Front populaire ivoirien – Après une rencontre annulée dans les dernières minutes, Pascal Affi N’Guessan et Laurent Gbagbo se sont finalement rencontrés à Bruxelles le mois dernier, dans la plus grande discrétion. Si le camp Affi n’a livré aucune information particulière sur cette entrevue, Assoa Adou, le secrétaire général de la dissidence du FPI présidée par l’ex-président ivoirien, a dévoilé quelques exigences formulées par l’ancien premier ministre ivoirien, à l’issue de cette rencontre. Si la réconciliation semble être le message principal porté par les deux personnalités du parti, les chances d’une conciliation de toutes les instances du parti relève pour certains d’une pure utopie.
Au FPI la réconciliation entre Pascal Affi N’Guessan et Laurent Gbagbo est qualifiée d’illusoire par le journaliste Saïd Penda. Si la rencontre entre les deux hommes a suscité une vague d’optimisme sans précédent, dans les faits, chaque personnalité aurait un agenda bien caché dans ce processus de conciliation des instances du parti. Selon le secrétaire de la dissidence au FPI, Assoa Adou, Pascal Affi N’Guessan aurait accepté d’aller à un congrès unitaire du parti à l’issue duquel Laurent Gbagbo serait officiellement désigné comme le président du front populaire ivoirien. En échange, l’ancien président devrait garantir à son ex-premier ministre le poste de premier vice-président du parti en lui conférant les pleins pouvoirs au sein du parti. Aussi, le natif de Bongouanou aurait demandé à être le colistier de l’ancien président à la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Mais au dela de ces exigences formulées par le camp Affi, Said Penda estime pour sa part que les deux personnalités tenteraient de ruser avec ce projet de réconciliation pour légitimer chacun leur position aux yeux de tous les militants.
Au FPI, nombreux sont les militants qui s’interrogent sur les chances d’une réconciliation entre Affi N’Guessan et Laurent Gbagbo, surtout une conciliation à quel prix ? Le mois dernier, le président légitimement reconnu du front populaire ivoirien rendait visite à l’ex-dirigeant ivoirien, par ailleurs fondateur du parti socialiste ivoirien. Dans un communiqué rendu quelques jours plus tard, Assoa Adou, l’actuel secrétaire général de la dissidence au FPI, égrenait quelques exigences formulées par Affi N’Guessan au cours de sa rencontre avec Laurent Gbagbo : «Au cours de ces échanges, Monsieur Affi N’guessan a énoncé ses conditions de sortie de crise. Elles portent, entre autres, à la fois sur la vie du Parti et sur la prochaine élection présidentielle. Concernant le Parti, Monsieur Affi N’guessan a demandé la tenue d’un Congrès unitaire qui devra reconduire le Président Laurent Gbagbo à la tête du Parti et le nommer 1er Vice-président assurant l’intérim avec les pleins pouvoirs. Concernant l’élection présidentielle de 2020, Monsieur Affi N’guessan a demandé à être le colistier du Président Laurent Gbagbo, si celui-ci est désigné candidat du Front Populaire Ivoirien.». Pour le journaliste Said Penda, il faudrait se départir des beaux discours de réconciliation tenus par l’un camp comme l’autre pour se rendre compte cette tentative de conciliation entre les deux dirigeants parait impossible.
Affi et Gbagbo ensemble, une utopie ?
«Tout ce que recherche laurent gbagbo, c’est que pascal affi nguessan convoque le congrès unitaire. Les textes adoptés sous la présidence gbagbo, ne reconnaissent la légalité au congrès que s’il est convoqué par le président du parti. Fort de son aura au sein du fpi, laurent gbagbo sait que le congrès lui sera entièrement acquis… De son côté, pascal affi nguessan était dans de la pure ruse avec gbagbo quand il a demandé à être désigné comme son colistier. En effet, convaincu de ce que gbagbo ne sera pas disponible pour la prochaine présidentielle, il compte sur la règle de la substitution automatique pour être le candidat à la présidence de la république d’un front populaire (front national) ivoirien réconcilié. Mais il ruse avec plus futés que lui… au regard des faits, on peut affirmer, sans risque de se tromper, que la réconciliation de la famille politique de gbagbo est désormais impossible.», confiait le journaliste Said Penda dans un décryptage de cette rencontre.