VIH-SIDA : Infection du virus, traitement et futur vaccin

Fatou Touré

Comme la peste noire au Moyen âge, le Syndrome d’Immunodéficience acquise est sans doute la plus grande terreur des êtres humains depuis la 2e moitié du 20e siècle. Aujourd’hui, bien qu’elle ne soit pas la maladie la plus meurtrière de l’Humanité, le SIDA est une hantise permanente.

Ce sentiment est essentiellement dû aux modes de transmissions de cette maladie, modes de transmission qui s’inscrivent dans les actions les plus quotidiennes chez les hommes. Cette épidémie qui passe, dans certaines contrées, pour une malédiction divine s’attaque à l’amour même. Les hommes ne sont plus aussi libres de s’aimer, du moins sexuellement, qu’auparavant. L’origine exacte du SIDA est encore assez floue même si la science a apporté quelques éclairages très édifiants. Tandis que les chercheurs s’accordent à dire que l’infection est née dans l’Afrique centrale, l’on remarque avec pertinence que les premiers cas cliniques avérés ont été déclarés aux Etats Unis, dans le milieu homosexuel. Des années plus tard la plus part des malades du SIDA sont, cependant, répertoriés dans les pays pauvres, particulièrement en Afrique où les moyens de traitements ne sont pas entièrement accessibles. Leur cherté, ajoutée à l’ignorance des populations, a fait du continent africain, un terreau idéal pour la propagation du virus. L’infection demeure encore incurable malgré les efforts des instituts de recherche. En attendant, les populations mondiales peuvent recourir aux soins disponibles et surtout aux moyens de prévention. Ces derniers demeurent la seule voie possible, actuellement, pour éradiquer le VIH-SIDA. Maintenant jetons un regard panoramique sur cette maladie qui ravage,
dans le silence, nos sociétés.

Sommaire :

Les origines et les débuts du SIDA

Le Syndrome Immunodéficience Acquise, en acronyme SIDA, est l’une des infections les plus terribles de notre ère. La science officielle pense que la maladie est apparue pour la première fois dans les années 1920. Les versions sur l’origine géographique exacte diffèrent d’une étude à l’autre. Tandis que certains affirment que le Cameroun constitue le point de départ de la maladie, d’autres pensent que la République Démocratique du Congo en est le berceau comme Ebola d’ailleurs. Quoiqu’il en soit donc, le virus du SIDA, qu’on nomme VIH (Virus Immunodéficience Humaine), est originaire de l’Afrique centrale. A cause de la densité de la végétation et de la forte humidité, cette région d’Afrique serait l’environnement idéal de la naissance d’épidémies. Dès la seconde moitié du 20e siècle, des scientifiques et des médecins ont rapporté avoir examiné des individus en RDC qui portaient des gênes encore inconnus. C’est en 1985 que les laboratoires identifient formellement l’origine de ce nouveau virus appelé VIH. Ils découvrent que les singes d’Afrique centrale portent ce virus dans leur gène. La thèse du mangeur de viande de brousse s’est donc vue confirmée d’autant qu’en Afrique forestière, les populations ont une longue tradition de chasse. Très vite on a mis au jour la composition du Virus Immunodéficience Humaine. Il est formé de groupes que sont le M, N, O et P qu’on retrouve chez les singes et les chimpanzés. A ce jour, la souche la plus répandue est le groupe M du VIH-1 qui serait à la base de 40 millions de contamination dans le monde. Une autre source probable du VIH SIDA serait la communauté homosexuelle des Etats Unis. Gaëtan Douglas, un Stewart québécois vivant aux Etats Unis avait été diagnostiqué séropositif en 1982. Dès lors il s’est apparu comme le patient zéro, d’où le regard négatif que les Américains avaient eu à propos des homosexuels. Hormis ces deux pistes, les plus sérieuses, il y a aussi d’autres hypothèses moins valables et de types conspirationnistes. Le virus aurait, par exemple, été inventé dans un laboratoire pour le compte de l’industrie pharmaceutique.

Mode de transmission de la maladie

A ce jour, quatre voies principales de transmissions du VIH-SIDA sont connues. Il s’agit de la voie sexuelle, la voie sanguine, la grossesse et l’allaitement. Tout d’abord nous avons la voie sexuelle, la plus répandue au monde. En effet, la plus part des infections du VIH-SIDA s’opèrent par des rapports sexuels non protégés. Lors des rapports sexuels, la transmission se fait au niveau du contact entre les secrétions sexuelles et les muqueuses génitales, rectales ou buccales. Ensuite soulignons le mode de contamination sanguine qui concerne particulièrement les utilisations de seringues et quelques fois de quelques objets tranchants contaminés. Les plus exposés dans ce cas-ci sont les drogués, les hémophiles, les transfusés, les adeptes du tatouage, du piercing et parfois les malades qui ont besoin de sang. Ce dernier cas est très rare car toutes les dispositions sont prises par les médecins pour que le sang transfusé soit sain. Enfin relevons d’un même coup la grossesse et l’allaitement. La transmission de mère à enfant lors de la grossesse serait la 2e cause de contamination après la voie sexuelle.

Processus et symptômes de l’infection du VIH-SIDA

Le SIDA en lui-même n’est pas une maladie mais une absence de défense immunitaire. C’est une immunodéficience, en d’autres termes, le virus ravage les défenses immunitaires de l’homme. Après quoi, toute maladie opportune pourrait terrasser l’organisme, y compris les maladies bégnines. Lorsqu’il investit le corps, le VIH désorganise le système immunitaire en infectant les lymphocytes T CD4+. La mort de ces cellules infectées, chargées d’apporter la réponse immunitaire de l’organisme, provoque la destruction de l’intégrité membranaire au moment de la sortie des virus néoformés. Par ailleurs, les cellules infectées produisent, à leur surface, des protéines auxquelles viennent s’accoler des cellules immunitaires saines. Le piège se referme alors sur ces cellules saines et s’ensuit un processus fatal de décadence qui évolue vers le SIDA, à long ou à court terme selon le sujet.
Les manifestations de la maladie varient selon le stade de maturation. Néanmoins on peut ranger les signes cliniques en deux grands groupes. D’un côté les signes de la primo-infection qui apparaissent entre une à six semaines après la contamination. L’individu est frappé de fièvre constante, de céphalées, de myalgies ou d’asthénie. Au niveau de la peau, il peut se produire des éruptions cutanées touchant essentiellement le tronc et le visage. Enfin l’on note des ulcérations cutanéomuqueuses superficielles au niveau des appareils génitaux entre autres. De l’autre côté, il peut être observé dès la 2e semaine, des cervicales, de la diarrhée ou des douleurs abdominales. Si le malade n’est pas vite dépisté et traité, il peut très vite basculer de l’état de séropositif à l’état de sidéen.

Le traitement du VIH-SIDA

Parce qu’il n’existe pas encore de remèdes contre le SIDA, il est primordial de se faire dépister après un rapport suspect. Cela permettra de mieux vivre sa séropositivité car si elle n’est pas contrôlée, le virus se fait plus dévastateur et l’individu commence à faire la maladie. Dans ce cas-là on dit qu’il est un sidéen et l’on ne peut plus rien faire pour lui, en tout cas à l’état actuel de la médecine. Aujourd’hui il existe des traitements pour contenir l’action du VIH-SIDA, de manière efficace. L’un des traitements les plus connus est l’utilisation d’antirétroviraux de façon régulière. Avec les traitements disponibles en ce moment, le sujet malade parvient à faire fabriquer à son corps des CD4. Jusqu’ici il n’est toujours pas possible d’arrêter de prendre les médicaments après un certain temps. Aussitôt qu’on stoppe les traitements médicamenteux, aussitôt les cellules du virus recommencent à se multiplier de plus bel. En outre, les traitements ne garantissent pas au patient une espérance de vie semblable à la normale. Pis, il y aurait eu des échecs thérapeutiques chez certains individus infectés. Dans certaines zones du monde, l’accès aux médicaments n’est pas non plus facile, essentiellement à cause du coût élevé. Même si les firmes pharmaceutiques, grâce à l’action d’organismes comme l’OMS, ont réduit le prix des médicaments, ceux-ci demeurent encore inaccessibles même en Europe. Dans le secteur informel, de plus en plus de tradipraticiens disent détenir le secret de la guérison du VIH-SIDA. Ces herboristes assurent que leurs remèdes produisent à un rythme effréné des CD4 et que la guérison est possible au bout de quelques semaines.

Les moyens de prévenir la maladie

Les divers modes de transmission du VIH-SIDA sont totalement connus de nos jours quoiqu’aucun vaccin n’ait encore été produit. En revanche il n’y a pas matière à désespérer car il est possible d’éviter le SIDA par de simples gestes quotidiens. Les moyens disponibles pour ne pas être infecté du VIH-SIDA par la voie sexuelle est de tout simplement pratiquer l’abstinence jusqu’au mariage pour les deux partenaires. Pour ceux qui n’ont aucune patience pour la chasteté ou la fidélité au partenaire, le préservatif demeure le moyen le plus sûr à l’heure actuelle. L’utiliser pendant les rapports sexuels diminue considérablement les risques de contamination de l’ordre de 85%. Pour ce qui concerne la voie sanguine, il est conseillé de ne jamais utiliser les objets tranchants ou coupants déjà usés comme une lame ou une seringue. Il faut surtout s’assurer que le sang utilisé pour une transfusion sanguine est sain car il existe un risque de contamination très élevé (90% en moyenne). Enfin au niveau de la transmission mère-enfant (grossesse et allaitement), il est conseillé de se faire suivre par un médecin pour éviter toute contamination malencontreuse. De nos jours, il est même possible pour une femme séropositive de donner la vie grâce à certains procédés médicaux.

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