Scandale Bénin : qui a mis des produits chimiques dans les pains ?

Laurence Guédé

L’hygiène alimentaire et les exigences sanitaires qui en découlent sont devenues une priorité pour les gouvernants.

Aujourd’hui les Etats engagent une véritable lutte contre les acteurs du circuit de l’alimentation qui ne respectent pas les normes hygiéniques et mettent en danger l’intégrité physique des consommateurs.

L’on se souvient encore du scandale récent des œufs contaminés au fipronil dans plusieurs pays en Europe. Au Bénin, l’heure est aux suspicions à propos des intoxications alimentaires.
L’on aurait retrouvé des produits chimiques dans des pays au Bénin. Cette découverte dans des boulangeries alimente la polémique depuis quelques jours. Beaucoup de boulangeries au Benin seraient coupable d’une telle négligence très dangereuse pour les consommateurs. A cet effet l’inspection sanitaire a épinglé une vingtaine d’établissements qui auraient utilisé des produits prohibés.

L’Etat béninois fait fermer des boulangeries

Depuis quelques semaines, le gouvernement béninois a fait fermer plusieurs boulangeries principalement à Cotonou, la capitale et à Calavi une ville dans la banlieue de celle-ci. Au total 21 boulangeries sont frappées par la décision de l’Etat béninois. Ces fermetures ont fait suite à une inspection des services sanitaires nationaux débutées depuis le mois de septembre. Ces établissements n’ont plus droit d’exercer jusqu’à nouvel ordre. Que leur reproche-t-on au juste ?

Les raisons d’une telle mesure

L’Etat béninois a décidé de faire fermer ces boulangeries pour des raisons sanitaires. En effet, les inspections effectuées auraient permis de découvrir dans les locaux de ces boulangeries, des produits hautement dangereux pour l’organisme humain. Il s’agit essentiellement de bromate potassium, un produit chimique cancérigène et interdit au Bénin. Cet agent toxique a été retrouvé dans des pains et les gâteaux fabriqués dans ces 21 établissements. Outre cette découverte, les inspections ont aussi permis de noter l’utilisation de farines périmées et surtout le manque d’hygiène. Ce dernier point est un problème récurrent dans la restauration africaine et particulièrement au Bénin. Des associations de consommateurs sont montées au créneau et dénoncent. De fait la farine de blé, utilisée par les propriétaires et exploitants de boulangères au Benin, contiendrait des molécules de bromate de potassium. Cette farine importée d’Europe rentrerait au Bénin sans qu’aucune analyse ne soit faite. Ces associations s’indignent du fait que manger un pain aujourd’hui équivaut à mourir à petit feu.

Un manque de législation rigoureuse

La fermeture de 21 boulangeries à Cotonou et à Calavi est perçue comme la preuve d’un manque de politique sanitaire au Bénin en générale. Selon les consommateurs, n’importe qui dans ce pays pourrait se lever un bon matin et ouvrir sa boulangerie. Gatien Adjagboni, président de l’Association des propriétaires et exploitants de boulangeries et de pâtisseries déclarait à propos de cette anarchie : « Aujourd’hui on constate que n’importe qui au Bénin peut ouvrir une boulangerie sans demander l’autorisation, sans respecter les règles. ». Cet amateurisme serait à la base des manquements constatés au sein de la profession. Ce constat regrettable est à mettre au compte du laxisme de l’Etat et de l’avidité des acteurs eux-mêmes.
La découverte des produits cancérigènes dans les pains vendus par 21 boulangeries à Cotonou et à Calavi est un véritable scandale qui risque de nuire à la filière. Cette révélation peut passer pour une intoxication alimentaire même si elle n’est pas forcement intentionnelle. Il revient donc à l’Etat de prendre les mesures idoines pour assainir ce milieu car il y va de la santé des Béninois. Pour plus d’efficacité, des inspections doivent être élargis à d’autres villes du territoire béninois.

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