Le gouvernement ivoirien a appelé les agents de la santé à mettre sans délai un terme à la grève observée depuis le lundi 5 novembre. Cet arrêt de travail des médecins a fortement perturbé le fonctionnement des services sanitaires publics. Face à cette situation, l’état a lancé des discussions avec les grévistes pour la satisfaction des revendications de ces derniers. Après des discussions fructueuses, l’état a appelé les acteurs de la santé en Côte d’Ivoire à une reprise effective du travail dès ce jeudi 8 novembre, faute de quoi des sanctions pourraient seront prises à l’égard des récalcitrants. Mais l’appel du gouvernement à la reprise du travail semble ne pas avoir été entendu par les grévistes. A l’issue d’une Assemblée Générale qui s’est tenue après l’appel de l’état, La Coordination des centrales syndicales du secteur de la santé a décidé du maintien de son mot d’ordre, et ce en dépit des menaces annoncées dans le communiqué gouvernemental, menaces allant jusqu’à la suspension des grévistes.
La grève des agents de la santé en Côte d’Ivoire risque de se poursuivre encore pour quelques jours. Dans la journée du mercredi, le gouvernement préoccupé par cette situation a annoncé avoir trouvé un terrain d’entente avec les grévistes dont les revendications tournaient autour de 29 points, des revendications aussi bien financières que professionnelles. «Informé du mot d’ordre de cette grève, le Gouvernement a intensifié des rencontres d’échanges avec lesdits syndicats, étant entendu que le dialogue n’a jamais été rompu avec ceux-ci. En effet, plusieurs rencontres dont un atelier se sont tenus sous l’égide du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique. Deux (2) autres réunions ont également eu lieu les dimanche 4 et lundi 5 novembre 2018 avec ces syndicats de la Santé, le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, sous la présidence du Ministre de la Fonction Publique.», fait avoir le gouvernement ivoirien dans son communiqué sur la grève des agents de la santé. Par ailleurs, l’état a appelé les acteurs des services sanitaires à retourner à la table des négociations. Mais cet appel semble avoir été ignoré par les grévistes qui se sont réunis hier mercredi à l’issue d’une Assemblée Générale convoquée pour la circonstance. Par la voie de son porte-parole Boko Koua, la Coordination des centrales syndicales du secteur de la santé ‘‘a pris comme conduite à tenir de continuer la grève’’. Mais ce bras de fer qui opposé les acteurs des services sanitaires ivoiriens à l’état pourrait coûter cher aux hommes de santé, puisque le gouvernement a annoncé de graves sanctions à l’encontre des grévistes qui refuseraient de se plier à la suspension de cette grève.
Les grévistes menacés de radiations et de poursuites
A l’effet de contraindre les grévistes à mettre un terme à cette grève et revenir à la table des négociations, le gouvernement ivoirien a pris de nombreuses dispositions qui vont du simple renvoi des médecins récalcitrants à des poursuites pénales : «le Gouvernement entend immédiatement prendre, à cet effet, des mesures prévues par les dispositions légales et réglementaires, à savoir, de la réduction proportionnelle, à la suspension intégrale de la solde des grévistes, la réquisition du personnel de santé pour assurer le fonctionnement régulier des services publics de santé au profit des populations, la révocation des grévistes récalcitrants, des poursuites pénales à l’encontre des grévistes auteurs de violences et de voies de faits.», peut-on lire dans le communiqué officiel gouvernemental. Mais ces menaces n’ont pas fait fléchir le syndicat concerné par la grève, du moins pour l’instant.