Côte d’Ivoire : levée de l’immunité parlementaire de Guillaume Soro

by Kohan Kioshiko

Affaire Guillaume Soro – Poursuivi pour blanchiment d’argent, atteinte à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire national, l’ancien chef du parlement ivoirien risque désormais une extradition vers son pays pour répondre des accusations qui pèsent contre devant un tribunal. Le bureau de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire a décidé de lever l’immunité parlementaire de Guillaume Soro et cinq autres députés qui militent pour son arrivée au pouvoir. A présent plus rien ne s’oppose à une éventuelle extradition de l’ancien président du parlement ivoirien dans son pays.

La levée de l’immunité parlementaire de Guillaume Soro en Côte d’Ivoire alimente encore les débats au sein de la casse politique ivoirienne. Pour certains opposants, aucun texte du parlement n’autorise le bureau de l’Assemblée Nationale à prendre une telle mesure à l’endroit des élus du peuple. Pourtant, l’ancien chef du parlement ivoirien, ainsi que cinq autres députés de son groupe parlementaire, viennent de perdre leur immunité en tant député. Cette décision les expose à d’éventuelles sanctions et voire des condamnations, d’autant plus que cinq députés issus du camp de l’ex-Pan sont déjà aux arrêts dans différents centres d’incarcération du pays. Pour Guillaume Soro visé par un mandat d’arrêt international, la levée de son immunité parlementaire change complètement la donne. S’il était encore à l’abri d’une interpellation depuis l’étranger, l’ancien chef du parlement ivoirien pourrait sans surprise être arrêté mais extradé vers son pays pour son jugement. Dans un communiqué officiel rendu ce mardi, le GPS, mouvement politique fondé par Guillaume Soro, a dénoncé la levée de l’immunité parlementaire des députés pro-Soro interpellés il y’a quelques semaines.

«Le mandat d’arrêt international a été signé et co-signé et adressé aux autorités amis dans le pays ou les pays où la personne recherchée est susceptible de se trouver. Mais, évidemment, l’exécution ne peut pas dépendre de moi, Procureur de la république d’Abidjan.  Le mandat d’arrêt international est en cours et nous attendons donc sa bonne exécution. Nous avons contacté des structures pour l’exécuter et je crois que les discussions sont en bonne voie à cette fin», affirmait le Procureur Adou Richard dans la journée du lundi 20 janvier. Les jours qui suivent s’annoncent dont décisifs dans l’affaire opposant Guillaume Soro à la justice ivoirienne, puisque l’ancien chef du parlement ivoirien n’est plus couvert par son immunité parlementaire. Cette décision prise par le Bureau de l’Assemblée Nationale a vivement été dénoncée par le GPS, mouvement politique créé par Guillaume Soro : «Générations et Peuples Solidaires apprend que le Bureau de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, sur requête du groupe parlementaire RHDP, a procédé ce jour, lundi 20 janvier 2020, à la levée de l’immunité parlementaire des députés Camara Loukimane, Kando Soumahoro, Lobognon Agnima Alain Michel, Soro Kanigui Mamadou, Soro Kigbafori Guillaume et Yao Soumaïla.  Cette décision qui intervient après 28 jours de détention arbitraire et injustifiée pour cinq des députés, vient confirmer la violation récurrente de la Constitution de notre pays et démontrer, si besoin en était, le glissement autocratique du régime de M. Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire.  Depuis la fondation de l’Etat de Côte d’Ivoire et la naissance du corps législatif ivoirien, jamais une telle forfaiture, dans laquelle un groupe d’hommes et de femmes entérinent le piétinement des règles minimales de droit et de procédures parlementaires, ne s’était déroulée au sein de l’Assemblée nationale.», explique le parti de Soro dans un communiqué rendu ce mardi 21 janvier.

Indignation au GPS

«Générations et Peuples Solidaires constate avec indignation que M. Amadou Soumahoro, président en exercice de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF), entérine et accompagne la violation des normes internationales en matière de liberté et de protection des parlementaires…Au moment où la Conférence épiscopale de Côte d’Ivoire, réunie le dimanche 19 janvier 2020 à Korhogo, par une déclaration empreinte de courage et de lucidité, avait donné une lueur d’espoir pour une sortie de crise, l’entêtement du régime de M. Ouattara vient confirmer la surdité dont il fait preuve face à tous les appels à la raison.», révèle le GPS dans son communiqué.

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