Son importance oblige certains acteurs de la vie politique ivoirienne à cacher leur jeu jusqu’au dernier instant. D’autres, par contre, ont préféré dévoiler leurs intentions dès maintenant. Plus tôt on se déclare et mieux c’est pour la campagne électorale.
Le Professeur Mamadou Koulibaly est déjà sur la ligne de départ de l’élection présidentielle de 2020. Après avoir été désigné candidat de son parti le weekend dernier, l’ancien ministre du Budget de Laurent Gbagbo se lance à la conquête des électeurs de Côte d’Ivoire. Pour son premier meeting de campagne, il se rendra à l’intérieur du pays afin de lever tous les équivoques.
Un troisième congrès ordinaire pour la prise de grandes décisions
Le samedi 24 mars dernier, les militants et sympathisants de LIDER se sont retrouvés à la maison du parti, rue du jardin à Cocody Golf. Dès 7 heures déjà l’ambiance était bon enfant avec quelque groupe d’ambiance, appelée Wôyô, au bon vieux souvenir du FPI. C’est dans cet atmosphère que les quelques dizaines de membres présents ce jour-là, ont convenu d’élire leur nouveau délégué général en la personne de Monique Gbekia. Ce professeur d’Histoire au Lycée Sainte Marie de Cocody venait ainsi de mettre un terme aux ambitions de Karamoko Lancina, délégué de la branche dissidente du parti. Liberté et Démocratie pour la République a aussi investi son candidat pour la présidentielle de 2020. Il s’agit du président Mamadou Koulibaly qui, flamme à la main, avait passé le flambeau à Monique Gbekia. Il devient alors le 2e homme politique, après Mabri Toikeuse de l’UDPCI, à se déclarer candidat en 2020.
Mamadou Koulibaly prend son bâton de pèlerins
Pour donner l’exemple du démocrate, Mamadou Koulibaly a passé la direction de son parti au professeur d’histoire Monique Gbekia. Maintenant tout son avenir politique se joue en 2020 avec la présidentielle. Ce jeudi, l’ancien ministre de l’économie et des finances du FPI a annoncé le lancement officiel de sa pré-campagne. Pour cela il donne rendez-vous, ce samedi 31 mars, au peuple ivoirien à Nebo, une sous-préfecture de Divo, ville située au sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Au cours de cette rencontre avec les populations locales, le candidat de LIDER en 2020 entend s’expliquer sur son programme de gouvernement pour l’élection présidentielle à venir.
Les défis qui se dressent devant lui
De sérieux défis attendent le Professeur Mamadou Koulibaly qui se donne la mission de dépoussiérer la société et la vie politique ivoirienne. L’un des obstacles majeurs est assurément le préjugé que de nombreux militants de son ancien parti, le FPI, portent encore sur sa personne. Beaucoup de ces pro-Gbagbo estiment qu’il a trahi leur mentor, en reconnaissant par exemple la victoire d’Alassane Dramane Ouattara en 2011. En outre, le plus gros défi serait peut-être d’arriver à faire son nid dans un pays divisé entre pro-Gbagbo et pro-Ouattara. Enfin il devra aussi faire face à la dissidence au sein de son parti, dissidence qui va s’enflant avec l’aide médiatique du régime ivoirien.
Les démêlés avec le camarade Lancina Karamoko sont nés, selon les propos de Mamadou Koulibaly lui-même, d’un certain comportement du dissident. Ce dernier et ses partisans ne toléreraient pas une femme à la tête du parti qui, de plus, n’a pas la même origine ethnique que Mamadou Koulibaly. Pour ces derniers Mamadou Koulibaly s’est laissé manipuler par les femmes qui l’entourent, dont Nathalie Yamb sa conseillère exécutive. La dissidence couvrirait aussi une histoire plus coquine, celle des relations amoureuses entre le sieur Karamoko et la sœur du professeur Mamadou Koulibaly. En tout cas LIDER doit maintenant, s’il veut conquérir le pouvoir d’Etat, taire ses dissensions internes avant d’appeler à l’union des Ivoiriens.