Une position des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire prise pour cible à l’est du pays
Dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 décembre, de nouvelles tensions ont éclatées dans la zone frontalière de l’Est suite à une attaque lancée contre des positions de l’armée ivoirienne . Il s’agit de la localité de Nougoua située à 5 kilomètres de Noé près de la frontière commune avec le Ghana. L’armée a repoussé l’offensive qui aurait été menée par des individus non identifiés en provenance du pays voisin. On ne déplore aucune perte en vies humaines des deux côtés, mais certaines sources sécuritaires précisent que les assaillants mis en déroute auraient laissé derrière eux plusieurs armes de guerre qui sont désormais aux mains des autorités. Cette nouvelle offensive étrangère souligne encore une fois de plus la porosité des frontières du pays, des zones hostiles sans cesse gagnées par l’instabilité depuis plusieurs années.
Deux assauts en l’espace d’un mois
Pour le mois de décembre, deux offensives ont été lancées contre des positions frontalières de l’armée nationale. Dans la nuit du mardi à mercredi 2 décembre, les forces républicaines avaient été la cible d’une attaque meurtrière à l’Ouest ayant coûté la vie à 7 soldats ivoiriens. La récente offensive des assaillants cette fois venus de l’Est du pays porte a deux le nombre d’assauts lancés contre l’armée régalienne. Le jeudi 24 décembre, le ministre chargé de la défense Paul Koffi Koffi avait effectué une visite dans la région du sud-Comoé. A cette occasion, il avait appelé les FRCI à s’impliquer d’avantage pour permettre à la population ivoirienne de passer les fêtes de fins d’année dans la sérénité et la quiétude. A en juger par la pleine riposte donnée aux assaillants dans la nuit du samedi à dimanche dernier, le message du ministre de la défense semble avoir été entendu par les forces ivoiriennes.
La sécurisation des frontières : une épine au pied de l’état ivoirien
Le défi sécuritaire des zones frontalières Ouest et Est du pays reste l’un des chantiers les plus sensibles. Depuis la fin de crise en 2011, des dizaines d’attaques ont été perpétrées contre les postes de l’armée ivoirienne à ses frontières, plus précisément celle de l’Ouest qui demeure de loin la plus poreuse du pays. Les dispositions prises par le gouvernement ivoirien ont aidé à réduire considérablement la fréquence des offensives rebelles contre le pays, mais la fébrilité de cette zone reste toujours une réalité. Des efforts significatifs ont été faits par le gouvernement, ce qui a permis notamment de déjouer jusque-là le projet d’intrusion djihadiste qui plane sur la Côte d’Ivoire. Mais les défis de sécurisation des zones frontalières restent encore énormes, surtout avec le retour des réfugiés ivoiriens à l’Ouest. La pacification de cette zone est une condition importante pour le développement de la région.