La Côte d’Ivoire face au défi de l’éradication de la lèpre

Fatou Touré

La ministre de la santé fait le point de la situation avant la célébration de la 63ème journée mondiale consacrée à l’épidémie

La Côte d’Ivoire se trouve désormais confrontée au grand défi de l’éradication de la lèpre sur toute l’étendue du territoire national. Dans la journée du lundi 25 janvier, la Ministre de la santé Raymonde GOUDOU COFFIE a dressé pour l’année 2016 partiellement le bilan de la lutte contre la maladie au pays. En attendant la 63ème célébration de la  journée mondiale dédiée à l’épidémie, Dr Raymonde Goudou-Coffie s’est félicitée des progrès réalisés grâce à l’action gouvernementale pour freiner l’avancée de la maladie sur le sol ivoirien. L’état a mis gratuitement à la disposition des patients  la ‘‘polychimiothérapie’’ (PCT), un traitement qui a permis d’éliminer systématiquement le mal. Désormais, le ministère de la santé prévoit de s’attaquer au taux de prévalence pour débarrasser complètement le pays de cette épidémie infectieuse qui frappe les populations depuis des décennies.

Retour sur les progrès réalisés par le gouvernement

La Côte d’Ivoire fait partie de ces états qui ont réalisés d’énormes prouesses en termes de réactivité face à la lèpre. Engagé dans la lutte contre cette maladie depuis plus d’une cinquantaine d’années, le pays a le mérite d’avoir considérablement barré la voie à la propagation de l’épidémie. Entre 1960, date de l’indépendance et 2015, le nombre de personnes infectées qui était estimé à 120.000 au départ a fortement régressé pour atteindre finalement le chiffre de 722 cas. Quant au taux de prévalence de la maladie, il est lui aussi tombé à un niveau inférieur. De 0,96 qu’il était en 2001, sa proportion est passée 0,29 en 2015, soit une baisse avoisinant les 0,70 en l’espace de quatorze années. Les campagnes de sensibilisation et de prévention ont manifestement porté leur fruit. Malgré ces résultats amplement satisfaisant, la Côte d’Ivoire reste toujours dans la zone rouge, c’est-à-dire « parmi les pays endémiques au monde, avec des zones de fortes endémicité… », laissait entendre hier Raymonde Goudou-Coffie. Pour éradiquer totalement la maladie, il faudra donc relever l’énorme défi de la chute du taux de prévalence.

Mettre définitivement un terme à l’épidémie

En marge des progrès réalisés grâce à l’action gouvernementale, le pari de zéro cas de lèpre en Côte d’Ivoire est l’objectif que s’est fixé l’état. Mais, pour sortir la Côte d’Ivoire du lot des pays endémiques, il faudra redoubler de vigilance et d’effort, surtout dans les localités situées à l’ouest du pays comme « les départements de Man, Zouan-Hounien et Oumé où 16 nouveaux malades ont été dépisté en 2015 » selon la ministre. Aucun doute que ces prochaines années les programmes de lutte contre la maladie seront intensifiés dans cette zone dont le taux de prévalence (0,36 pour dix-milles habitants) dépasse largement le niveau national.

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