Côte d’Ivoire: Des positions de l’armée ont été prises pour cibles
La Côte d’Ivoire a été la cible d’une attaque dans la nuit du mardi à mercredi 2 décembre aux environs de 04h du matin. Des individus armés non identifiés ont engagé le combat contre les forces de défenses ivoiriennes à Olodio, une localité située dans la région de Grabo. Un peu plus d’une dizaine de personnes ont péri dans ces attaques dont 7 morts dans les rangs de l’armée nationale et 4 tués du côté des assaillants. Le ministre chargé de la défense Paul Koffi Koffi a tenu rassurer les citoyens du contrôle total de la situation par l’armée ivoirienne. Actuellement, 6 prisonniers seraient entre les mains des autorités ivoiriennes. Un détachement des forces spéciales ivoiriennes qui luttent contre le terrorisme est basé à Olodio.
Un possible lien avec la rumeur djihadiste ?
Suite aux attaques du 13 novembre en France, la fusillade au mali et les attentats meurtriers en Tunisie se sont succédé. Et les rumeurs d’intrusion djihadiste planent régulièrement sur le pays. Fin août, l’armée ivoirienne en collaboration avec les services de renseignements malien a interpellé 7 présumés djihadistes qui tentaient de s’infiltrer dans le pays. Après leur arrestation, les rebelles ont été extradés vers le Mali. Aussi, l’attaque lancée contre les forces ivoiriennes dans la nuit du mardi à mercredi a eu lieu dans une localité où est basé un important camp militaire des forces spéciales. Il y’aurait dans ce camp un contingent des forces luttant contre le djihadisme. Les autorités ivoiriennes ont également mis aux arrêts récemment certains guides religieux soupçonnés d’incitation à la haine. Infondées ou réelles, ces rumeurs sont prises au sérieux par l’état ivoirien.
La piste du banditisme privilégiée
L’identité des assaillants n’est pas encore connue mais il y’aurait des ivoiriens et des étrangers parmi les personnes interpellées. Le ministre Paul Koffi Koffi a quant à lui démenti formellement tout lien avec les rumeurs de la menace djihadiste qui pèsent sur le pays. Parmi les pistes évoquées, il a cité la récurrence des actes de banditisme liés à l’exploitation du cacao et du café ivoiriens.
Une région très sensible aux attaques
La zone frontalière de l’ouest que la Côte d’Ivoire partage avec le Libéria est une région hostile où plusieurs attaques ont été perpétrées. L’an dernier, la région de Grabo était visée par des frappes au cours desquelles 4 personnes ont trouvé la mort. Deux ans auparavant des insurgés venus du Libéria ont pris d’assaut la ville de Taï faisant une vingtaine de morts parmi lesquels 7 casques bleus des forces onusiennes. En tout, une trentaine d’attaques ont été recensées pour la seule zone de l’ouest ivoirien depuis la fin de la crise postélectorale en 2011. C’est la partie la plus instable du territoire ivoirien. Mais cette récente attaque survient dans un contexte dominé par des rumeurs faisant état d’une imminente intrusion djihadiste sur les terres ivoiriennes.