Il a rendu orphelin des millions de fanatiques qui ont bataillé pour que sa dépouille soit enterrée en France métropolitaine et non à Saint Barthélemy.
Johnny Hallyday est l’auteur de 79 albums dont 50 albums studios, une œuvre monumentale qui fait de lui un monstre du rock’n’roll en Hexagone. Grace à cette abondante discographie le « Taulier », comme on le surnommait, a obtenu 5 disques de diamant, 40 disques d’or, 22 disques de platine et 10 victoires de la musique. Au total Johnny Hallyday a effectué 184 tournées et donné plus de 3250 concerts, en grande partie en Europe. Ce succès inégalable en France lui a permis de se construire un patrimoine assez conséquent aujourd’hui au cœur d’une bataille juridique et de son héritage musical. Grand amateur de luxure et aussi de luxe, le chanteur a acheté plusieurs domaines dont il a vendu certains pour faire face aux charges fiscales qu’il considérait comme écrasantes. Outre ses propriétés immobilières en France et Outre-Atlantique, « L’idole des Jeunes » avait, tout naturellement, laissé un patrimoine culturel chiffré à plusieurs millions d’euros. Les droits d’auteurs et l’album posthume constituent ce legs musical sur lequel les enfants David et Laura Smet veulent avoir un droit de regard. Enfin, l’on a fait mention d’une collection de motos et de voitures de luxe en Hexagone et aux Etats Unis. Ce patrimoine mécanique ne serait pas moins important que les autres comme on sait la richesse de la collection. L’on comprend donc pourquoi, et ce n’est pas pour prêter de mauvaises intentions à quiconque, son épouse et ses enfants biologiques se livrent une bataille sans merci depuis quelques mois. Chacun des protagonistes veut s’approprier le patrimoine du défunt, ce qui fait régner, presque, un climat malsain autour du décès de Johnny Hallyday. Comme on le dit dans le jargon populaire, le défunt doit se retourner dans sa tombe en ce moment face à cette tempête autour de ses biens.
Des propriétés immobilières dans plusieurs pays
Le jeudi 15 mars s’est ouvert, au tribunal de Nanterre, le procès à propos du testament de Johnny Hallyday, décédé dans la nuit du 5 au 6 mars 2017. Après un premier report, l’audience a été encore une fois rejetée au 13 avril prochain après les chaudes empoignades du vendredi 30 mars. Les enfants Hallyday que sont Laura et David Smet contestent les dernières volontés de leur père. Ils n’arrivent pas à se faire à l’évidence que ce dernier les a déshérités au profit de sa dernière épouse, seul légataire de ses biens. Or le testament est on ne peut plus clair, il fait la part belle à Laetitia et aux siens, dont Mamie Rock. C’est pourquoi, les enfants Hallyday réclament entre autres le gel du patrimoine de leur père dont ses propriétés immobilières. Ce patrimoine immobilier est composé de plusieurs domaines. Le premier a été baptisé « La Savannah » par Laetitia et Johnny Hallyday. La résidence est située à Marnes-la-Coquette, la ville la plus riche de France, dit-on. Marnes-la-Coquette, qui abrite 1700 habitants, est à une vingtaine de minutes de Paris. C’est dans cette villa acquise en 2000 que le chanteur s’est éteint à l’aube du 6 décembre 2017. Bâtie sur une superficie de 900 m², la résidence abrite 6 chambres, un parc d’un hectare, une piscine, un terrain de tennis et un cinéma privé pouvant accueillir au moins 20 personnes. La deuxième maison se trouve à Los Angeles, aux Etats Unis, où il s’est définitivement installé en 2010, après des années d’aller-retour entre la France et les Etats Unis. La villa se situe dans le quartier chic de Pacific Palissade où les stars rivalisent de richesse. Johnny Hallyday a totalement rénové la maison, à son goût, après en avoir fait l’acquisition. Le chanteur et sa femme avaient aussi une maison dans les Antilles, plus justement à Saint-Barthélemy. C’est là-bas que se trouve la fameuse « Villa Jade » étalée sur 500 m². La maison dispose de huit chambres, de salle de sport, de jacuzzi et de piscines, entre autres commodités. Enfin notons le chalet à Gstaad en Suisse, un endroit coquet et confortable. Ce chalet est situé sur les hauteurs des alpes suisses sur un espace de 320 m². Cet endroit niché au cœur de la station de Gstaad, avait servi de refuge au chanteur quand il a fui la pression fiscale en France. A l’heure actuelle, toutes ces propriétés seraient en vente ou mêmes vendus. Celle qui a été déjà vendue, c’est la villa « Lorada » du nom de Laura et David. Cette résidence bâtie sur 1000 m² a été liquidée depuis 2006. La valeur marchande de toutes ses possessions immobilières serait estimée à 15 ou 24 millions d’euros.
Tout son patrimoine culturel
Outre son patrimoine immobilier, Johnny Hallyday a laissé un trésor culturel inestimable. L’on ne parle pas de l’héritage musical qu’il laisse à la postérité, mais des retombées financières dont pourrait jouir les ayants droits. Le patrimoine musical de Johnny Hallyday est très vaste avec plus de mille chansons commercialisées en France et à l’étranger, essentiellement dans les pays francophones. A ce millier de chansons, il faut ajouter 3000 à 4000 enregistrements. Cette discographie serait protégée sur 70 ans par des droits d’auteurs. Ainsi, jusqu’en 2088, les bénéficiaires de ses droits pourront toucher 1 à 2 millions au moins par an. Toutefois, son premier tube, « Souvenir Souvenir », sorti en 1960, tombera dans le domaine public dès 2030. Jusqu’à sa mort, la gestion des droits et de l’image de Johnny Hallyday revenait à trois sociétés que sont Artistes et Promotion, Pimiento Music et Mamour. Ces sociétés sont toutes gérées par Elyettte Boudou, grand-mère paternelle de Laetitia Hallyday. Enfin il y a le dernier album produit par le rockeur, un album qui fait partie des réclamations de Laura et David Smet. Ces derniers réclament un droit de regard sur l’album posthume de leur père, mais Laetitia Hallyday et son avocat Me Ardavan Amir-Aslani disent niet. Si David Smet veut avoir un droit de regard sur l’album de son père, c’est moins pour renflouer ses finances que pour protéger l’image du célèbre rockeur. Il se raconte que Laetitia Hallyday imposait son diktat à Johnny Hallyday même au sujet du style de rock’n’roll. Elle aurait par exemple renvoyé tous les bras droits de Johnny Hallyday pour renouveler et « dépoussiérer » son cercle immédiat. Elle aurait aussi poussé Johnny Hallyday a collaboré avec de jeunes artistes qui ne rentraient pas dans son canevas artistique. Ainsi, David Smet veut savoir si l’album qui sortira sera à l’image de son père, mieux à sa philosophie. Pour sa part, Me Eric Lauvaux, avocat de sa maison de disques, a rassuré que le chanteur avait validé au moins dix des chansons de son nouvel album. Cet album posthume devrait aussi générer d’énormes royalties pour ceux qui en détiendront les droits d’auteur et d’exploitation.
La collection automobile du chanteur rock
Outre les patrimoines immobiliers et culturels, Jonny Hallyday possédait aussi un patrimoine mécanique non moins négligeable. Comme la plus part des rockeurs, notamment ceux établis Outre-Atlantique, Johnny Hallyday disposait d’une grande collection de motos et de voitures de luxe. Des classiques qui seraient évalués à des milliers d’euros voire des millions. Il s’agit entre autres de motos et de voitures dont les plus célèbres du monde. Lorsqu’il se trouvait en France, par exemple, Johnny Hallyday roulait une Bentley Continental dont la valeur marchande est évaluée au moins à 350.000 euros. A Los Angeles également, le rockeur possédait d’autres véhicules et surtout des motos de grosses cylindrés. La vente de ce parc automobile pourrait générer une coquette somme au-delà du million. Jusqu’à présent, ce patrimoine n’a pas encore été vraiment au cœur des débats. Les protagonistes jettent plutôt leur dévolue sur les plus gros morceaux que sont les maisons et les droits d’auteurs.
Les dettes fiscales du musicien
Johnny Hallyday n’aurait pas laissé que des profits viagers à ses héritiers. Au tableau de son legs figure aussi des dettes fiscales qui pourraient être remises sur la table. Johnny Hallyday a toujours eu des démêlés avec le fisc français. Déjà dans les années 70, 80 et 90, ses maisons de disques, dont Universal, ont dû s’acquitter, à sa place, de ses impôts en France. En contrepartie, le rockeur cédait quelques parts de ses droits d’auteur à la maison de disques. Dans les années 2000, il a dû aussi vendre quelques propriétés pour faire face à la pression fiscale. C’est pour fuir le fisc français qu’il se réfugie en Suisse dont la législation en la matière est plus souple. Après avoir promis qu’il rentrerait à la faveur de l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007, il se désiste finalement. Cependant, même s’il fuit le fisc français, Johnny Hallyday s’est régulièrement acquitté de ses impôts, par des prélèvements opérés sur ses revenus. L’on estime que Johnny Hallyday doit au moins 2,5 millions de dettes fiscales avec une pénalité de 80% quand il décéda. Contestées en justice en 2015, le chanteur a vu ses pénalités réduites à 40%. Jusqu’à sa mort, l’artiste ne s’était pas encore acquitté de cet impôt colossal d’où le titre péjoratif qu’on lui a collé de « voyou fiscal ». Son légataire devrait donc, normalement, faire face à une partie au moins de ce redressement fiscal.