé». Cependant, le président ivoirien indique avoir clairement signifié à l’ex-Pan qu’il était contre l’idée de le voir adhérer la plateforme stratégique voulue par le président Henri Konan Bédié : «Je pense que ce n’est pas dans l’intérêt de Guillaume Soro de le faire. Et je lui ai dit».