Sit-in du Trocadéro : l’opposition ivoirienne condamne les dérapages d’un intervenant

Sit-in à Paris – La journée du samedi 15 février était marquée par un sit-in de l’opposition ivoirienne dans la capitale française. Si la manifestation s’est déroulée sans encombre, elle aura été malheureusement gâchée vers la fin par les propos d’un intervenant à la place Trocadéro de Paris. Prenant la parole, celui qui certains médias baptisent comme le ‘‘capitaine Koné’’ annonçait le départ du président Ouattara du pouvoir par la force des armes. L’opposition ivoirienne qui était présente à cette manifestation, n’a pas mis du temps à condamner les propos tenus par l’orateur au cours de cette journée de protestation contre la commission électorale indépendante de Côte d’Ivoire.

Le Sit-in du Trocadéro, annoncé par l’opposition ivoirienne, a vu la participation de plusieurs partis politiques, représentés pour par leurs militants et cadres de la diaspora. Cette manifestation sur la place française a été initiée pour élever une vive protestation contre la commission électorale indépendante qui organisera les élections présidentielles d’octobre 2020 en Côte d’Ivoire. Si le pari de l’opposition ivoirienne a été réussi, les dérapages d’un intervenant au cours de ce sit-in alimentent une vive polémique. Un orateur, présenté par certains médias comme le capitaine Koné, affirmait que le président ivoirien sera chassé du pouvoir par la force des armes. Comme il fallait s’y attendre, cette grosse dérive a suscité de nombreuses réactions en Côte d’Ivoire, d’autant plus qu’un mandat d’arrêt international a été émis contre l’ancien chef du parlement ivoirien, soupçonné dans une tentative de déstabilisation du régime Ouattara. Les partis politiques présents à cette manifestation contre la CEI à Paris ont très vite pris leurs distances avec le fameux intervenant à la place Trocadéro de Paris. Du RACI à la plateforme d’Henri Konan Bédié, les formations politiques ivoiriennes présentes à cette manifestation se sont unanimement désolidarisés des propos tenus par le mystérieux intervenant.

«Cette frange de l’opposition a fait le choix de l’alternance par les armes : Voici les propos tenus lors de leur sit-in du 15/02/2020  » Bientôt nous chasserons le pouvoir d’Alassane Ouattara par la force des armes parce que nous avons l’expertise de la guerre… » C’est vraiment pathétique, triste et désespérant, de voir qu’au soir de leur vie politique, Bedie et Gbagbo se retrouvent à s’associer à Soro pour faire le choix de l’alternance par les armes.», réagissait Doumbia Major, reprenant au passage les propos tenus par l’un des intervenants du sit-in du Trocadéro initié pour protester contre la commission électorale indépendante. Aujourd’hui, nombres d’ivoiriens se posent des questions sur l’obédience politique du fameux orateur qui a annoncé le départ de Ouattara du pouvoir par les armes. Présenté dans certains médias comme le capitaine Koné, l’orateur à l’origine de ces graves propos est pour l’instant renié par les principales formations politiques présentes au sit-in du Trocadéro. Dans un communiqué officiel, le représentation en France de la CDRP, la plateforme de l’opposition fondée par Henri Konan Bédié, s’est désolidarisé des propos tenus par le mystérieux orateur : «…depuis quelques heures circulent sur les réseaux sociaux les propos tendancieux d’un individu appelant à faire partir par les armes, les tenants actuels du pouvoir. Le comité d’organisation de cet événement majeur au coeur de Paris, la CDRP, le GPS, LIDER et la société civile affirment très clairement et catégoriquement qu’ils ne se reconnaissent pas dans ces propos. Et qu’ils déclinent toute paternité des paroles de cet individu qui, profitant d’une baisse de vigilance de la sécurité a tenté de discréditer cette manifestation qui n’avait pour seuls objectifs…», rapporte la coalition de l’opposition.

Des propos condamnés par le RACI

«Le RACI tout en se réjouissant des motifs de la manifestation et se félicitant de son indéniable succès, voudrait réitérer son attachement à l’État de droit et à son indissociable principe démocratique d’accession au pouvoir d’État. De ce qui précède, le RACI condamne les interventions insinuant l’usage de la force comme moyen d’accession au pouvoir d’État lors de la manifestation.», révèle le parti de Kanigui Soro dans son communiqué relatif à ce dérapage.

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