Dimanche dernier, un viol collectif sur une jeune femme, dans un bus, a fait naître une vague d’indignation au Maroc et même au-delà.
Publiée sur la toile elle a d’abord choqué les internautes puis la société marocaine toute entière. Cette autre agression sexuelle vient renforcer le triste record de ce pays en matière de droit des femmes. Deux marocaines sur trois seraient victimes de violence. L’agression de ce dimanche est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Suite au viol collectif d’une femme dans un bus à Casablanca, presse et associations sont passées à l’offensive. Utilisant la plume pour l’une, battant le pavé pour l’autre, elles veulent alerter l’opinion nationale et internationale sur cette pratique ignoble. Voici toute l’actualité sur cette agression qui indigne tout le Maroc.
Un acte qui horrifie la société marocaine
La vidéo a fait le tour du monde ce dimanche 20 août 2017. Celle-ci montrait des jeunes garçons qui agressaient sexuellement une jeune fille dans un bus pratiquement vide. Celle-ci tentait vainement de s’extirper de l’étau de ces jeunes garçons qui semblaient être comme sous l’emprise d’une substance. Cette bande d’agresseurs a pratiquement mis à nue la victime dans une cacophonie de rire et de moquerie. L’agression se serait produite à Casablanca, la capitale économique du royaume. Selon M’dina Bus, l’acte aurait été commis deux jours plus tôt c’est-à-dire le vendredi 18 août. Le lundi les six individus, âgés de 15 à 17 ans, ont été arrêtés suite à un avis de recherche. L’on sait maintenant que la victime souffrait d’un handicap mental ce qui explique le fait qu’elle n’ait pas déposé de plainte.
La mobilisation s’organise sur internet
Suite à l’agression sexuelle de ce dimanche, la toile s’est mise en branle pour dénoncer ce machisme d’une autre époque. Scandalisé par l’indifférence générale, les internautes ont d’abord massivement publié la vidéo pour éveiller l’opinion internationale. D’importantes personnalités se prononceront sur internet à la découverte d’une telle vidéo. Parmi celles-ci Nouzha Skalli, ancienne ministre de la famille du Maroc, qui a commenté sur sa page Facebook : « Une idéologie moyenâgeuse et barbare ». Par la suite plusieurs pétitions seront introduites sur la toile, des événements organisés sur Facebook et des alertes lancées sur Twitter. C’est l’agression de trop, manifestation d’un regain de conservatisme face au modernisme triomphant dans le royaume.
Et elle se déporte dans la rue
Depuis la diffusion de la vidéo scandaleuse, plusieurs manifestations ont été organisées spontanément. Hier, une autre de grande envergure a eu lieu à Casablanca. Près de 300 personnes, hommes et femmes, se sont rassemblées sur la place des Nations Unies dans le centre-ville de la capitale marocaine. Ils ont alerté l’opinion publique sur le harcèlement sexuel en recrudescence. « Au Maroc, le harcèlement sexuel a un effet cocotte-minute que cette affaire, qui n’est pas la première, a fait exploser. Aujourd’hui nous sommes là pour mettre fin à une situation trop longtemps tolérée. », avait déclaré une des manifestantes. Les activistes ont aussi eu une pensée toutes les autres femmes agressées dans le secret car non filmées. Ils rejettent en outre la tendance qui veut tenir la femme coupable de sa propre agression.
Cette autre agression d’une femme montre bien le mal qui ronge la société marocaine. Elle soulève la question du droit de la femme dans ce pays. La femme est davantage perçue comme un objet de satisfaction libidinale que comme l’égale des hommes. Maintenant la justice doit prendre des sanctions sévères pour servir d’exemples aux violeurs improvisés. Il faudrait peut-être aussi procéder à une rééducation de la société marocaine pour faire éradiquer les conceptions désuètes.