Front populaire ivoirien – A l’heure où l’unité du parti est prônée dans les deux camps dans les discours et communiqués, sur le terrain les dissensions entre cadres du FPI restent encore profondes. La récente intervention de Pascal Affi n’Guessan qui demandait au président Ouattara de s’atteler à faciliter le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, reste une preuve récente de cette division au sein du front populaire ivoirien, alors qu’un pas historique avait été franchi dans le processus de conciliation avec la visite d’Affi N’Guessan à Bruxelles.
Au FPI, l’on assiste depuis quelques jours à un regain de tension entre Pascal Affi N’Guessan et le camp Gbagbo. A l’origine de ce nouveau désaccord, l’initiative prise par le président du front populaire ivoirien, une initiative approuvée par son parti, pour plaider en faveur d’un retour de l’ancien dirigeant ivoirien en Côte d’Ivoire. Acquitté il y’a plus d’un an, Laurent Gbagbo est toujours maintenu en Belgique, dans l’attente de la décision finale des juges de la chambre d’appel. Pour le premier responsable du front populaire ivoirien, plus rien ne justifie le maintien de l’ex-dirigeant à Bruxelles, loin de son pays. Dans son entretien avec le vice-président Daniel Kablan Duncan, Affi plaidait pour une intervention du président Ouattara pour faciliter le retour au pays de Gbagbo. Mais il faut croire que cette initiative personnelle prise par l’ancien premier ministre n’a visiblement pas été appréciée par le camp Gbagbo. Dabs un communiqué signé par son avocate, Me Habiba Touré, il est clairement précisé que le président du FPI n’avait nullement été mandaté pour une quelconque démarche auprès des autorités ivoiriennes.
Au FPI, la réconciliation est beaucoup plus une réalité dans les mots que dans les actes. En dépit de la rencontre entre Affi et Gbagbo à Bruxelles début février, les deux camps peinent sur le terrain, à matérialiser cette union du parti socialiste. Il y’a quelques jours, Affi N’Guessan prenait l’initiative d’aller rencontrer le vice-président de la République pour des discussions sur le processus électoral en cours. Le président du front populaire ivoirien a saisi l’occasion pour revenir sur le maintien de Laurent Gbagbo loin de son pays, alors qu’il est acquitté par la chambre de première instance depuis un an. A en croire par la réaction de Me Habiba Touré, il faut croire que la démarche de Pascal Affi N’Guessan n’a visiblement pas été appréciée par l’ex-président ivoirien : «S’il est vrai que le Président Laurent Gbagbo a, compte tenu de l’impérieuse nécessité de réconciliation nationale, mandaté le Secrétaire Général du Front Populaire Ivoirien (FPI), Monsieur Assoa Adou, pour s’asseoir et discuter avec tous les partis politiques ivoiriens, le Président Laurent Gbagbo n’a jamais mandaté, ni autorisé une quelconque intervention, en son nom, de Monsieur Pascal Affi N’guessan auprès des autorités ivoiriennes. Le Président Laurent Gbagbo a simplement accepté de recevoir, Monsieur Affi N’guessan, qui en avait fait la demande, au cours d’un déjeuner, auquel j’ai d’ailleurs participé.», précisait l’avocate de l’ex-président dans un communiqué. La réaction du camp Affi à cette précision faite par l’avocate, n’a pas tardé.
Le train de la réconciliation en marche
Dans son communiqué, «le FPI rappelle que le Président Pascal AFFI N’guessan n’a pas manqué de souligner, lors des différentes déclarations et échanges notamment avec l’hebdomadaire Jeune Afrique, que cette démarche est une initiative personnelle endossée par le parti et résulte de l’observation que la restriction des libertés du Président Laurent Gbagbo, acquitté en 1ère instance, n’a plus aucun fondement juridique mais résulte d’une décision d’opportunité politique… Cela dit, le parti est conscient que l’aboutissement du processus d’unité mettra en évidence deux forces antagonistes : celles du progrès allant dans le sens de l’unité pour la sauvegarde des acquis démocratiques et le progrès social et celles des forces rétrogrades qui se complaisent dans la préservation de leur zone de confort au détriment de l’intérêt général.», explique le secrétariat du front populaire ivoirien à son tour.