La liste des personnalités ivoiriennes qui ont marqué l’année 2018 est une sélection exclusive de notre rédaction. Plusieurs critères ont été pris en compte pour élaborer ce tableau. Parmi les ivoiriens qui se sont illustrés au cours de l’année dernière, de nombreuses personnalités issues de la sphère politique ivoirienne. Rappelons que la scène politique ivoirienne était particulièrement mouvementée l’an dernier, avec notamment la mise en place du Rassemblement des Houphouëtistes RHDP. Ce projet auquel avait adhéré le PDCI au départ suit désormais son cours sans le principal allié du parti au pouvoir. Parmi les protagonistes de la politique ivoirienne qui se sont distingués cette année, l’ancien premier ministre ivoirien Guillaume Soro. S’il est considéré comme un membre du RDR, la scène politique ivoirienne est animé depuis quelques temps par des sorties médiatiques du PAN souvent critiquées par certains responsables au sein de sa propre famille politique. Au cours de l’année 2018, le président de l’Assemblée Nationale ivoirienne a sillonné plusieurs villes de la Côte d’Ivoire muni de son bâton de pèlerin pour prêcher la paix et la réconciliation entre ivoiriens. Outre la sphère politique certaines personnalités du monde de la culture se sont illustrées l’année dernière, en l’occurrence la chanteuse ivoirienne Josey qui a connu une année particulièrement riche en émotions.
L’année 2018 en Côte d’Ivoire a été particulièrement mouvementée, que ce soit sur la scène politique ivoirienne comme sur la scène culturelle. Sur le plan politique, l’un des faits majeurs ayant marqué les ivoiriens fut sans doute la rupture entre le PDCI et le RDR, deux alliés qui cogéraient le pouvoir depuis 2011. Mais suite à des divergences sur la question de l’alternance en 2020, le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire dirigé par Henri Konan Bédié a quitté l’alliance houphouetistes alors qu’il avait endossé l’accord politique portant création du RHDP au préalable. Mais ce divorce entre les deux formations politiques alliées étaient pressenties depuis le début de l’année car certains cadres du PDCI affichaient déjà les grandes ambitions du parti pour la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire. Jean Louis Billon est l’une des personnalités politiques au PDCI qui a officiellement pris position contre ce projet d’adhésion au RHDP, appelant plutôt son allié à le rejoindre pour la mise en place de la plateforme réunissant tous les houphouëtistes. Révoqué de son poste de ministre depuis plus de deux ans, l’ancien patron de la chambre de commerce et d’industrie a dans une certaine mesure ouvert les vannes de la contestation contre le projet de parti unifié voulu par le RDR.
Affoussiata Bamba Lamine, reine des critiques sans tabous ?
Toujours sur la scène politique, un ex-ministre ivoirien a également marqué l’année 2018 à travers ses sorties médiatiques souvent jugées gênantes. Anciennement ministre de la communication, Me Affoussiata Bamba Lamine a été évincée du gouvernement il y’a un peu plus de deux ans. Si à priori elle fait partie du Rassemblement des Républicains, l’ancienne ministre de la communication est bien des fois vilipendée au sein du RDR en raison de ses sorties médiatiques déplaisantes. Alors que de nombreux cadres du parti avaient usé de leur droit de réserve sur la question du troisième mandat du président Ouattara Alassane, l’avocate ivoirienne était montée au créneau pour dénoncer l’illégalité de ce troisième mandat, si toutefois il devrait avoir lieu. Dans un long argumentaire dévoilé sur sa page officielle, l’ancienne ministre avait à sa manière démontré que le président ivoirien ne saurait prétendre à une nouvelle mandature en Côte d’Ivoire : «La Constitution fait au contraire allusion à 2 mandats, de sorte que nul ne saurait en tirer une interprétation différente, ni en décider autrement. Ceci nous conduit naturellement à aborder le second point qui se rapporte au principe de la continuité de l’État comme mentionné à l’article 183 de la Constitution qui stipule que « la législation actuellement en vigueur en Côte d’Ivoire reste applicable, sauf l’intervention de textes nouveaux, en ce qu’elle n’a rien de contraire à la présente Constitution». En effet, penser qu’il serait possible à l’actuel Président de la République de faire un troisième mandat c’est méconnaître ce principe en vertu duquel il n’y a pas de rupture dans la législation malgré l’avènement d’une nouvelle Constitution et d’une troisième république sauf si les dispositions de la nouvelle législation sont contraires à l’ancienne. La législation étant l’ensemble des lois et des règlements applicables dans notre pays. Or, dans l’ancienne législation, comme nous venons de le voir, la Constitution de 2000 dit que le Président de la République ne peut faire que 2 mandats, ce qui est repris par l’actuelle Constitution. Vous voyez donc qu’il n’y a aucune contradiction à ce sujet entre les deux lois fondamentales. Partant, on ne peut pas arguer que les compteurs sont remis à zéro, à moins de considérer que l’actuel Président de la République n’a jamais été Président ni en 2010, ni en 2015 pour justifier qu’il pourrait à nouveau se représenter. C’est pour cela que le passage de l’ancienne Constitution à la nouvelle ne peut interrompre la comptabilité des mandats présidentiels exécutés.», réagissait-elle en juin dernier sur la question du troisième mandat du président Ouattara. Affoussiata Bamba Lamine s’est également illustrée avant le passage au nouvel dans une interview accordé au média LePanafricain24 : «Je rappelle en effet que si Alassane Ouattara est aujourd’hui au pouvoir, c’est grâce à l’action conjuguée de ses alliés d’hier, à savoir les Forces Nouvelles de Guillaume Soro et le PDCI-RDA de Henri Konan Bédié. Or, cette dynamique à trois pieds a été rompue. On constate aujourd’hui le fossé, l’acharnement, le chantage et les menaces à la place du dialogue, de la pédagogie, de la conduite du changement. C’est au forceps qu’Alassane Ouattara, par ailleurs Président de la République et chose inédite, président d’un parti politique, le RHDP unifié, tente de l’imposer par tous les moyens, y compris de l’État, aux personnes qu’il juge indispensables à son succès. Il est clair dans ces conditions que Guillaume Soro ne peut se tenir qu’à distance.».
Faday Dey, l’homme qui a fait trembler le burida
L’artiste ivoirien Fadal Dey fait partie des personnalités ivoiriennes qui se sont illustrées au cours de l’année dernière en Côte d’Ivoire. Mais le chanteur ivoirien ne s’est pas fait remarquer à travers la beauté de ses textes, mais plutôt dans une lutte sans merci engagée contre la direction générale du Burida. A la tête du collectif des artistes pour le changement au Burida (CACD) dont il est le porte-parole, l’artiste reggae ivoirien était monté au créneau pour dénoncer le non versement intégral des droits d’auteurs aux artistes ivoiriens déclarés au bureau ivoirien des droits d’auteur : «Nous savons qu’aucun fond venant de l’état ni d’une quelconque structure n’est logé au Burida. Il s’agit donc belle et bien de l’argent des artistes de Côte d’Ivoire. Les artistes regardent donc mr le ministre et son DG qu’il a nommé au Burida. Nous comprenons clairement aujourd’hui pourquoi c’est madame le DG seul qui a droit à la signature au burida. Comment une grande structure comme le Burida c’est le DG nommé par le ministre de la culture qui signe tout seul les sorties d’argent ? Le président du conseil d’administration représentant les artistes ne signe rien. Les artistes ont lutté pour la double signature jamais cela n’a été voté au conseil d’administration. Et chaque fois qu’il y a une décision importante à prendre au conseil d’administration nous savons les mêmes trois voix qui votent chaque fois dans l’intérêt des artistes. On sait beaucoup d’autres choses le temps de parler est arrivé. Alors si le conseil d’administration est censé être un conseil pour les artistes de Côte d’Ivoire, pourquoi ce conseil vote contre la double signature qui pourtant serait un moyen pour ce conseil d’être actif dans les prises de décision surtout de sortie d’argent ? ». Les pressions exercées par le chanteur ivoirien ont fini par porter leur fruit puisque la directrice générale du Burida, Mdme Viera Irène, a été révoqué de son poste à l’issue d’une assemblée extraordinaire : «Il est mis, par voie de conséquence, fin, à son service. Nous demandons au Conseil d’Administration, l’application immédiate de la résolution de cette Assemblée générale et de proposer, dans les plus brefs délais, un directeur général intérimaire conformément au décret 2015 – 271 du 22 avril 2015 », a fait savoir par voie de communiqué le Burida il y’a quelques mois. Mais bien avant la révocation de la patronne de la structure, le chanteur ivoirien Kajeem avait démissionné du poste qu’il occupait au sein du conseil d’administration de la structure chargée de défendre les droits d’auteur des artistes ivoiriens. Mais la lutte au Burida est loin d’être terminée même si certains considèrent qu’un cap important a été franchi avec la destitution de Madame Viera de son poste de DG.
Année exceptionnelle pour la chanteuse Josey
La chanteuse ivoirienne Josey a particulièrement marqué les esprits cette année. L’interprète du tube à succès diplôme s’est distinguée cette année en remportant un trophée au Primud organisé par la structure MGroup. Mais le sacre le plus important dans la carrière de la chanteuse cette année est sans doute intervenu quelques mois plutôt. Alors qu’elle avait été critiquée pour son inexpérience, Josey a fait taire les préjugés en remportant la seconde édition du concours The Voice Afrique Francophone. C’est l’un des talents coaché cette année par la talentueuse musicienne ivoirienne qui a remporté la seconde édition du concours de la plus belle voix en Afrique francophone. A l’instar de nombres d’artistes ivoiriens, Josey a été nominée à plusieurs Awards africains sans pour autant remporter de trophée. Mais l’aventure The Voice a été sans doute la plus belle expérience de la chanteuse ivoirienne qui avait débarqué dans le jury en cours de la saison 2 en remplacement d’Asalfo, le lead vocal du groupe Magic System.
DJ Arafat, personnalité people toujours d’actualité
Comme à son habitude, le roi des buzz a encore fait parler de lui cette année. En début d’année, le chanteur s’est toutefois fait remarquer négativement en publiant en ligne la nudité d’un adolescent qu’il hébergeait chez lui à son domicile. Pour avoir touché à de la drogue, l’enfant a été battu par l’artiste et la scène filmée par ce dernier a été postée sur la toile. Mais ce reflexe du chanteur a suscité la colère des parents du jeune concerné. Son père qui résidait en France est spécialement rentré à Abidjan pour exprimer son mécontentement à DJ Arafat. Après avoir convoqué l’artiste ivoirien, le père de l’enfant battu a saisi la justice pour faire comprendre au chanteur la médiocrité de son acte. Au mois de mai, un juge ivoirien condamnera le chanteur ivoirien à une peine de 12 mois de prison ferme assorti d’une amende de 20 millions de Francs Cfa. Mais tout finira par rentrer dans l’ordre et le chanteur ivoirien regagnera la Côte d’Ivoire au mois d’août accueilli dans la ferveur par ses fans depuis l’aéroport. Si l’année avait démarré du mauvais pied pour l’artiste ivoirien, les choses se sont par la suite très vite arrivée avant le passage au nouvel an puisque le Yoro s’est officiellement mis en couple avec la mère de son nouveau bébé il y’a de cela quelques jours. Le Yoro a aussi sorti, pour le plus grand bonheur de ses fans, son tout premier album dont la sortie était annoncée pour 2017. Puis enfin, DJ Arafat a communié avec ses fans le 29 décembre dernier lors d’un giga concert qui a eu lieu à l’Ivoire Golf Club d’Abidjan.
Année en or pour Ta Lou Marie Josée
De tous les sportifs ivoiriens, la sprinteuse ivoirienne est celle qui a de loin marqué les esprits en 2018. Revenu des JO de Rio sans médailles, la sprinteuse ivoirienne avait tout de même réussi à se faufiler jusqu’en finale. Mais elle se contentera d’une quatrième place lors du 100 et 200 m au Brésil en 2016. Mais en 2018, la pêche aux médailles a porté ses fruits puisque l’athlète ivoirienne s’est distinguée à travers plusieurs compétitions mondiales. Au championnat du monde de Birmingham, Ta Lou Marie-Josée avait terminé deuxième lors de la finale du 60m, une performance qui lui vaudra une médaille d’argent dans ce championnat mondial. Lors des championnats d’Athlétisme en Afrique qui ont eu lieu au Nigéria, la sprinteuse ivoirienne avait terminé la compétition avec deux médailles d’or gagnées sur le 100 et 200 mètres.