L’assurance maladie universelle : les ivoiriens timides

Fatou Touré

Malgré les appels officiellement lancés, très peu de citoyens s’y intéressent

L’assurance maladie universelle ne suscite pas un réel engouement de la part des citoyens ivoiriens. Lancé depuis le 30 décembre 2014, le nombre d’adhérents à cette initiative n’a pas été à la hauteur des attentes. Dans un point presse, le directeur général du CNAM, Caisse Nationale d’Assurance Maladie a déploré le faible taux de mobilisation des ivoiriens. Depuis son lancement fin 2014 jusqu’à ce jour, seulement 200.000 personnes ont  adhéré à ce système de soin. A titre de rappel, la mise en place de ce programme visait au départ une population estimée à plus de 3 millions. La mobilisation autour de ce vaste programme présidentiel n’est pas effective à en juger par les premiers résultats.

Le coût très abordable est loin de motiver les ivoiriens

Pour permettre l’accès aux soins à toute la population, en particuliers aux démunis, le montant de l’opération a été fixé à une cotisation mensuelle de 1000 f CFA. En clair c’est une somme raisonnable et quasiment à la portée du plus grand nombre de citoyens. Pour autant, l’engouement n’a pas été total. Le Gabon a aussi lancé cette opération de soin pour tous en 2008. Le succès de l’opération a même incité le gouvernement gabonais à rendre obligatoire la couverture maladie.

Une initiative pourtant orientée vers la classe moyenne

L’accès aux soins de qualité pour tous est un projet qui s’inscrit dans le cadre de l’amélioration du bien-être. La Côte d’Ivoire fait partie des pays où le système de santé n’est pas accessible à la population dans son ensemble. En janvier dernier, le premier ministre ivoirien avait fait remarqué que 85 à 90% de la population n’est pas couverte par une assurance maladie. C’est en réponse à cette vulnérabilité de la population ivoirienne que le gouvernement a institué le projet de la couverture maladie pour tous.

Une sensibilisation passée inaperçue

La  campagne de sensibilisation organisée autour du programme d’accès aux soins pour tous s’est en quelque sorte soldée par un échec. Malgré les campagnes publicitaires dans les médias du pays, la classe moyenne qui était la cible prioritaire n’a pas reçu l’information dans toute sa composante. A titre d’exemple, les sensibilisations par le porte-à-porte n’ont pas été lancées. Pour redresser la barre, le directeur général du CNAM Karim Bamba a décidé de la mise en place d’un partenariat avec le COJEDAA, Conseil des Jeunes du District Autonome d’Abidjan. Cet accord vise à mettre les jeunes sur le terrain pour aller vers les ménages et faire de la sensibilisation directe.

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