Accord cadre PDCI-FPI : un parti pro-Soro attaque le camp Bédié

Kohan Kioshiko

Alliance Politique – A l’approche de la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire, l’on assiste de plus en plus à un jeu d’alliance politique. Après son divorce avec le RHDP, le parti de Bédié s’est cherché de nouveaux alliés pour aller à la prochaine bataille électorale. Il y’a quelques jours, le parti de Bédié et l’aile dissidente du front populaire ivoirien signaient un accord cadre pour la réconciliation nationale. Membre de la coalition mise en place par Bédié, le MVCI, parti proche de Guillaume Soro, n’a pas manqué de réagir à la signature de cet accord cadre.

La signature d’un accord cadre entre le FPI tendance Gbagbo et le Pdci d’Henri Konan Bédié n’a pas manqué d’attiser quelques tensions au sein de l’opposition ivoirienne. Face à la coalition au pouvoir, l’opposition ivoirienne a décidé de se fédérer pour empêcher le parti présidentiel d’effectuer un troisième mandat. C’est dans cette perspective que le président du Pdci, Henri Konan Bédié, a mis sur place l’année dernière, la plateforme de l’opposition dénommée CDRP, une plateforme qui regroupe plus d’une dizaine de formations politiques ivoiriennes, dont le MVCI, un parti proche de Guillaume Soro. Si le président de ce mouvement politique est aux arrêts, le Mvci n’a pas manqué de réagir à la récente signature d’un accord cadre entre le Pdci et le Fpi tendance Gbagbo. Selon le camp Soro, cet accord impliquait la coalition de l’opposition dont elle est membre, alors qu’il n’aurait pas été consulté au préalable par le camp Bédié pour cette initiative.

«La réconciliation nationale est perçue aujourd’hui par la majorité des Ivoiriens comme un réel besoin, une nécessité absolue, que l’on a tenté en vain de satisfaire depuis 2000, par le recours à des formules ou des organes de réconciliation qui malheureusement ne sont pas parvenus à un règlement définitif desdites crises.  Toutes ces crises successives ont créé dans notre pays un sentiment de frustration, une fracture sociale sans précédent et une réelle crise de confiance. Aujourd’hui, notre pays est profondément divisé. Malheureusement, la réconciliation tant désirée et souhaitée par la majorité de nos compatriotes et de nos partenaires internationaux ne semble pas être la priorité du gouvernement actuel.  C’est pour remédier à cette situation que les Présidents Henri KONAN BEDIE et Laurent GBAGBO, au cours de leur rencontre historique du 29 juillet 2019, à Bruxelles, ont pris la décision d’œuvrer ensemble pour la promotion de la Réconciliation nationale en Côte d’Ivoire afin de préserver notre pays des affrontements intercommunautaires, des élections conflictuelles et d’une nouvelle guerre civile.», ont indiqué il y’a quelques jours le FPI et le PDCI dans un communiqué conjoint. Si cette alliance semble à priori orientée vers la réconciliation nationale, tout laisse penser que les deux formations politiques pourraient aller au-delà du simple accord cadre à la faveur de la prochaine élection présidentielle qui approche à grands pas. Membre de la coalition d’opposition mise en place par Bédié, le MVCI, mouvement politique proche de Guillaume Soro, n’a pas manqué de recadrer le Pdci pour sa démarche unilatérale sur cet accord cadre avec l’aile dissidente du FPI.

Les vérités du camp Soro au Pdci

«Jeudi 30 avril 2020, le MVCI apprend par voie de presse qu’un accord a été signé entre le PDCI et le FPI impliquant la plateforme CDRP.  Le MVCI, dont le Président, monsieur SEKONGO FÉLICIEN, est détenu en prison, rappelle qu’il est signataire de ladite plateforme et est surpris que de tels travaux impliquant la plateforme se soient déroulés sans qu’il ne soit associé. A toute fin utile, en tant qu’acteur plein, dépendant de sa propre vision et non celle d’un autre parti, le MVCI ne saurait être pris ou confondu aux structures satellites exécutantes ou suivistes. Par conséquent, il déplore que ce soit seulement par voie de presse qu’on lui présente un accord qui l’engage via la CDRP… Cependant, faire des travaux sans impliquer la plateforme CDRP, pour ensuite l’engager est inacceptable.», rapporte le MVCI dans son communiqué.

Partagez cet article