MONUMENT MORT DUEKOUE – A l’occasion de la fête de la liberté qui a eu lieu fin avril dans la ville, l’ancienne première dame a déclaré que l’Etat ivoirien devrait reconnaître le génocide des Wê. A cette occasion, la branche radicale du Front populaire ivoirien a annoncé le projet de construction d’un monument en l’honneur de toutes les personnes mortes dans la ville pendant la crise ivoirienne.
Le monument des morts dans la ville de Duékoué verra-t-il le jour ? Pour l’heure, les fils de la région semblent être divisés sur ce projet annoncé par la branche radicale du front populaire ivoirien, lors de la fête de la liberté qui a eu lieu fin avril dans la ville de l’ouest de la Côte d’Ivoire. A en croire les barons du FPI, la mise en place de cette statue sera un moyen d’honorer la mémoire des personnes tombées pendant la crise ivoirienne, des centaines de personnes selon les décomptes effectués par ces derniers. Mais cette idée de comémoration du génocide Wê déplait à nombre de personnalités originaires de la région. La ministre Anne Oulotto avait balayé d’un revers cette idée en annonçant qu’un génocide n’avait été commis dans leur région. Dans une interview accordée au journal Le Patriote, un fils de la région ancien combattant, a fortement dénoncé la mise en place de ce monument des martyrs à Duékoué.
Djiké Vincent, ancien chef de milice et originaire du grand ouest, s’est exprimé sur le supposé génocide des wê qui aurait eu lieu dans certaines villes de l’ouest du pays. A l’occasion de la fête de la liberté qui s’est fin avril pour la branche radicale du FPI, l’ancienne première dame ivoirienne incitait le gouvernement à reconnaître le génocide des wê commis à l’ouest pendant la crise ivoirienne : «Il a eu génocide ici et il faut que l’Etat fasse des réparations de ce que vous avez vécu. Mais je vous demande de tout pardonner car le pardon est un médicament qui apaise les cœurs». Cette déclaration de la première dame a suscité un tollé de réactions. Egalement originaire de la région, Anne Oulotto, l’actuelle ministre de la salubrité avait pour sa part marqué son indignation suite aux déclarations de certains cadres de la région : «j’ai été choquée d’entendre d’éminents hommes politiques qui ont fait des activités politiques dans le pays Wê. Si un peuple We avait été victime de génocide, je ne serais pas en vie, moi qui vous parle parce que je suis We. Faisons la politique de la paix, du rassemblement et du développement». En ce qui concerne la mise en place d’un monument dédié aux morts à Duékoué, le dénommé Djiké Vincent, ancien chef de milice et originaire de la région, s’y oppose catégoriquement : «Nous n’en voulons pas. C’est une mauvaise inspiration. Qui veut réveiller la douleur de nos populations ? En 1970, on nous a parlé de la guerre en pays Guébié. Là-bas, aucun monument n’a été construit. Pourtant Laurent Gbagbo a dirigé ce pays pendant 10 ans. Il pouvait le faire. Il ne l’a pas fait. Pourquoi c’est chez nous que Mme Simone Gbagbo veut réaliser cela».
Les gens veulent réveiller les anciennes querelles
«Les gens veulent réveiller les tensions chez nous à l’Ouest. Ce n’est pas bon. On aurait applaudi des deux mains si elle avait annoncé la construction de routes, d’écoles, de centres de santé… Mais un monument aux morts, Duekoué dit non. Le Cavally dit non. Le Guémon dit non. Tout le Grand Ouest dit non. Nous voulons dire à nos frères que les Wê ne sont pas des va-t-en-guerre. Il faut ait maintenant une autre image du peuple Wê. Nous sommes un peuple courageux. Nous avons plusieurs atouts. Essayons de les mettre en valeur que de compter sur la guerre».