Que retenir du bilan de George Weah après deux cents jours passés à la tête du pays ? Seule certitude, il est encore trop pour établir un jugement sur la gestion du pouvoir de l’ancien footballeur. Mais en plus de six mois, de nombreuses réformes ont été déjà mises en place par le président du Liberia pour remettre le pays sur les rails. Mais l’ancien sénateur a aussi suscité le mécontentement pendant les six premiers mois de son mandat présidentiel avec des nominations vivement critiquées au sein de son équipe gouvernementale et aux autres fonctions d’état. Et le bilan des six premiers mois du mandat de l’ancien footballeur devenu chef d’état, c’est aussi de nombreux déplacements à l’étranger pour attirer les bailleurs vers un pays qui se relève difficilement d’une guerre civile qui a duré 7 ans.
La victoire de George Weah à la présidentielle au Libéria ouvrait une nouvelle page de l’histoire libérienne et du continent africain en général. L’ancien ballon d’or devenu président de la République est le premier joueur de foot sur le continent africain à assumer des fonctions présidentielles. Mais au-delà de la portée historique de l’évènement, l’investiture du nouveau président à la tête du Libéria était porteuse d’un énorme changement pour les libériens. Investi le 22 janvier dernier en présence de plusieurs chefs d’états africains, le nouvel homme fort de la République Libérienne a annoncé de vastes projets et réformes durant son mandat de six ans pour la relance économique du pays. Après six mois passés à la tête du pays, l’ancienne légende du football affiche un bilan plutôt mitigé. L’une des premières mesures prises par le président libérien a été de baissé son salaire de 25%, une mesure à l’évidence beaucoup plus symbolique d’économique : «Je vous annonce aujourd’hui, avec effet immédiat, que je vais réduire mon salaire et mes primes de 25 %», déclarait-il lors de sa première allocution en face des sénateurs en tant que chef d’état. Pendant les six mois passés à la tête du Libéria, George Weah a aussi ouvert le débat sur la réforme constitutionnelle, une réforme jugée utile selon le nouvel homme fort du pays. Pendant la campagne, l’ancien footballeur s’est insurgé contre le fait que la citoyenneté libérienne n’est accordée qu’aux ‘‘personnes de couleur’’. Mais à ce jour, aucune loi allant dans le sens de l’aboutissement de cet article qualifié de raciste n’a encore été soumise aux parlementaires libériens. Le chef d’état libérien a au cours des six derniers mois, multiplié les déplacements à l’étranger pour attirer les bailleurs de fonds étrangers. Ces déplacements à l’étranger n’ont pas été vains puisqu’une délégation de la Banque mondiale a déjà séjourné au Liberia pour discuter avec les nouvelles autorités du pays.
Bilan mitigé pour George Weah après deux jours
Le nouveau pouvoir n’a pas échappé aux critiques face à certaines dérives constatées depuis l’arrivée de l’ancien footballeur. Si le président s’était engagé à reconstruire le pays, il a cependant essuyé de nombreuses critiques après la nomination de certains membres de sa famille à de hautes fonctions au sein du port autonome de Monrovia. Plus inquiétant encore, la presse libérienne laisse entendre que les trois frères du président libérien nommés au port, à savoir Walloh, Prince et Moses, ont droit des traitements de faveurs au niveau de la rémunération par rapport aux autres salariés. Cette nomination a été vivement critiquée par certains libériens qui y voyaient le retour du népotisme tant combattu pendant des années. Aussi le nouveau régime est actuellement secoué par un énorme scandale de détournement de fonds destinés à la Banque Centrale du pays. Près de 100 millions de dollars de billets banque se sont volatilisés au mois d’aout alors qu’ils étaient destinés à la Banque Nationale. L’enquête ouverte par le gouvernement n’a toujours pas porté ses fruits.