Albert Mabri Toikeuse aurait décliné une offre que lui a faite le Président Ivoirien Alassane Ouattara.
Le Président de l’Union pour la Démocratie et la Paix en Côte d’Ivoire semble s’être lui aussi lancé dans ce qu’on appelle désormais « La course à la succession de Ouattara ». Ou peut-être que l’homme a encore quelques dents bien acérés contre le locataire du palais présidentiel.
Voyons de plus cet autre épisode de la lutte pour la succession, s’il y a succession bien sûr.
Le Docteur Albert Mabri Toikeuse aurait décliné une offre de nomination faite par le pouvoir à Abidjan. Ce refus cacherait-il des ambitions en rapport avec l’élection présidentielle à venir ?
Un remerciement sans autre forme de procès
En novembre 2016, Albert Mabri Toikeuse avait été démis de ses fonctions dans le gouvernement Kablan Duncan V. Il était alors ministre des Affaires Etrangères. En même temps que lui, des personnalités comme Gnamien Konan avaient aussi été remerciés. A l’époque la raison officieuse de ce limogeage était que Mabri Toikeuse ne cachait plus son envie de se présenter à l’élection présidentielle 2020. Bien que mis à la porte du gouvernement le Docteur ne semblait garder aucune rancune, lui qui affirmait que « L’UDPCI fait toujours partie du RHDP ». Cependant dès janvier une guerre larvée entre UDPCI et RDR avait fait fureur, allant jusqu’aux actions de sabotage des biens et patrimoines.
La proposition faite au Docteur
La semaine dernière la nouvelle d’une nomination d’Albert Mabri Toikeuse à la Présidence de la Grande Mediature avait fait couler beaucoup d’encre. En effet, le Président Alassane Ouattara aurait proposé ce poste à son allié du RHDP (Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix) sans rendre la décision officielle. Le Président de l’UDPCI, Albert Mabri Toikeuse, aurait par la suite refusé la nomination. Il a, semble-t-il, décliné la proposition pour garder son indépendance vis-à-vis de la présidentielle à venir. Plus encore, il interprèterait cette offre comme un « piège », un « cadeau empoisonné » qui l’obligerait à rester loin des joutes électorales pendant au moins six années.
Quelles perspectives derrière ce refus
Le Docteur Albert Mabri Toikeuse serait-il donc en train de prendre ses distances avec le RDR et le RHDP ? En tout cas, après Henri Konan Bédié du PDCI-RDA, c’est au tour d’Albert Mabri Toikeuse de remettre en cause les plans du RDR pour la présidentielle de 2020. Le contrat sur lequel les alliés s’étaient engagés hier semble avoir volé en éclats. Quand le PDCI et l’UDPCI accusent le RDR de vouloir s’accaparer le monopole du RHDP, le RDR lui accuse ses partenaires de soulever un débat malsain autour d’une éventuelle succession bien encore loin.
Le Président de l’UDPCI Albert Mabri Toikeuse n’entend visiblement pas sacrifier ses ambitions politiques sous l’autel d’un confortable poste à la mediature de la République. Dans cette folle course à la succession du Président Alassane Ouattara, Mabri Toikeuse veut sans doute faire savoir qu’on devra compter sur lui. Reste à savoir si vraiment il y aura une succession puisque l’on parlerait de plus en plus d’une candidature du Président Alassane Ouattara en 2020. Il est prévu que le Chef d’Etat se prononce dans les prochains jours pour lever toute ambiguïté.