L’élection présidentielle du 8 août dernier ne finit pas de susciter une vague de protestation.
Si les discours musclés ont fait place à la sagesse, il n’en demeure pas moins que leurs auteurs ont toujours du mal à avaler la pilule. En effet, Raila Odinga qui avait choisi la voie de la rue l’abandonne finalement pour des recours légaux. Le Kenya parait sortir de l’œil du cyclone si l’on s’en tient à ce revirement de situation. Cependant la contestation n’est pas que l’apanage des candidats du scrutin présidentiel.
Le mouvement de contestation a aussi contaminé les élections de gouverneurs. De fait dans le système kenyan les élections de gouverneurs se jouent en même temps que celle de la présidence. Nous vous exposons les dernières nouvelles politiques du Kenya post scrutin présidentiel.
Raila Odinga revient sur sa décision
Le leader de l’opposition Kenyane Raila Odinga a fait une volte-face de 360° au moins. D’une position radicale appelant à investir la rue, il est passé à une position plus l’égale. Dans un discours récemment prononcé, le candidat a décidé d’avoir recours à la juridiction suprême son pays pour introduire sa contestation. Il affirme : « Les Kenyans n’ont pas besoin d’utiliser la violence pour obtenir la violence ». L’annonce est tombée comme un vent de soulagement. Le revirement est total et inespéré tant l’homme politique semblait résolu à user de violence pour obtenir gain de cause. La raison de cette volte-face serait que Raila Odinga subit la pression des cadres de l’opposition modérée et les observateurs internationaux. Rappelons que John Kerry, l’ancien Secrétaire d’Etat Américain sous l’administration Obama, s’était dit satisfait du déroulement du scrutin.
Le parti au pouvoir gagne la bataille des gouverneurs
En plus d’avoir remportés la présidentielle, Uhuru Kenyatta et son parti Jubilee ont remporté la bataille des gouverneurs. En effet, les postes de gouverneurs se jouent en même que celui de la présidentielle. Le parti au pouvoir a obtenu 27 des 47 gouvernorats, une nette progression en comparaison des élections de 2013 où il obtint 19 gouvernorats. Ce score a été possible grâce aux gouvernorats qu’il a arraché à l’opposition. Il s’agit entre autres des comtés du nord-est à majorité musulmane et surtout Nairobi la capitale. Nairobi a été arraché à l’opposant Evans Kidero par le jeune recru de Jubilee Mike Sonko. En outre Jubilee a été reconduit dans son bastion traditionnel de la Vallée du Rift.
L’opposition conteste et dénonce
L’opposition conteste également les résultats des élections de gouverneurs. Le principal parti d’opposition, la NASA (la Super Alliance Nationale), conteste les résultats d’une vingtaine de villes-clés dont Nairobi. Selon lui le pouvoir en place usé d’un algorithme pour s’imposer le mardi 8 août dernier. Pour rappel le parti d’opposition n’a obtenu que 17 gouvernorats contre 28 en 2013. En outre il dénonce les menaces proférées par Jubilee sur ses candidats élus. Selon NSA, Uhuru Kenyatta et les siens veulent leur arracher les 17 comtés obtenus lors des élections du 8 août.
Après une contestation de l’élection présidentielle qui fit monter le mercure, la tension semble être retombée au Kenya. La voix de la sagesse a prévalu sur celle de la violence. De ce fait, le spectre des affrontements meurtriers de 2007 disparait progressivement. Cette situation est de bonne guerre pour un pays qui doit rebondir économiquement. Maintenant il reste à attendre le résultat du recours juridique fait par Raila Odinga.