FPI : Jean Bonin défend la légitimité d’Affi N’Guessan

by Kohan Kioshiko

Front populaire ivoirien – Le parti fondé par Laurent Gbagbo est, depuis près d’une dizaine d’années, secoué par une crise de leadership interne. Reconnu sur le plan légal comme étant le président de la formation politique, Pascal Affi N’Guessan est en manque de popularité au sein du FPI, du moins comparé à l’ancien dirigeant ivoirien. A l’approche de la prochaine présidentielle, le parti n’a toujours pas finalisé son processus d’unification annoncé en début d’année, lors d’une rencontre entre Pascal Affi N’Guessan et Laurent Gbagbo à la Haye.

La légitimité de Pascal Affi N’Guessan fait l’objet d’une contestation depuis plusieurs années au sein du front populaire ivoirien. A la présidentielle d’octobre 2015, il se présente sous la bannière du FPI face à la coalition du RHDP qui remporte le scrutin présidentiel dès le premier tour. Le score de 9 réalisé par Affi est pour certains perçu comme la preuve de son illégitimité à la tête du front populaire ivoirien, parti fondé par l’ex-dirigeant ivoirien Laurent Gbagbo, une analyse que ne partage pas forcément Jean Bonin, juriste ivoirien et proche de Pascal Affi N’Guessan au FPI. Prenant comme preuve les résultats du parti aux élections présidentielles et législatives précédentes, le juriste ivoirien met un terme au débat sur la légitimité de l’ancien premier ministre de Gbagbo à la tête du parti socialiste.

«J’entends souvent les détracteurs du Président Affi, nouveaux (PDCI) et anciens (GOR), claironner qu’il serait illégitime et minoritaire. Vidons une bonne fois pour toute ce contentieux en démontrant chiffres à l’appui, la vacuité et l’inintelligibilité des thèses qui soutiennent cette affirmation démagogique.  Affi serait illégitime parce que minoritaire au FPI, selon une certaine opinion. Comment arrivent-ils à déterminer cette minorité alors qu’en politique la force d’un leader ou d’un parti politique s’apprécie essentiellement à partir de ses résultats électoraux qui eux sont une donnée quantitative et non affective, objective et non subjective…À ce questionnement, ils répondent que le FPI ne peut pas faire 9% à une élection présidentielle et avoir 3 députés à une élection législative. Il en déduisent donc que Affi serait minoritaire pour avoir réalisé un score de 9,29% lors de la présidentielle de 2015, quand Gbagbo réalisait lui 38%», révèle le juriste ivoirien Jean Bonin. Pour le juriste ivoirien, ces chiffres ne sauraient être un baromètre de mesure de la légitimité d’Affi N’Guessan au front populaire ivoirien, puisqu’il faudrait selon lui, situer ces chiffres dans leur contexte : «Ces chiffres démontrent bien que comparaison n’est pas raison. Il faut donc relativiser les résultats du FPI, comme tout autre parti politique, lorsqu’il est au pouvoir et lorsqu’il est dans l’opposition. Les chiffres qui suivent vont éloquemment le démontrer.  Les résultats électoraux du président Affi, qui en 2015 se présente dans un contexte marqué par une division du parti, un appel des dissidents au boycott, lesquels ont fait incidemment campagne contre lui en faveur du RHDP ne peuvent objectivement pas être comparés à ceux de Gbagbo qui lui regroupait en 2010 autour de sa candidature LMP une dizaine de partis politiques et une trentaine de mouvements politiques.», poursuit le pro-Affi dans son analyse.

L’alliance FPI Gor et le PDCI, une coalition utopique

«Le FPI gagnerait donc à s’unir (y compris avec le COJEP…) pour avoir des chances de gagner en 2020. C’est à cela qu’il faut travailler plutôt que de s’auto célébrer sur la base d’analyses douteuses, fondées sur des postulats erronés et qui ne peuvent donc que donner de faux résultats.  Le PDCI qui a compris que les GOR aiment être flattés, lui servent donc à dessein ce qu’ils ont envie d’entendre pour flatter leur ego et les maintenir dans la division. L’objectif final étant que, sans candidat, et ayant combattu Affi, les GOR leur fassent allégeance. Ils n’ont malheureusement pas encore compris que Gbagbo Ou Rien (GOR) n’est pas Gbagbo Ou Bedié (GOB).», rapporte le juriste ivoirien Jean Bonin dans son analyse.

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