Réforme de la Constitution ivoirienne – Le retrait de Ouattara Alassane de la course à la présidentielle 2020 était pour certains opposants, l’arbre qui cachait la forêt. Après avoir renoncé à un troisième mandat en octobre prochain, le président de la République a annoncé son intention d’apporter quelques modifications à la constitution ivoirienne adoptée il y’a trois ans par référendum.
Le projet de révision constitutionnelle annoncé par Ouattara Alassane suscite très peu d’engouement, en dépit des révélations du président ivoirien sur les articles qui seront retouchés à la faveur de cette réforme. Si le départ du président ivoirien a été salué par de nombreux opposants, ces derniers sont de plus en plus nombreux à se montrer méfiants face à la révision de la législation ivoirienne. Pour Gnamien Konan, le président sortant aurait un agenda bien caché derrière cette réforme constitutionnelle, puisqu’il entend par ce projet, modifier le statut du vice-président qui désormais, sera nommé par le président élu au suffrage universel. Avec un parlement acquis à sa cause, c’est sans difficulté que le président Ouattara Alassane a réussi la première phase de son projet, à savoir l’approbation de cette révision de la constitution ivoirienne par les élus de l’Assemblée Nationale et du parlement, deux chambres majoritairement contrôlées par le pouvoir actuel. Malgré ce premier revers, l’opposition ivoirienne entend combattre le projet de réforme annoncé par le dirigeant ivoirien. Après avoir élevé une vive protestation contre la réforme lancée par Ouattara, l’opposition ivoirienne a invité les ivoiriens à restés mobilisés pour les consignes à venir. Contrairement à certaines spéculations, aucune révision de la limite d’âge n’est à l’ordre du jour dans ce projet porté par le dirigeant ivoirien.
«Le Président de la République, M. Alassane OUATTARA, devant le Parlement ivoirien réuni en Congrès, le jeudi 5 mars 2020, à Yamoussoukro, a annoncé au cours de son message sur l’état de la Nation, sa décision de ne pas être candidat, à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et sa volonté de procéder à la révision de la Constitution du 8 novembre 2016. L’opposition politique ivoirienne réunie dans les plateformes CDRP, EDS, FPI/ AFD, LMP et les partis politiques URD et LIDER, se félicite de la décision du Chef de l’Etat de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle.», rapporte dans un communiqué officiel Ouattara Gnonzié, le porte-parole du RPP. En revanche, l’opposition ne cache pas sa colère à l’idée d’une révision de la constitution ivoirienne par le président Ouattara : «Cependant, en ce qui concerne la révision de la constitution du 8 novembre 2016, adoptée par voix référendaire et qualifiée par le Président Alassane OUATTARA, lui-même de texte moderne, harmonieux, ayant permis de retirer tous les articles confligènes de la constitution de 2000, l’opposition politique ivoirienne, réitère son refus de la révision de la constitution du 8 novembre 2016 et demande au Chef de l’Etat, de laisser l’opportunité au prochain Président de la République, d’initier toute révision constitutionnelle qu’il jugera nécessaire.», rapporte Ouattara Gnonzié dans le communiqué conjoint de l’opposition ivoirienne. En réaction à cette réforme constitutionnelle annoncée par Ouattara, Gnamien Konan laisse entendre que le président ivoirien envisagerait de transférer le pouvoir à son premier ministre, sans passer par les élections : «…Donc sans être candidat, il sera encore en fonction après le 31 octobre 2020 par l’effet de l’article 59 de la constitution et il nommera Gon Vice-Président grâce à ce parlement qui ne peut rien lui refuser. Ensuite il se retirera après quelques semaines et le pouvoir sera ainsi transmis constitutionnellement à Gon».
Des consignes à venir
«Par ailleurs, l’opposition politique ivoirienne rappelle, au Président Alassane OUATTARA qu’il ne lui appartient pas de «transférer » le pouvoir d’Etat à ce qu’il qualifie de jeune génération qui aurait appris auprès de lui, mais au seul peuple souverain de Côte d’Ivoire… Enfin, l’opposition ivoirienne significative demande à tous les démocrates de Côte d’Ivoire de rester mobilisés et d’être à l’écoute des mots d’ordre afin de faire échec par tous les moyens démocratiques constitutionnels…», indique Gnonzié.