L’ancienne ministre de la communication s’est une nouvelle fois illustrée dans la presse en dénonçant l’acharnement dont fait l’objet Guillaume Soro, le président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire. S’il avait été nommé vice-président du RDR il y’a quelques mois, le PAN et les cadres du Rassemblement des Républicains multiplient les divergences autour de la question du parti unifié. Alors que Guillaume Soro a insisté sur le fait de poursuivre les discussions avec le principal allié de la coalition qui était le PDCI, les cadres du RDR ont quant à eux décidé à la majorité d’aller vers la mise en place du parti unifié, avec ou sans l’ancien président Henri Konan Bédié. A l’approche du premier congrès du RHDP parti unifié, l’ancien ministre Adama Bictogo, désigné président du Comité d’organisation dudit parti la semaine dernière, a de nouveaux appeler les cadres encore réticents à définir leur position, y compris le président de l’Assemblée Nationale.
L’ancienne ministre Affoussiata Bamba Lamine a accordé une interview au média Lepanafricain24.info il y’a quelques jours. Proche du président de l’Assemblée Nationale, l’ex-député de la circonscription d’Abobo est brièvement revenu sur la position de son leader Guillaume Soro au cours de cette entrevue. L’ancien premier ministre ferait actuellement l’objet d’un acharnement au sein de son propre camp, à savoir le RDR, si l’on en croit Affoussiata Bamba Lamine : «Je rappelle en effet que si Alassane Ouattara est aujourd’hui au pouvoir, c’est grâce à l’action conjuguée de ses alliés d’hier, à savoir les Forces Nouvelles de Guillaume Soro et le PDCI-RDA de Henri Konan Bédié. Or, cette dynamique à trois pieds a été rompue. On constate aujourd’hui le fossé, l’acharnement, le chantage et les menaces à la place du dialogue, de la pédagogie, de la conduite du changement. C’est au forceps qu’Alassane Ouattara, par ailleurs Président de la République et chose inédite, président d’un parti politique, le RHDP unifié, tente de l’imposer par tous les moyens, y compris de l’État, aux personnes qu’il juge indispensables à son succès. Il est clair dans ces conditions que Guillaume Soro ne peut se tenir qu’à distance.», a déclaré l’ancienne ministre de la communication. Après avoir endossé l’accord politique portant création du RHDP, le PDCI a officiellement pris ses distances avec le parti unifié suite à de nombreux désaccords, notamment sur la question de l’alternance en 2020. Cette rupture politique entre Ouattara Alassane et son aîné Henri Konan Bédié a été à l’origine de plusieurs dissensions pendant les élections locales du 13 octobre dernier, notamment sur la question du Logo. Le PDCI a d’ailleurs déposé une plainte à l’encontre de tous les dissidents du parti ayant utilisé le logo officiel pendant les campagnes, à l’instar du ministre Kobena Adjoumani. Depuis l’annonce de la mise en place du parti unifié, Guillaume Soro n’a été associé à aucune des réunions du bureau exécutif. Sa participation au premier congrès du parti unifié est pour l’heure incertaine, alors que ce congrès est considéré par les cadres du RHDP comme celui de la clarification.
Guillaume Soro sur la sellette ?
L’homme d’affaires ivoirien Adama Bictogo, par ailleurs président du comité d’organisation du Rassemblement des Républicains, a récemment lancé des pics au président de l’Assemblée Nationale dont le siège serait probablement menacé. Selon Affoussiata Bamba Lamine, il n’en est rien, puisque le président de l’Assemblée Nationale est élu pour cinq ans. Selon l’ancienne ministre, Guillaume Soro ira au terme de son mandat de cinq ans à la tête du parlement ivoirien : «La création d’un nouveau parti politique n’est pas un appel à une nouvelle élection législative !! Guillaume Soro a certes été élu pour un mandat de 5 ans sous la bannière RDR, mais il n’est pas responsable de la disparition de ce parti.».