GUILLAUME SORO A PARIS – L’ancien président de l’Assemblée Nationale ivoirienne a révélé les raisons de son départ de la grande famille du RHDP. S’il a avait masqué les vrais motifs de son refus d’adhésion au parti unifié, l’ex-Pan a levé le voile sur le mystère de sa démission rendue le 8 février depuis Paris où il était invité par ses partisans pour une crush party.
A l’instar de nombreux opposants ivoiriens, Guillaume Soro a marginalisé les nombreuses adhésions en masse constatées au sein du RHDP parti unifié. Invité à une crush partie par ses partisans en France, l’ancien président de l’Assemblée Nationale a révélé les vraies raisons qui l’ont poussé à rendre sa démission le 8 février dernier de la présidence de l’Assemblée Nationale. Et visiblement, tout semble être lié à la question de son adhésion au parti unifié, même s’il a évoqué aux premières heures de sa démission avoir pris cette décision pour suivre sa propre destinée dans le paysage politique ivoirien.
Depuis Paris, Guillaume Soro a livré les véritables raisons qui l’ont poussé à dire non au RHDP, le parti unifié mis en place il y’a un peu plus d’un an. Attendu au premier congrès du parti, le président du Comité Politique avait brillé de son absence dans ce rendez-vous baptisé à juste titre ‘‘congrès de la clarification’’. Pour avoir refusé de rejoindre le parti unifié, Guillaume Soro a été contraint de démissionner de son poste de président de l’Assemblée Nationale. En déplacement à Paris où il a échangé avec ses partisans, l’ancien président de l’Assemblée Nationale n’a pas manqué de lancer des pics à l’actuel pouvoir en place : «Quand on est président d’un pays, on ne ferme jamais la porte au dialogue. Quand on est au pouvoir, ce n’est pas pour broyer l’opposition. Nous devons changer les choses en Côte d’Ivoire parce que ce que je vois de mon pays, ce n’est pas ce que j’ai rêvé. Le premier mandat de Ouattara était bon, mais le deuxième mandat, à partir du moment où certaines ouailles lui ont fait croire qu’il fallait faire un troisième mandat, il a oublié de diriger le pays et ils ont commencé à penser à la confiscation du pouvoir», a fait savoir le président du Comité politique. Mais plus encore, Guillaume Soro a dénoncé l’achat d’armes par Ouattara depuis quelques temps : «Quand on arrivera au pouvoir en 2020, on n’aura plus besoin d’investir dans l’armement parce qu’Alassane Ouattara aura suffisamment investi dans les chars et on lui dirait merci pour ça. On compte sur quoi pour dire2020 est bouclé ? Sur les chars de la République ? Mais détrompez-vous, les chars de la République sont impolis. Quand je regardais le défilé du 07 aout 2019, j’ai dit, il faut que je dise merci à Alassane Ouattara d’avoir acheté tout cet armement pour moi».
Les raisons de la séparation
«Je me suis démarqué de la gestion du parti au pouvoir Rhdp, en Côte d’Ivoire. Je ne suis pas dedans. Je ne suis pas dans le sectarisme. Nous, nous voulons bâtir la nation ivoirienne. Depuis 1960 jusqu’à nos jours, le régime qui a fait autant de tort aux enfants du nord, c’est le Rhdp. J’ai 47 ans révolus et j’entends assumer ma responsabilité. Je ne suis sous la tutelle de personne. Je suis un homme libre. Je suis solidaire du premier mandat de Ouattara et non du second mandat.», a fait savoir le président du Comité politique. Guillaume affiche clairement ses ambitions politiques pour 2020, une élection qui sera marquée par une coalition entre plusieurs partis de l’opposition ivoirienne.