Présidentielle en RDC : qui est Martin Fayulu, le candidat unique de l’opposition?

Kohan Kioshiko

Les discussions entre opposants congolais à Genève ont finir par porter leur fruit. Après trois jours d’échange, les 7 leaders de l’opposition congolaise ont désigné un candidat unique pour la présidentielle du 23 décembre prochain. A l’issue des discussions, c’est l’opposant Martin Fayulu qui a été désigné comme l’unique représentant de l’opposition congolaise dans ce scrutin présidentiel. Agé de 62 ans, il est l’une des figures politiques qui combattent depuis des années le régime Kabila. Qualifié d’extrémiste par ses pairs, il est élu en 2011, deux ans après la création de sa formation politique. Mais avant d’embrasser une carrière politique, le candidat commun désigné par les opposants congolais s’est d’abord distingué en tant qu’un homme d’affaires. Pour avoir défié le pouvoir dans les rues, l’homme politique a été mis aux arrêts à deux reprises avant d’être relâché. Zoom sur le portrait de Martin Fayulu, le nouveau visage de l’opposition congolaise.

Après le camp Kabila qui a désigné son candidat pour la présidentielle en RDC, c’est au tour de l’opposition congolaise de présenter une candidature unique pour ce scrutin prévu le 23 décembre prochain. Réunis depuis plus de 3 jours à Genève, les sept principaux leaders d’opposition au régime de Joseph Kabila ont réussi à s’entendre sur un candidat unique pour défendre leur couleur à l’élection présidentielle prévue dans un peu plus d’un mois. A la surprise générale, ce n’est pas un nom bien connu de l’opposition congolaise qui a été désigné comme candidat, mais plutôt une figure politique congolaise peu connue de certains. Après 72 heures de discussion, le nom de Martin Fayulu est celui qui a retenu l’attention des opposants congolais durant ce conclave dans la capitale suisse, conclave qui a vu participation de Moise Katumbi, l’un des principaux opposants au régime de Kabila actuellement soupçonné de malversation financière. Les opposants écartés du scrutin par la CENI, entre autre l’ancien Vice-président Jean-Pierre Bemba, ont également participé à ces réunions qui ont été sanctionnés par la désignation de Martin Fayulu comme candidat unique de l’opposition congolaise à la présidentielle en RDC prévue pour le 23 décembre prochain. Agé aujourd’hui de 62 ans, cette figure de l’opposition congolaise est aujourd’hui présentée par ses pairs comme l’un des farouches opposants au régime de Joseph Kabila. Diplômé de l’université Paris XII, l’opposant politique est aussi titulaire d’un MBA obtenu à l’université européenne d’Amérique dans la ville de San Francisco. Avant de s’engager en politique, Martin Fayulu s’est d’abord distingué comme un redoutable homme d’affaires. En 1984, il intègre la compagnie pétrolière américaine Mobil. Après avoir assumé plusieurs fonctions au sein de cette entreprise, l’homme politique est élevé quelques années plus tard au rang de Directeur général du groupe ExxonMobil en Éthiopie.

Martin Fayulu et son engagement politique

S’il n’a pas encore la notorieté d’un Moise Katumbi ou encore de Jean-Pierre Bemba, Martin Fayulu est l’un des opposants congolais qui n’hésitait pas à descendre dans les rues pour manifester contre le régime. L’homme a d’ailleurs été interpellé à deux reprises pour avoir participé à des manifestations interdites à Kinshasa, comme il l’a lui-même rappelé ce lundi depuis Genève : «Je suis dans ce combat depuis une trentaine d’années. J’ai participé à la marche des chrétiens. J’ai participé à la Conférence Nationale Souveraineté. J’étais souvent aux côtés d’Etienne Tshisekedi et d’autres leaders». L’engagement politique de Martin Fayulu date de 1990 lorsqu’il est nommé président du FDD, le Forum pour la Démocratie et le Développement. En 2009, il prend part à la naissance de l’ECIDé, l’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement. Deux ans plus tard, il intègre l’Assemblée Nationale. Désigné candidat unique de l’opposition congolaise, Martin Fayulu entend poursuivre le combat pour des élections transparentes, une transparence qui passe selon lui par l’abandon de la machine à voter.

Partagez cet article