Présidentielle en Côte d’Ivoire – En annonçant son retrait de la course au fauteuil présidentiel d’octobre prochain, Ouattara Alassane place le RHDP en face d’une multitude de choix pour la désignation du candidat idéal pour ce scrutin présidentiel. Mais de plus en plus de voix s’élèvent au sein de cette formation politique pour plaider en faveur d’une candidature du premier ministre Amadou Gon Coulibaly en octobre prochain, un choix qui ne manque pas d’alimenter la polémique.
Le choix du candidat du RHDP en 2020 s’annonce comme un important défi à relever par la coalition politique au pouvoir, fragile par sa récente existence sur le terrain politique officiellement. Pour le député ivoirien Charles Gnaoré, les cadres du parti doivent observer la plus grande prudence dans la désignation de celui qui défendra les couleurs du parti unifié à la prochaine élection présidentielle prévue pour le 31 octobre 2020. Si plusieurs personnalités sortant du lot à cet effet, un nom retient à ce jour toutes les attentions. Nommé premier ministre il y’a un peu plus de deux ans, Amadou Gon Coulibaly est présenté comme le successeur naturel de Ouattara Alassane au sein de la coalition politique houphouëtiste. Comme on pouvait s’en douter, le retrait du président ivoirien au terme de deux mandats constitutionnels pourrait nourrir des velléités de candidatures au sein de la coalition. Outre Amadou Gon Coulibaly, des bruits de couloirs révèlent que d’autres personnalités du parti auraient des agendas cachés, en l’occurrence le ministre de l’enseignement supérieur Albert Mabri Toikeusse. La possible candidature de Marcel Amon Tanoh est également évoquée en coulisses. Si le bilan de son gouvernement plaide largement en sa faveur, Gon Coulibaly fait cependant l’objet de certaines critiques.
«Présenté par les analystes comme le dauphin incontestable, Amadou Gon Coulibaly (AGC) est un homme très discret sur qui les Ivoiriens ne savent finalement que très peu de choses, même s’il est sous les projecteurs depuis plus de 25 ans. Infatigable travailleur, considéré fidèle parmi les fidèles lieutenants d’Alassane Ouattara, les détracteurs du Premier Ministre Ivoirien le présentent cependant comme sectaire, austère et autoritaire pour les uns, alors que certains de ceux qui ne portent pas Amadou Gon Coulibaly en estime le trouvent peu charismatique et impopulaire. Et pourtant, il semble se dégager une sorte d’unanimité qui veut que le premier ministre soit le dauphin naturel…De tous les attributs que ses détracteurs lui collent, celui d’être un homme sectaire revient régulièrement. Amadou Gon Coulibaly serait donc quelqu’un qui ne s’intéresse qu’à son cercle restreint, plus particulièrement familial.», indique le journaliste Said Penda. Dans son analyse, le journaliste botte en touche les informations tendant à présenter Amadou Gon Coulibaly comme un dirigeant sectaire qui favoriserait uniquement les cadres de sa région, plus exactement ceux de son clan familial : «Un seul membre du gouvernement actuel peut revendiquer des liens de famille avec Amadou Gon Coulibaly. Il s’agit du ministre des transports, Amadou Koné…Un autre cousin du Premier Ministre occupe un poste stratégique. Amadou Coulibaly, plus connu sous les sobriquets de « Petit Amadou » ou encore AMS, est le patron du contre-espionnage ivoirien depuis quelques petites années, sur une nomination du président Ouattara dont il est un collaborateur de longue date…», souligne le journaliste dans ses explications.
Gon Coulibaly, un cadre rassembleur
«je me suis intéressé à la composition de son entourage professionnel. Le médecin personnel du Premier Ministre, Charles Philippe Zogbo est d’ethnie Bété (comme gbagbo); son chef de cabinet Bragori Sahansui Kouamé Marcellin est Agni. Même si son cabinet se compose aussi de membre de la tribu Dioula, ses principaux collaborateurs sont souvent d’ethnies autres que la sienne : Koffi Ahoutou Emmanuel, Amichia, Tchéré Séka Albert Flindé, Feh Kessé Lambert…. Amadou Gon Coulibaly peut même se targuer de continuer à accorder sa confiance à un des fils d’henry konan bédié…», rappelle Said Penda. A la lumière de ces faits irréfutables, le journaliste estime que Gon Coulibaly est loin d’être un dirigeant sectaire, comme tenteraient de le faire croire ses détracteurs.