L’Afrique menacée par les hépatites

Laurence Guédé

Des experts de la santé étaient en séminaire pour se pencher sur le cas critique du continent noir

L’Afrique est grandement menacée par les hépatites virales B et C selon les spécialistes de la santé qui étaient en conclave les 19 et 20 janvier derniers dans la capitale sénégalaise. Dakar accueillait il y’a une semaine de cela des experts en traitement des hépatites pour trouver ensemble des solutions face à l’urgence qui prévaut sur le continent noir. La tenue de ce sommet se justifie amplement car le territoire africain serait à l’échelle mondiale la zone la plus affectée par la maladie virale. Et en dépit des efforts mis en place pour freiner la propagation du virus, « l’épidémie de l’hépatite B et C continue de progresser dans l’ensemble du continent et devient un grave de problème de santé publique », laissait entendre Danjuma Adda l’un des présidents du séminaire dakarois.

Les chiffres inquiétants du cas africain

Les données statistiques de l’épidémie virale en Afrique mettent en branle l’impuissance des états africains et la nécessité de renforcer encore plus les actions déjà mises en place sur le terrain. Selon l’éminent professeur Souleymane Nboup, « on estime qu’environ 240 millions de personnes ont une infection chronique de l’hépatite B et 150 millions pour l’hépatite C ». Au regard de ces chiffres alarmants, il y’a de quoi tirer la sonnette d’alarme sur la gravité de la situation sur le continent noir qui enregistre environ 1,5 millions de décès par an. Plus inquiétant encore son taux de mortalité dépasse largement celui du Vih Sida considéré par certains comme l’épidémie la plus dévastatrice. En Afrique, 100 millions de personnes sont touchées par les hépatites B et C. Mais l’épidémie virale B serait manifestement la plus répandue car le nombre de personnes touchées par la catégorie C avoisinerait les « 30 millions », a indiqué l’éminent enseignant de l’université Cheick Anta Diop.

Séminaire dakarois : le sommet de l’espoir

 Au regard de ces chiffres qui donnent la peur au ventre, la mutualisation des connaissances et des moyens de lutte se présente comme la seule alternative pouvant permettre de faire reculer véritablement ce fléau. L’objectif du sommet est d’amener les acteurs africains à une synergie des efforts face à la maladie, comme le laisse entendre le professeur sénégalais « partager la recherche, les politiques, et les informations de programme issues de toute l’Afrique… ». A cet effet, l’expérience du Sénégal sera la bienvenue à ce séminaire car c’est l’un des rares pays africains à revendiquer un taux de prévalence assez faible (environ 11%).

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