Mouvements sociaux en France – Dans une dizaine de jours, des milliers de salariés descendront dans les rues pour protester contre le régime universel des retraites voulu par Emmanuel Macron. Et le gouvernement se prépare à l’éventualité de ce qui pourrait bien être l’un des électrochocs les plus importants du quinquennat de l’actuel locataire de l’Elysée. Avant la date fatidique du 5 décembre, le gouvernement multiplie les consultations, sans pour autant que les discussions connaissent un franc succès. Cette grève qui fait peur a même contraint le président français à modifier son agenda pour cette fin d’année.
Le 5 décembre sera une journée marquée par une grève inédite en France contre la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron. Etudiants, salariés du privés, agents de l’administration publique, seront tous dans les rues pour dire non au régime universel des retraites prôné par le gouvernement. Et ce mouvement de contestation social suscite déjà une grande stupeur, d’autant plus qu’il pourrait s’inscrire dans la durée. Malgré la mobilisation de plusieurs syndicats contre cette réforme, et les nombreux préavis de grève déposés, le gouvernement entend aller au bout de sa réforme. Dans quelques jours, aura lieu une réunion entre tous les membres du gouvernement, pour la mise en place d’un plan pour la limitation des impacts de cette grève sur les français, notamment au niveau du transport qui sera l’un des secteurs les plus touchés par cette journée de mobilisation et de contestation en France.
Si la tension monte avant la grève du 5 décembre, le gouvernement n’entend toujours pas renoncer à l’instauration du régime universel des retraites. A une dizaine de jours de la date fatidique, nous assistons à une guerre de communication entre les syndicats et le gouvernement, chaque camp souhaitant avoir l’opinion publique à ses côtés. Sénateur LREM, François Patriat reste mobilisé pour le succès de cette réforme des retraites : «Il faut leur dire que la France va être paralysée car certains refusent de changer leur statut, ou veulent faire un match retour de la réforme de la SNCF. D’ailleurs, pour l’instant, le privé ne suit pas», a rappelé le sénateur avant d’insister à nouveau sur la position du gouvernement. Pour l’élu, la réponse du gouvernement à cette manifestation du 5 décembre sera le ton de la fermeté : «On a besoin de faire preuve de fermeté. Si le gouvernement recule sur cette réforme, le quinquennat, on le fera à minima. C’est un totem pour Emmanuel Macron parce qu’il veut montrer sa volonté de poursuivre les réformes, et le seul marqueur qui reste, c’est les retraites», a poursuivi François Patriat. A l’instar du gouvernement qui adopte le ton de la fermeté, certains syndicats entendent, s’il le faut, inscrire le mouvement de contestation sociale dans la durée, en décrétant une grève illimitée : «Je pense que les gens tiennent à leur régime de retraite. La RATP et la SNCF ouvrent la voie, et ce que je souhaite c’est qu’on aille vers une grève générale reconductible. Pour permettre de battre plus vite la réforme du gouvernement», a fait savoir un élu de LFI. Pour la RAPT, il faut aller au-dela des grèves qui durent 24h pour espérer faire plier le gouvernement sur cette réforme des retraites : «pour obtenir des résultats, il faut vraiment partir dans un conflit plus dur… on voit bien que les grèves saute-mouton de 24 heures, ça ne marche pas».
Le RN n’est pas le bienvenu
Si certains partis politiques ont décidé de s’unir aux manifestants du 5 décembre contre la réforme des retraites, il faut rappeler que tous ne sont pas les bienvenus dans ce mouvement de contestation sociale, notamment le Rassemblement National de Marine Le Pen : «les solutions de gens qui sont racistes ne sont pas les bienvenues dans les mouvements sociaux… les thèses du rassemblement national ne sont pas les bienvenues dans les manifestations du 5 décembre», a rapporté le secrétaire général de CGT. Vice-président du parti, Jordan Bardella déclare que «la CGT n’est pas propriétaire de la contestation à la réforme des retraites».