Signature accord cadre – En avril dernier, l’aile dissidente du front populaire ivoirien, représentée par Assoa Adou, paraphait la signature d’un accord politique avec le PDCI RDA. Si les deux formations sont idéologiquement opposées depuis des décennies, les deux partis d’opposition ivoirienne voient en cet accord cadre une nouvelle chance pour la réconciliation de tous les ivoiriens, avant la tenue de la prochaine élection présidentielle. Si le Fpi tendance Gbagbo et le Pdci regardent aujourd’hui dans la même direction, faut-il pour autant s’attendre à une entente entre les deux partis en vue de la présidentielle?
Le secrétaire général de l’aile dissidente du FPI Assoa Adou est longuement revenu sur la signature de l’accord politique entre son parti et le PDCI RDA. Rappelons que depuis l’année dernière, les deux partis d’opposition font front commun face au parti présidentiel sur plusieurs sujets, notamment la gratuité de la Carte Nationale d’identité, ou encore sur la question de la révision de la commission électorale indépendante. Les deux partis avaient même organisé une manifestation conjointe inédite dans la commune de Treichville l’année dernière. Il y’a 10 ans, Henri Konan Bédié se ralliait à Ouattara Alassane pour combattre l’ancienne mouvance présidentielle dans les urnes. En disgrâce avec le camp présidentiel actuel, le Pdci ne serait pas contre l’idée d’une alliance politique en vue de la prochaine présidentielle annoncée pour fin octobre prochain, tout comme le Fpi. Mais pour Assoa Adou, l’heure n’est pas encore à une alliance stratégique entre les deux formations politiques, la priorité étant accordée à la réconciliation nationale.
La signature d’un accord politique entre le PDCI et le FPI tendance Laurent Gbagbo, alimente toujours les débats, d’autant plus que cette signature intervient à quelques mois de la tenue du premier tour de la présidentielle d’octobre 2020. Si la réconciliation était le maitre-mot de l’accord signé entre les deux partis d’opposition, d’autant y voient la mise en place d’une alliance stratégique en vue de combattre le RHDP lors du prochain scrutin présidentiel. D’ailleurs, Jean-Louis Billon, cadre du parti de Bédié, s’était il y’a quelques mois exprimé sur le mode de fonctionnement de cette éventuelle alliance : «A la présidentielle de 2020, nos deux partis auront chacun un candidat et si jamais, c’est le PDCI-RDA qui arrive au second tour et comme ce sera certainement le cas, le FPI, s’il n’y est pas, nous donnera ses voix et inversement, le PDCI-RDA lui donnera ses suffrages. Dans le cas où, et c’est fort possible, le PDCI-RDA et le FPI se retrouvent au second tour après avoir éliminé le RHDP et son imposture dès le premier tour, il s’agira, pour les Ivoiriens, de décider de leur choix en fonction du meilleur candidat et du meilleur programme». Dans un entretien exclusif, Assoa Adou, le secrétaire général de l’aile dissidente du FPI, est revenu sur les raisons de la signature de l’accord politique.
Aucune entente en vue sur la présidentielle pour l’instant
«Nous n’en sommes pas encore là. Nous sommes en accord pour réconcilier les ivoiriens et créer les conditions d’une vie paisible en Côte d’Ivoire. Retenez qu’il ne faut pas tout ramener aux élections. Vous ne pouvez pas développer un pays dans lequel, les populations ne s’entendent pas. Ce n’est pas possible. Il faut construire un Etat démocratique, un Etat de droit. Cela est important, car il permettra aux ivoiriens de choisir librement leurs dirigeants ; de les contester dans la paix et d’émettre leur avis sur ce qui se passe, sans avoir peur d’aller en prison. Il faut construire cet état démocratique pour que nos différents groupes ethniques puissent s’entendre pour fonder une nation. Une véritable nation comme on dirait au Burkina Faso, ils sont fiers d’être burkinabés. Comme on dirait au Ghana, ils sont fiers d’être ghanéens. Il faut que les ivoiriens soient fiers d’être Ivoiriens pour former une nation dans la diversité.», a rappelé pour sa part Assoa Adou, le secrétaire général de l’aile dissidente du FPI.