Laurent Gbagbo en bonne santé selon la Cpi

Kan Frédéric

Les experts de la cour pénale internationale ont rendu leur verdict

Laurent Gbagbo a été déclaré en bonne santé par la Cpi pour assister à l’ouverture de son procès prévue le 28 Janvier 2016. Initialement fixé au 10 novembre 2015, la Cpi avait annoncé dans un communiqué le 28 octobre 2015 le report du procès au mois de janvier de l’année prochaine. Motif de ce changement de calendrier, la défense de l’ancien président avait souligné l’incapacité de l’accusé à poursuivre les procédures. L’ex-chef de l’état ivoirien souffrait de troubles post-traumatiques au dire de certains experts de la Cour. Mais après examen, la Cpi a donné la confirmation que Laurent Gbagbo serait « physiquement et mentalement » apte pour assister à l’ouverture de son procès.

Son état de santé : un sujet qui divise

Depuis le rapport établi par les experts de la Cour pénale internationale en 2012 sur sa santé, la question de la libération du président était sur toutes les lèvres. Agé de 70 ans, il était victime de stress post-traumatiques pendant son incarcération à la Haye. Au préalable sa défense avait sollicité auprès de la juridiction internationale sa relaxe. Mais hélas, la tentative s’est soldée par un échec. De nouveaux examens ont été effectués par la Cpi et le rapport donné vendredi dernier a fait état d’une amélioration de son état de santé.

Un double procès en vue pour Janvier

La Cour pénale internationale prévoit de lancer conjointement l’ouverture du procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, ancien leader de la jeunesse patriotique. Ce dernier a été également mis aux arrêts par la Cpi pour son implication dans la crise ivoirienne de 2010. De leur côté, les membres fidèles à l’ancien régime dénoncent une machination politique qui serait orchestrée depuis Abidjan par le régime Ouattara.

Rappel des faits reprochés à Laurent Gbagbo

A la suite du conflit électoral qui l’oppose au camp Ouattara en 2010, Laurent Gbagbo est arrêté en avril 2011. Il est ensuite détenu en secret dans une prison au nord du pays par les autorités avant d’être ensuite transféré à la Cour pénale internationale. Il est d’abord accusé par la juridiction ivoirienne de crimes économiques tandis que la Cpi l’accusait de crimes contre l’humanité. On estime à plus de 3000 morts les pertes en vies humaines liées au contexte électoral de 2010.

La réconciliation conditionnée par le retour de l’ancien président

Le parti du front populaire ivoirien est divisé sur la question. Pour l’actuel président de la formation politique, le procès de Laurent Gbagbo est un fait qui ne doit pas influencer le bon fonctionnement du parti. A ce titre, il s’est même présenté aux élections présidentielles du 25 Octobre dernier malgré les appels de boycott lancés par des hauts cadres du Fpi.  Le piètre score de 9,29% qu’il a obtenu témoigne de la grande abstinence des membres du parti. Ces derniers conditionnent leur retour sur la scène politique ivoirienne par la libération de l’ancien président injustement incarcéré selon eux. Le pari de la réconciliation est l’un des plus grands défis auquel doit s’attaquer le président Ouattara.

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