Candidature de Ouattara : Affi N’Guessan saisit le Conseil Constitutionnel

by Kohan Kioshiko

Présidentielle 2020 CI – Après le décès du candidat désigné par le RHDP en mars dernier, les regards se sont tournés vers le président sortant qui avait annoncé au cours du même mois qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat. Suite aux appels pressants lancés par les militants et cadres de sa formation politique, Ouattara Alassane a décidé de briguer un nouveau mandat à la présidentielle ivoirienne. Après une investiture en grande pompe et le dépôt de son dossier, le président ivoirien attend désormais le verdict du Conseil Constitutionnel sur son éligibilité en 2020.

La candidature de Ouattara Alassane à la présidentielle d’octobre 2020 en Côte d’Ivoire est contestée par l’opposition ivoirienne. Le mois dernier, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes du pays, pour dire non à la candidature du président ivoirien, des manifestations qui ont par ailleurs fait plusieurs morts selon un communiqué officiel du ministère de la sécurité et de la protection civile. Outre les manifestations dans les rues, l’opposition ivoirienne, en l’occurrence le front populaire ivoirien, entend aller encore plus loin dans son opposition à la candidature de Ouattara Alassane. Pascal Affi N’Guessan, président du FPI, a introduit une requête auprès de la Cour Constitutionnelle. Objectif de cette requête, contester auprès de la plus haute juridiction du pays, la candidature du président ivoirien, une candidature perçue par ses partisans comme son premier mandat dans la troisième République.

«Le Conseil Constitutionnel a procédé le jeudi 03 septembre 2020 à 18 heures à l’affichage de la liste provisoire des candidats à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Sur cette liste, figure le nom du candidat Alassane OUATTARA, investi par le Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), par ailleurs Président en exercice ayant cumulé deux mandats présidentiels au terme des élections présidentielles de 2010 et 2015.  Or, ce dernier n’est pas éligible. C’est pourquoi, au regard de l’analyse qui suit, après avoir déclaré le présent recours recevable, le Conseil Constitutionnel voudra bien déclarer inéligible monsieur Alassane OUATTARA et par conséquent rejeter sa candidature…La candidature à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 de monsieur Alassane OUATTARA, encourt invalidation par la Juridiction de Céans du fait de son irrégularité manifeste, donc en contradiction flagrante avec les textes en vigueur ainsi que de l’orthodoxie juridique en la matière.  Les irrégularités qui entachent la candidature querellée relèvent d’une part, de la Constitution et du Code électoral en leurs dispositions régissant l’élection présidentielle, et d’autre part de la jurisprudence constante du Conseil Constitutionnel qui participe de l’ordonnancement juridique ivoirien.», a déclaré le président du front populaire ivoirien dans sa saisine adressé au Conseil Constitutionnel en Côte d’Ivoire. les manifestations contre la candidature de Ouattara Alassane ont fait au moins cinq morts selon un bilan officiel dévoilé le mois dernier par le ministère de la sécurité et de la protection civile.

Une candidature illégale

«Monsieur Alassane OUATTARA est au terme de son deuxième mandat présidentiel. Il ne peut donc pas briguer un autre mandat.  Toutefois, l’avènement de la nouvelle Constitution du 8 novembre 2016, intervenu au cours de son second mandat a-t-il eu pour effet de remettre la comptabilité de ses deux précédents mandats présidentiels à zéro ?  La réponse à cette question est clairement NEGATIVE et ne souffre d’aucune ambiguïté.  En effet, l’article 55 alinéa 1er suscité de la Constitution de 2016 a simplement reconduit en des termes identiques, le principe de la limitation des mandats présidentiels.  Ainsi, la reconduction dudit principe dans le droit positif ivoirien, n’a nullement cessé de produire ses effets depuis 2000, et ce, de façon continue.  En conséquence, les deux mandats présidentiels du Candidat Alassane OUATTARA obtenus en 2010 et 2015 tombent sous le coup du principe de la limitation des mandats.  Le Candidat Alassane OUATTARA, ne peut prétexter d’une virginité de mandature, lui permettant de briguer un troisième mandat, faussement dénommé « le premier mandat de la troisième République »., a déclaré Affi N’Guessan.

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