Akossi Bendjo dénonce un recul de la démocratie sous Ouattara

Kohan Kioshiko

Révélations d’Akossi Bendjo – Exilé depuis plus d’un an en France, l’ancien maire de la commune de Plateau s’est récemment confié à Sud Radio dans une interview exclusive. Comme il fallait s’y attendre, le contexte socio-politique s’est invité dans cette entrevue accordée à la station française. Interrogé sur les acquis démocratiques de la Côte d’Ivoire sous l’ère du président Ouattara, Noel Akossi Bendjo a présenté un tableau plutôt sombre de la démocratie actuelle dans son pays. Pour l’ancien maire de la commune de Plateau, le pays a reculé en termes d’acquis démocratique depuis l’arrivée de l’ancien directeur adjoint du FMI aux commandes.

Akossi Bendjo n’a pas manqué d’attaquer le président Ouattara depuis la France qu’il a rejoint après son exil politique. Poursuivi dans son pays pour malversations financières dans sa gestion de la commune de Plateau, l’ancien maire et cadre PDCI a dénoncé un acharnement judiciaire contre lui, au motif qu’il s’oppose aujourd’hui à la fusion entre son parti et le RHDP parti unifié. Pour l’ancien maire ivoirien, ces acharnements judiciaires mettent en évidence un recul de la démocratie sous l’actuel régime ivoirien. Lors de cette interview, le vice-président du parti d’Henri Konan Bédié n’a pas hésité à établir une analogie entre le président Ouattara et l’ancien dirigeant congolais Mobutu. S’il dénonce un recul de la démocratie dans son pays, Akossi Bendjo reste optimiste quant à une véritable expression démocratique en Côte d’Ivoire, et cela sur tous les plans. Pour l’ancien, l’un des préalables dans cette quête reste avant tout la réconciliation ivoirienne.

La démocratie a-t-elle avancé en Côte d’Ivoire sous l’ère du président Ouattara ? Si le dirigeant ivoirien vante régulièrement son bilan depuis son arrivée, l’opposition dénoncé cependant un recul des acquis démocratiques du pays. Poursuivi pour malversation financière, l’ancien maire de la commune de Plateau se trouve actuellement en France, où il continue toujours de militer pour la cause de son parti, le PDCI RDA actuellement dirigé par Henri Konan Bédié. Pour l’ancien maire, aussi ex-PCA de la Société Ivoirienne de Raffinerie, le pari de la démocratie est un parti perdu par le président Ouattara : «C’est un pari perdu puisque je suis du PDCI. Nous avons tous pensé que compte tenu de son profil, de son parcourt à la banque mondiale, c’est un démocrate. Surtout quand on a vécu aux Etats-Unis. Malheureusement, ce monsieur n’est pas loin de Mobutu, le dictateur du Zaïre des années 1960-1970… Et ça se manifeste de fait par un recul de tous les acquis démocratiques. La caporalisation des médias d’Etat ainsi que l’instrumentalisation de l’ensemble des institutions au profit d’un homme et de son clan. On ne peut pas se permettre dans un pays au 21e  siècle d’avoir un chef d’Etat venu de la Banque mondiale avoir des comportements aussi rétrogrades. C’est quelque chose pour lequel nous nous battons et nous espérons que le plutôt possible les ivoiriens vont se débarrasser de ce dictateur », a confié Akossi Bendjo à nos confrères de Sud Radio en France. L’ancien maire ivoirien a également plaidé pour des élections paisibles et transparentes en Côte d’Ivoire. Selon l’ancien maire, les préalables à des élections sans violence en Côte d’Ivoire restent la réconciliation nationale.

Retour des exilés politiques

«Je pense que les crises que nous avons connues après le décès d’Houphouët-Boigny, sont dues à l’organisation mal préparée des élections. Nous sommes à la veille des prochaines élections, nous avons voulu qu’il y ait une grande concertation pour réconcilier d’abord les ivoiriens. Que ce soit le retour de Laurent Gbagbo et aussi de Charles Blé Goudé qui ont été acquittés par le Tribunal pénal international. C’est aussi le retour des exilés et de créer un environnement où on se concerte et de se mettre d’accord sur des éléments fondamentaux pour organiser des élections transparentes et apaisées. C’est vraiment les conditions qu’il faut pour aller aux élections pour éviter le bain de sang. Nous l’avons dit depuis des années, malheureusement on a du mal à se faire entendre», a poursuivi l’ancien maire de la commune de Plateau.

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