L’ancien responsable algérien de la lutte contre le terrorisme écope d’une lourde peine
Le tribunal militaire d’Oran en Algérie a condamné le général Hassan à 5 ans de prison ferme dans la soirée du jeudi 26 novembre. Interpellé le 27 août dans sa résidence, il est accusé par les autorités algériennes de « destruction de documents et infraction aux consignes militaires ». Face aux chefs d’accusations retenus contre lui, le prévenu a plaidé non coupable. C’est un procès inédit dans le pays car le général Hassan est considéré comme l’un des plus hauts gradés de l’armée algérienne. Limogé de son poste début 2014, il était le chef des opérations du Scorat, l’unité d’intervention qui avait lancé l’assaut en 2013 lors la prise d’otage sur le site d’exploitation gazière de Tiguentourine.
Le procès s’est tenu à l’écart de sa famille et des médias
Les membres de la famille présents au tribunal dans la matinée du jeudi n’ont pas pu assister au procès du général Hassan. Pourtant, ils avaient été dans un premier temps autorisés à pénétrer dans la cour de justice tôt le matin. C’est avant l’entame du procès à 9h que le dispositif sécuritaire du tribunal a procédé à l’évacuation de la famille du détenu. Les journalistes présents sur les lieux ont eux aussi été privés d’entrer dans la cour pour assister au déroulement de ce procès. C’est dans un huis clos total que l’ancien chef des renseignements algériens a été jugé.
Un verdict inéquitable selon la défense
L’un des avocats de l’ancien haut responsable de l’armée a vivement critiqué le contexte quelque peu inapproprié dans lequel la sentence a été rendue. Me Khaled Bourayou a fait savoir que son client « n’a pas bénéficié de circonstances atténuantes » pendant la tenue du procès. La défense a également regretté la lourde sentence que le tribunal avait infligée au général Hassan car les actes posés par l’ancien gradé de l’armée allaient tous dans le sens de servir les intérêts de la nation. L’accusé compte faire appel en cassation de cette décision de condamnation.
La fin d’un long conflit l’oppose au président ?
La sentence de 5 ans d’emprisonnement ferme faite suite à une longue série de discorde qui oppose le président Bouteflika au général Hassan. Certains y voient en cette arrestation une tentative du président pour faire main basse sur l’ensemble des services de sécurité du pays car un autre gradé de l’armée avait été déchu de son poste par le président au mois de septembre.