L’instauration d’une nouvelle constitution en Côte d’Ivoire fait toujours couler de l’encre au sein de la classe politique ivoirienne. En dépit des soutiens reçus par le président ivoirien, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer cette procédure visant à doter le pays d’une troisième législation. Un des cadres du PDCI, le parti allié à Alassane Ouattara, est monté au créneau pour stigmatiser le projet d’instauration d’une législation en rupture avec celle de 2000.
Un cadre du parti démocratique de Côte d’Ivoire s’élève contre le président
Les opposants à la nouvelle constitution ivoirienne multiplient régulièrement les sorties médiatiques pour marquer leur ferme opposition à ce projet voulu par l’actuel président ivoirien. Toujours au cœur de l’actualité en Côte d’Ivoire, l’arrivée d’une nouvelle législation fait grincer de plus en plus de dents, y compris même au sein du PDCI, parti allié à l’actuel pouvoir en place. Un cadre du plus vieux parti politique de Côte d’Ivoire a rompu le silence pour donner son opinion sur le processus d’élaboration de la troisième République. Dans la journée du mardi 23 août 2016, ce député bien connu du paysage politique ivoirien a tenu une conférence au cours de laquelle il a passé au crible les grandes lignes de la future législation que s’apprête à soumettre Alassane Ouattara au peuple ivoirien par référendum.
Une nouvelle législation qui s’éloigne de Marcoussis
« Fondamentalement, il n’est pas question d’une nouvelle constitution mais plutôt de révision de la constitution précisément en son article 35 comme l’a préconisé la table-ronde de Linas-Marcoussis qui a réuni les protagonistes de la crise ivoirienne du 15 au 23 janvier 2003 en France », lance le député du PDCI. Dans la charte des accords Kléber ou de Marcoussis, la révision constitutionnelle était l’une des tâches qu’aurait à exécuter le prochain président de la Côte d’Ivoire qui sortirait vainqueur des élections organisées après la crise de 2002. Plus spécifiquement, la réforme constitutionnelle ne devrait concerner que l’article relatif aux conditions d’admissibilité aux plus hautes fonctions de l’Etat, le très controversé article 35. Il a privé l’actuel président ivoirien d’une participation au scrutin présidentiel de 2000 remporté par Laurent Gbagbo. Mais la position du chef d’Etat ivoirien va au-delà d’une simple réforme du texte controversé. Alassane Ouattara souhaite doter la Côte d’Ivoire d’une constitution toute neuve, en d’autres termes une législation en rupture avec celle adoptée en Juillet 2000. Le député PDCI s’insurge donc contre le fait que le président ivoirien s’écarte donc des objectifs de Marcoussis en brandissant une nouvelle constitution aux ivoiriens plutôt que de réformer l’article 35 comme convenu en 2003 en France.
Sèche critique à l’égard du PDCI
« Je ne reconnais pas le PDCI qui a décidé de combattre ses propres fils pour les beaux yeux de M. Ouattara », lance le député ivoirien. Connu sous le pseudonyme de KKB, Kouadio Konan Bertin a également tenu des propos pour le moins élogieux à l’endroit de sa famille politique, en plus des critiques adressées au président Ouattara. Cette voix dissidente du parti démocratique de Côte d’Ivoire s’est rangée du côté de l’opposition ivoirienne sans pour autant quitter son parti politique. Mais sa marge de manœuvre au sein du PDCI s’est considérablement réduite depuis qu’il s’est dressé contre les positions du président Henry Konan Bédié.