Le domaine de la santé en Côte d’Ivoire est au centre d’une grosse polémique depuis quelques jours. Deux millions de médicaments destinées aux personnes atteintes du Sida et de la tuberculose se sont volatilisés du stock des instances sanitaires publiques. Ces comprimés composés en grande partie de RHZE ont par la suite revendus sur le marché noir. Cette situation inquiète particulièrement le Fonds mondial, car l’organisme subventionne ces traitements.
Un réseau de trafic de RHZE démasqué sur le sol ivoirien
Les services de santé publique en Côte d’Ivoire sont au cœur d’un énorme scandale financier depuis un bon moment. Un réseau de trafic de médicaments qui opérait dans la plus grande discrétion a été débusqué. Il s’agissait d’un circuit de commercialisation illicite des RHZE, des comprimés prescrits dans le cadre des traitements antituberculeux. C’est un rapport du fonds mondial qui a révélé la sombre affaire. Selon l’organisation, 2 millions de médicaments auraient été détournés puis revendus sur le marché noir. Pour l’instant, les services publics rattachés au département ministériel concerné nient l’existence de cet accablant dossier. Ce coup de théâtre survient au moment où Abidjan abrite le salon international de la santé. Il est clair que cette histoire va en rajouter sur les déficiences du système sanitaire ivoirien toujours confronté au problème du faible engouement autour de l’assurance maladie universelle. Ce réseau clandestin est l’une des raisons qui expliquent la prolifération des comprimés à bon prix, sans ordonnance ni consultation.
Le domaine de la santé en Côte d’Ivoire pourrait perdre beaucoup
Ce scandale sanitaire ne fait pas la une de l’actualité en Côte d’Ivoire, mais il pourrait être préjudiciable au ministère de tutelle. A titre de rappel, le fond de lutte contre le Sida a octroyé au gouvernement ivoirien une aide financière totale de 196 milliards de francs Cfa. Grâce à ses subventions, plus de 140.000 personnes séropositives ont pu bénéficier des ARV (antirétroviraux). En ce qui concerne le traitement de la tuberculose qui se trouve au centre du scandale, plus de 80.000 malades ont été pris en charge grâce au financement du fonds mondial. Ce réseau de détournement de médicaments est une situation qui fait perdre beaucoup d’argent à l’organisme d’aide internationale et empêche aussi les malades d’avoir accès à leurs traitements comme il se doit. Il serait peut-être temps que tout cela cesse pour de bon.
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