Que se passe-t-il dans mon cerveau quand je tombe amoureux ?

by Laurence Guédé
Fonctionnement du Cerveau pour tomber amoureux

Pour beaucoup, l y aurait une vie avant de tomber amoureux et une autre après l’avoir été. Les changements observés sont aux antipodes de la norme. Tout à coup le monde s’ouvre à nous, les couleurs changent,tout n’a plus le même goût la mort n’effraie plus autant. Le sage autant que le sot ne peuvent s’en prémunir, quelque volonté qu’ils attend. La volonté rend les armes devant l’amour comme une armée signe sa reddition devant une autre. L’amour c’est ce sentiment qui aurait présidé à la destinée des plus grands empires que le monde ait connus. L’histoire ne dit-elle pas que c’est l’amour qui perdit César et Cléopâtre ? Ne dit-on pas que l’amour rend aveugle ? Cet adage est peut-être exagéré, mais ne met-il pas un doigt sur un effet très connu de l’amour ?
Que se passe-t-il en moi quand je tombe amoureux ? Les signes extérieurs sont bien là, mais est ce que je les connais vraiment ? Sais-je seulement d’où ils viennent et comment se forment-ils ? Ce dont je suis sûr néanmoins c’est que je sais que je ne suis plus le même ou la même depuis que je l’ai aperçu(e). Le corps et le cerveau plus encore subissent un tel métabolisme qu’il est presqu’impossible de ne pas détecter l’amour chez quelqu’un. Mais que se passe-t-il réellement en nous quand l’amour nous frappe de plein fouet ? Devenons nous une autre personnalité ou découvrons nous nous des capacités insoupçonnées. Allons à la rencontre des effets que l’amour crée en nous après qu’il nous a foudroyés.

Qu’est-ce l’amour en termes simples
Que se passe-t-il quand nous tombons amoureux
Les hormones qui interviennent dans le processus amoureux
Combien de temps peut durer l’amour
Comment empêcher que la flamme s’éteigne

Qu’est-ce le mystère de l’amour en termes simples

L’amour est un terme vaste qu’il faut bien circonscrire dans le cadre de notre article. Comme vous l’avez déjà soupçonné ici on parle de l’amour « éros » c’est-à-dire de l’amour avec un grand A comme on le dit communement. Ce n’est ni le sexe (sinon il serait de l’ordre du désir) ni l’idéalisation exclusive (sinon ce serait de l’amitié). Aussi avec l’évolution de la société et l’introduction de la liberté d’aimer, l’on ne parlera pas, non plus, d’une union exclusive entre l’homme et la femme même si, pour des besoins pédagogiques, c’est ce type qu’on privilégiera. Selon le Petit Robert, l’amour est l’inclination d’une personne pour une autre, de caractère passionnel et/ou sexuel. Cette définition minimaliste met bien en lumière la passion et/ou le sexe. De ces interprétations, l’amour a connu différentes déclinaisons au cours des siècles. Il s’agit de l’amour platonique, l’amour courtois, l’amour romantique. Mais en termes simples l’amour c’est l’attirance à caractère sexuel que deux êtres éprouvent l’un pour l’autre. Il y a une nuance à établir entre l’amour, le désir appelé aussi plaisir et la passion. Il s’agit moins d’une intensité de sentiments que de la nature même de ces derniers. L’amour implique une attirance sexuelle envers un être mais cette attirance se mêle ensuite à l’amitié et une certaine idéalisation de l’être aimé. Le plaisir en revanche est plus trivial, il se borne à la satisfaction de la libido. C’est une simple attirance sexuelle. L’autre est juste vu comme un moyen de satisfaction. La satisfaction passée, cet être n’a plus d’intérêt pour nous. Quant à la passion c’est une obsession, une inclination qui nous pousse à vouloir posséder l’autre. On le veut ou la veut pour soi seul (e). C’est un sentiment convulsif, dangereux même. Il est à la base des crimes d’où l’appellation de crimes passionnels. Ce dont nous parlerons dans cet article c’est de l’amour, celui qui se situe dans le sexe et dans l’idéalisation mesurée de l’être aimé, celui que nous rencontrons le plus souvent, celui que vendent les médias à travers les télénovelas.

Que se passe-t-il quand nous tombons amoureux

Comment tomber amoureux

Quel mystère ce cerveau, quel est son processus pour tomber amoureux ?

Tu veux tomber vraiment amoureux, moi aussi. Je t’aime un peu, beaucoup, à la fois, passionnément ! a dit le poète. Le vers est exquis autant qu’il est enflammé. Sa sémantique révèle une certaine intensification du sentiment amoureux. Mais plus encore, il témoigne de l’état d’âme de celui qui aime. Lorsque nous tombons amoureux nous subissons des transformations radicales aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de nous. Pour notre entourage nous devenons un autre être. Nous même nous le pressentons même quand on dit de nous qu’on est devenu « aveugle ». Dans la nouvelle société marquée par l’évolution technologique nous prenons l’habitude de garder un contact avec l’être aimé à l’aide des outils à notre disposition. Nous aimons lui écrire, l’appeler à tout moment de la journée. Le besoin d’être constamment en relation avec cette personne ne faiblit pas avec le temps sinon le sentiment qui nous anime serait de l’ordre du plaisir. Le plaisir s’évanouit dès qu’il trouve satisfaction. Nous sommes prévenants, plein de courtoisie et de douceur. L’on parle de l’amour romantique ou courtois (il fut un temps). Dans une telle configuration c’est le classique : nous offrons des fleurs, des dîners aux chandelles, des cadeaux, écrivons des poèmes (pourquoi pas ?). La transformation majeure s’opère au niveau du cerveau, notre objet d’étude. L’activité cérébrale n’est plus le même qu’avant la rencontre amoureuse. Il s’y produit, non pas une transformation physique, ce qui est inenvisageable, mais un changement d’ordre chimique. Avant de s’intéresser aux agents et aux substances qui rentrent en action, il faut d’abord relever que le sujet soumis à l’amour ressent une batterie de sensations nouvelles. Selon les individus nous observons un sentiment de confusion ou de tranquillité. Parfois les deux alternent, ou plus justement combinent, principalement dans les premiers jours de la relation. La confusion s’opère lorsque nous sommes dépassés par l’ampleur du sentiment qui nous anime. Il nous prend au dépourvu et nous soumet. Généralement ce sentiment s’évapore avec le temps et avec l’âge aussi. Vient ensuite la tranquillité, autrement dit la sérénité. Le cerveau humain se met dans une nouvelle configuration de sorte que le sujet se retrouve dans un état semblable à celui de certaines drogues comme le chanvre. Il apaise et procure relaxation. Ce confort que nous ressentons résulte en grande partie de la confiance accumulée. Nous ne sommes plus seuls, mais d’eux. Des études ont montré que l’amour a des effets positifs sur certaines maladies, n’ont pas qu’il les guérisse, mais qu’il prédispose le corps humain en secrétant certaines substances. De plus nul n’ignore que l’amour rime avec joie de vivre, bonheur, félicité, espérance. Il y n’a rien de tel pour aider l’organisme de tout être humain. Si l’amour change ou opère des modifications chimiques au niveau de notre cerveau, qu’elles sont-elles ? Quelles substances nous procurent les sensations énumérées plus haut ? Intéressons-nous à présent au fonctionnement de notre cerveau quand nous vivons l’amour surtout quand il est intense.

Les hormones qui interviennent dans le processus amoureux

Hormones processus amoureux

Nous sommes fort, mais attention les hormones du plaisir du cerveau peuvent nous jouer des tours.

L’euphorie provoquée par l’apparition de l’amour déclenche en nous un cocktail d’hormones qui provoquent des effets souvent semblables à ceux des stupéfiants. Lorsque nous rencontrons l’amour, notre cerveau déclenche la production de substances telles que la dopamine, l’adrénaline et la noradrénaline. La première est à l’origine de l’euphorie ressentie. En effet nous sommes surexcités, débordant de joie. Les deux dernières sont à l’origine des battements de cœur et de l’insomnie. Le rythme cardiaque s’accélère comme si nous avions couru des kilomètres. Souvent la nuit, nous ne parvenons pas à dormir, submergé que nous sommes par une flopée de pensées. La dopamine est aussi responsable de l’addiction qui s’empare de nous à propos du sexe ou de l’être aimé. De fait, elle est produite en abondance quand nous avons des rapports sexuels. C’est l’hormone de récompense en quelque sorte. Dans le même temps, la présence de l’être aimé est un délice tandis que son absence crée un vide. C’est tout l’univers qui se dépeuple, pour reprendre les termes d’Alphonse de Lamartine. Il s’ensuit, dans une telle absence, un chagrin qui nous met en demeure pendant des jours et des nuits. Plus rien n’a de sens pour nous si l’être aimé n’est plus là. Le cerveau produit aussi une substance appelée la testostérone. Cette hormone sexuelle, masculinisée à souhait, est produite en masse par notre cerveau. La testostérone procure également un regain de plaisir sexuel. Elle déculpe le désir en nous, même quand on est de nature à ne pas se laisser emballer par le sexe. Lorsque la testostérone est produite en quantité, nous avons tout le temps envie de l’autre à tout moment et en tout lieu. A ce sujet, certaines femmes parlent d’hommes qui fonctionnent comme des « lapins ». Le terme est drôle mais il témoigne d’une réalité plus observable avec les nouvelles liaisons. L’homme est tout le temps en alerte. Dans la cuisine, au salon, dans la salle de bain etc. Cette attitude est la norme quand le couple n’a pas encore d’enfants. La maison devient un terrain de course poursuite. En outre, une autre substance, et non des moindres, est sécrétée par le cerveau quand nous tombons amoureux. Il s’agit de la Phényléthylamine. La Phényléthylamine, aussi appelé « amphétamine de l’amour », rentre en compte dans le désir constant de l’être aimé. Plus que le sexe, elle nous fait ressentir aussi l’absence de l’être aimé. Nous éprouvons alors le besoin d’être toujours avec cette personne, d’avoir tout le temps de ses nouvelles. Au réveil notre premier réflexe est de l’appeler, au bureau aussi et bien sûr une fois rentré (e). Quand la Phényléthylamine est exagérée dans l’organisme, elle peut causer une idéalisation très dangereuse de l’être aimé. « Je ne l’aurais pas tué, si moins aimé » tels sont les propos de Chaka parlant de sa bien-aimée Nolivé dans l’œuvre éponyme de Senghor. Enfin, soulignons la production de l’ocytocine. Cette hormone du plaisir intervient dans le renforcement du lien avec l’autre. Elle crée un sentiment de confiance absolue. Dans un tel cas on s’abandonne à l’autre. Cependant, le cerveau peut aussi la secréter pendant l’orgasme, l’accouchement ou l’allaitement. L’amour parait donc être un sentiment si doux, si agréable ! Ainsi tout le monde aimerait qu’il dure toute la vie. Mais l’amour peut-il durer éternellement ?

Combien de temps peut durer l’amour

L’amour se caractérise par l’euphorie qu’il engendre dès les premiers instants. Cette euphorie est, néanmoins, à différencier du coup de foudre qui est plus passager, plus spontané. Au bout de quelque temps, l’euphorie, ou si l’on veut, cet intérêt pour l’être aimé, retombe, sinon comme une feuille morte, du moins comme une température. Cet effet est inexorable et tous les amoureux le connaissent un jour ou l’autre. En revanche la durée de l’euphorie diffère d’un couple à un autre et même d’un individu à un autre. De fait, étant donné qu’il y a toujours un partenaire qui aime plus que l’autre, la durée de l’euphorie variera selon l’intensité de l’amour. Mais tous les spécialistes s’accordent à dire qu’elle n’excède pas trois ans. Plus couramment, l’euphorie s’épuise entre 6 mois et un an. A ce stade les partenaires se sont déjà découverts sexuellement voir sentimentalement et moralement. C’est là qu’intervient la raison qu’on dit pourtant opposée à l’amour. Si nous décidons de rester avec l’être aimé une fois que l’euphorie s’est évaporée, c’est par pure rationalité. Le bons sens voudrait qu’on reste avec l’être qu’on a aimé très intensément et qu’on aime toujours malgré tout. L’on parle alors d’amour vrai, cet amour qui n’est plus soudé que par l’amour, mais par la sympathie et l’amitié pour l’autre aussi. Comme on le dit communément, le partenaire devient notre ami(e), notre confident(e), notre frère ou sœur même, quoiqu’on le/la désire toujours. C’est à ce niveau qu’on reconnait l’amour vrai. Lorsque l’euphorie s’estompe, que les deux êtres en viennent à se détester et se séparer, c’est le signe que ce qu’ils ont pris pour de l’amour n’était en fait que du plaisir, de l’attirance physique. Malheureusement c’est ce qui arrive fréquemment de nos jours. Cette confusion est à l’origine de l’augmentation exponentielle des divorces dans nos sociétés. En moyenne, aux Etats Unis, à peu près la moitié des couples divorceraient au bout de trois ans. Ce qui conforte la thèse selon laquelle l’euphorie ne dure pas plus de trois ans. Il y a donc la nécessité de détecter l’amour véritable dès les premiers instants afin d’éviter la désillusion. Mais peut-on toujours éviter la déception ? Dans ce cas n’est-il pas plus judicieux de penser à comment empêcher la séparation ?

Comment empêcher que la flamme s’éteigne

Flamme amoureuse

Déception, conflit dans le couple alors comment entretenir la flamme amoureuse ?

Aujourd’hui le nombre de divorces est si fort dans nos sociétés que beaucoup ne croient plus en l’amour. Certains traditionnalistes regrettent même l’amour à l’ancienne où le divorce était chose rare. Les couples duraient toute la vie parce que fondés sur des valeurs traditionnelles. Aujourd’hui le monde a évolué et changé aussi. Si nous ne pouvons plus revenir aux anciennes valeurs qui sont parfois désuètes (la polygamie par exemple), nous pouvons en revanche cultiver et entretenir l’amour. Face aux nombreux divorces constatés de nos jours, les conseillers conjugaux sont de plus en plus nombreux. Mais il n’est pas besoin de forcement recourir à leurs services pour peu que l’on veuille faire quelques efforts. De fait, l’amour est comme une flamme. En tant que tel, il faut l’entretenir, cette flamme, en y jetant souvent quelques bûches, en la soufflant, en la protégeant du vent dévastateur. Plus concrètement il faut d’abord miser sur la communication. L’on ne cesse de le répéter, l’amour ne saurait perdurer sans échanges réguliers. Les partenaires doivent tout résoudre par le dialogue autant qu’ils doivent se confier l’un à l’autre. C’est en faisant part à l’autre de ses soucis, de ses griefs qu’on arrive à trouver des solutions à ce qui ne va pas. Ensuite la clé d’un couple durable réside dans la continuité de certaines habitudes. Comme au tout premier jour, il faut continuer à surprendre le partenaire, à lui faire plaisir. Cela passe par des sorties, des ballades ou des activités à deux comme les jeux vidéo par exemple. Ces occupations soudent les relations et rendent l’autre moins interdit. Tout ceci dénote de la complicité et l’originalité. Là où réside la complicité et l’originalité, en effet, il n’y a pas de place pour le doute ni la routine morbide. Les partenaires ont besoin de se sentir rassurés comme de se sentir chéris. La femme, par exemple, peut faire l’effort d’être constamment agréable à son mari. Ce n’est pas parce qu’on est en couple ou qu’on a tout vu de l’autre qu’il nous est à présent interdit de se rendre chic comme au tout premier jour. Si vous cessez de vous rendre désirable, vous encourrez le risque de détourner l’attention du partenaire. Voici quelques conseils utiles parmi tant d’autres pour faire durer un couple ou une relation amoureuse. Il ne vous reste plus qu’à les mettre en pratique avec autant de dévotion que celle qu’on mettait à plaire au partenaire dans les premiers instants.

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