Réconciliation nationale – La ministre de la solidarité Mariétou Koné a organisé une cérémonie commémorative des victimes des différentes qui ont secoué la Côte d’Ivoire ces dernières années. Si l’initiative a été saluée par le front populaire ivoirien, le parti de Laurent Gbagbo n’a pas manqué d’élever une vive protestation contre des participantes qui avaient brandi des pancartes incriminant l’ancien président.
La cérémonie commémorative des victimes des crises traversées par la Côte d’Ivoire ces 20 dernières années, est une initiative qui a été saluée par de nombreux opposants, en l’occurrence le front populaire ivoirien. Mais selon le camp Gbagbo, cette cérémonie qui participe à la dynamique de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, a été en partie entaché par des certaines victimes qui avaient brandi des pancartes incriminant l’ancien dirigeant ivoirien Laurent Gbagbo. Dans un communiqué signé par son porte-parole Katinan Koné, l’ancien président ivoirien a élevé une vive protestation contre l’attitude de ces victimes, d’autant plus qu’il a été acquitté par les juges de la première instance à la Cour Pénale Internationale. Pour Justin Katinan Koné, ces slogans et ces pancartes incriminant l’ex-dirigeant sont de nature à fragiliser le processus de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, raison pour laquelle le porte-parole de Laurent Gbagbo n’a pas hésité à interpeller la ministre de la solidarité sur ce fait qui n’est pas passé inaperçu.
«Le mardi 03 mars 2020, vous avez organisé, ès-qualités, à Anokoi Kouté, dans la commune d’Abobo, une cérémonie commémorative des victimes des différentes crises qu’a connues notre pays ces deux dernières décennies. Tout en se félicitant du caractère inclusif de cette commémoration qui prend en compte la douleur collective de la nation, il reste cependant qu’il n’est pas passé inaperçu que, pendant cette cérémonie, plusieurs pancartes portées par des manifestants, incriminaient exclusivement le Président Laurent Gbagbo», a relevé le porte-parole de l’ancien président ivoirien dans un communiqué. Hasard ou pas, Justin Katinan Koné rappelle que «La présence de telles pancartes à cette cérémonie et les différents comptes rendus qui en ont été faits par certains médias proches du pouvoir prennent à défaut le caractère inclusif de ladite cérémonie. Tout concourt, les slogans sur les pancartes faisant foi, à l’idée qu’il s’agissait plutôt de la journée commémorative des tueries alléguées des militantes du RHDP du 3 mars 2011.». Pour toutes ces raisons, le porte-parole de Laurent Gbagbo a vivement condamné cette action posée par certaines victimes à l’occasion d’une cérémonie commémorative qui plus est inclusive, donc ouverte à toutes les victimes ivoiriennes : «D’ordre et pour le compte du Président Laurent GBAGBO, j’élève de vives protestations contre cette pratique du gouvernement ivoirien qui relève de la manipulation de l’opinion pour soutenir sa cause devant la CPI telle que défendue par ses avocats le 6 Février 2020 devant la chambre d’appel de ladite cour ; à savoir empêcher le retour du Président Laurent GBAGBO dans son pays. Je rappelle que le Président Laurent GBAGBO, que le gouvernement ivoirien a traduit devant la justice internationale, a été déclaré innocent par celle-ci.», a poursuivi le porte-parole de l’ex-dirigeant ivoirien.
Des preuves irréfutables de l’innocence de Gbagbo
«Relativement aux allégations des femmes tuées à Abobo le 03 mars 2011, il me plait de vous rappeler que les juges de la CPI ont relevé, au point 1786 de leur décision écrite que : ‘‘Compte tenu de ce qui précède, aucune chambre de première instance raisonnable ne peut conclure que le convoi avait ouvert le feu dans le but de tuer ou de blesser des manifestantes pro-Ouattara non armées. Cette conclusion est renforcée par le fait qu’il n’y a aucune preuve qu’il y ait eu des instructions préalables de recourir à la violence contre les civils, que l’équipage n’a été en contact avec personne à l’extérieur du véhicule pendant le trajet du Camp Commando au Camp Agban, et que le convoi n’était pas au courant de la marche des femmes et a été pris par surprise quand ils ont rencontré les manifestants’’, rappelle Justin Katinan Koné.