Mandat d’amener contre Guillaume Soro

Amani Georges

La justice française demande des comptes au chef du parlement ivoirien

Le samedi 5 décembre, la juridiction française émet un mandat d’amener Guillaume Soro, l’actuel président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. C’est Sabine Kheris, la juge d’instruction du Tribunal de grande instance de Paris qui a adressé le mandat pour entendre le chef du parlement ivoirien dans l’affaire Michel Gbagbo. Le fils de l’ancien président incarcéré à la Haye avait déposé une plainte le 25 juin 2012 auprès de la juridiction française pour « enlèvement, séquestration, traitement inhumains et dégradants ». Selon la juge, Soro Guillaume aurait ignoré plusieurs convocations qui lui sont parvenues dont la dernière en date est celle du 24 novembre. Avec le scandale des écoutes téléphoniques, l’ancien premier ministre est encore cité dans une nouvelle affaire compromettante.

Plusieurs convocations ignorées

Le président de l’assemblée nationale ivoirienne n’est pas à sa première convocation.  Au mois de septembre, une adresse lui avait été envoyée pour qu’il se présente devant la juridiction française suite à la plainte pour torture déposée par le fils de Laurent de Gbagbo. Mais la défense de Soro Guillaume avait adressé un recours pour reporter ultérieurement le rendez-vous qui était fixé au 21 octobre dernier. La deuxième en date est celle du 24 novembre également restée sans réponse. C’est après deux tentatives soldées par un échec que Sabine Kheris s’est résolue à lancer officiellement un mandat d’amener contre Soro.

Sa résidence en France fouillée

Dans la matinée de lundi, des gendarmes se sont rendus au domicile où résidait à priori  Guillaume Soro. A l’arrivée des autorités françaises, l’appartement était vide. Depuis quelques jours, il séjourne en France pour échanger avec quelques membres du parlement français. Il a également rencontré le chef de l’état ivoirien et le premier responsable du PDCI, Henri Konan Bédié.

La réaction du président de l’assemblée nationale

Pour le moment, le chef du parlement ivoirien n’a fait aucune annonce officielle à propos du mandat émis à son endroit. Mais ses avocats ont déjà dénoncé une plainte qu’ils considèrent comme une violation de l’immunité diplomatique dont bénéficie Soro. L’un de ses proches a fait savoir sur twitter que le président de l’assemblée nationale ivoirienne comptait lui aussi déposer une plainte pour dénonciation calomnieuse à son endroit.

Des scandales qui se multiplient pour l’ancien ministre de la défense

L’épisode des écoutes téléphoniques entre Soro et Djibril Bassolé du Burkina a présenté une image assez péjorative de l’ancien ministre de la défense en Côte d’Ivoire. Après les rumeurs, des officiels burkinabés se sont levés pour confirmer l’authenticité de l’enregistrement téléphonique entre les deux hommes. Avec cette nouvelle citation à comparaître, la crédibilité de Soro Guillaume pourrait  sérieusement être remise en cause par l’opinion nationale comme internationale.

Partagez cet article
Laissez un commentaire