Opposition ivoirienne – Pour le pro-Affi Jean Bonin, les opposants ivoiriens ont commis certaines erreurs qui ont aidé le pouvoir du président Ouattara à se consolider davantage, dans un contexte politique où l’ensemble des formations politiques du pays, excepté le parti unifié RHDP, ne sont pas épargnées par des dissensions internes.
L’opposition ivoirienne actuelle aurait selon Jean Bonin, aidé dans une certaine mesure le RHDP, dans sa stratégie de consolidation du pouvoir en place. Alors que la crise post-électorale ivoirienne venait de prendre fin, l’ancien président de l’Assemblée Nationale Mamadou Koulibaly a entamé des démarches pour faciliter le retour au pays de Yao Paul N’Dré, ex-président du conseil constitutionnel qui avait déclaré Laurent Gbagbo vainqueur de la présidentielle d’octobre 2010. Après avoir investi le candidat de l’ancienne majorité présidentielle, Yao N’Dré a organisé une nouvelle cérémonie d’investiture qui cette fois, était destinée au président Ouattara Alassane, reconnu comme vainqueur de la présidentielle par la CEI et la Communauté Internationale. Allant plus loin dans ses analyses, le pro-Affi révèle que le président du front populaire ivoirien serait lui aussi fautif dans une moindre mesure, car n’ayant pas réussi à convaincre le PDCI de renoncer à une alliance avec le parti au pouvoir. Guillaume Soro, Gnamien Konan et bien d’autres opposants politiques au régime actuel auraient tous à un moment donné, permis au RHDP de s’imposer comme l’une des forces politiques les plus importantes du moment.
«Quand je dis nous, je parle de l’opposition dans son ensemble et notamment de Affi, Koulibaly, Soro, Bedié… Parmi les fautes que nous avons commises l’inconstance et l’opportunisme se hissent au 1er rang. C’est cet opportunisme qui aujourd’hui rattrape la plupart des leaders politiques et leur parti. Le pouvoir RHDP a compris que, par nature, certains leaders de l’opposition sont égocentriques, mère de l’opportunisme. Il en joue donc à satiété pour pousser ses pions et avancer sereinement.», introduit d’emblée le pro-Affi Jean Bonin. Pour le juriste ivoirien de nombreuses erreurs ont été commises par l’opposition ivoirienne ces dernières années, et non des moindres. Pour Jean Bonin, Mamadou Koulibaly ne serait pas le mieux placé pour s’opposer au régime actuel, puisqu’il aura contribué à l’installation et à la reconnaissance de la victoire de Ouattara Alassane sur la scène internationale : «En 2010, alors qu’il est président de l’Assemblée Nationale il brille par son absence à l’investiture de Gbagbo Laurent et se retrouve en 2011, comme par enchantement, à celle de Ouattara, aux côtés de Marie Odette Lorougnon, Miaka Oureto et autres Akoun Laurent. Koulibaly et autres qui, hier, ont démocratiquement investi Ouattara, pour d’obscures guerres de positionnement au FPI, sont ceux-là qui aujourd’hui le traitent de dictateur, de despote ou d’autocrate. S’il l’est, c’est que, eux aussi, y ont une importante part de responsabilité, surtout quand, tous, nous savons que c’est Koulibaly qui est allé chercher Yao Paul Ndré au Ghana, où il s’était exilé, pour venir investir Ouattara. Or, l’Union Africaine (l’UA) posait comme condition préalable à la reconnaissance du pouvoir de Ouattara qu’il soit investi en bonne et due forme par le conseil constitutionnel présidé par Yao Ndré. On ne peut donc, de mauvaise foi, avoir activement contribué à installer un pouvoir et venir après le conspuer. C’est une question de bon sens et de logique.», rappelle le partisan de Pascal Affi N’Guessan, le président du front populaire ivoirien.
Gnamien Konan et Billon cités
«Tous étaient dans les différents gouvernements de Ouattara depuis 2011. Comme disent trivialement les ivoiriens « ils mangeaient » en silence. Billon reniera même son parti, le PDCI, pour se porter candidat du RHDP lors des élections régionales dans le Hambol en 2012. Quant à Gnamien Konan, il s’est illustré comme l’un de ceux qui pendant la campagne électorale de 2010 étaient les plus virulents envers le régime de Gbagbo. Une fois que tous les deux ont été débarqués du gouvernement par Ado, ils se sont dès lors souvenus que ce dernier était un dictateur, un despote et un autocrate.», a poursuivi le pro-Affi.