Coronavirus : une épidémie sous cloche ?

Kohan Kioshiko

Une seconde vague de contaminations ? A quelques jours du déconfinement en France, l’hypothèse d’une seconde vague de la contamination au Covid-19 est une menace prise au sérieux par le gouvernement français. Edouard Philippe avait d’ailleurs fait remarquer que le début du déconfinement, annoncé pour le 11 mai, pourrait éventuellement être repoussé. Concernant le retour de l’épidémie, les scientifiques sont divisés en France.

Depuis quelques jours la courbe de l’épidémie du coronavirus en France est à la baisse. Au cours des dernières 24h, seulement 939 cas de Covid-19 ont été confirmés, portant à 137 150 le nombre total de personnes infectées par ce virus. On note également une baisse considérable du nombre de patients en réanimation. Selon le ministère de la santé, 278 décès ont été recensés dans l’Hexagone ces dernières 24h. A l’instar des voisins européens, le pic épidémique a donc été atteint en France après huit semaines de confinement. Le déconfinement prévu pour le 11 mai prochain divise actuellement. Si le gouvernement a évoqué l’idée d’un déconfinement progressif, de nombreux scientifiques craignent une nouvelle envolée de la courbe de contamination une fois les mesures restrictives seront levées dans quelques jours. Chargé de coordonner le plan de sortie de confinement des français, Jean Castex était au Sénat pour défendre le plan de déconfinement annoncé par le gouvernement. Le coordonnateur de la stratégie a par ailleurs fait savoir aux sénateurs qu’un plan B était à l’étude dans l’hypothèse d’une seconde vague de contamination après le 11 mai.

Avec 25 809 décès en France, le nouveau coronavirus affiche depuis quelques jours une tendance à la baisse dans la majorité des pays européens touchés par la pandémie. A quelques jours du déconfinement des français, la communauté scientifique diverge sur l’hypothèse d’une seconde vague de l’épidémie dans l’Hexagone. Comme l’Espagne et l’Italie, la France a déjà atteint le pic épidémique, ce qui explique la baisse notoire des contaminations et des décès constatés ces derniers jours. Malgré une tendance à la baisse, le coordonnateur de la stratégie nationale de déconfinement joue la carte de la prudence : «Dans le plan de sortie du confinement que j’ai préparé, j’ai proposé que soit également prêt un plan éventuel de reconfinement, parce que ça se prépare. Le comportement de nos concitoyens est la clé de la réussite, de la victoire un jour contre cette pandémie. Il me semble observer un petit relâchement et ce n’est pas bon parce que si ça se prolonge en phase de sortie de confinement, si on ne respecte par les gestes barrières, on risquera la rechute. Si on ne fait pas bien les choses, les concitoyens comme les pouvoirs publics, on peut passer la marche arrière mais nous faisons tout pour passer au contraire la marche avant», a fait savoir Jean Castex au cours de son audition au Sénat. Ce plan B du gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire n’est pas sans raison, puisque de nombreux scientifiques ont tiré la sonnette d’alarme sur l’hypothèse d’une seconde vague de contamination après le 11 mai : «Il est clair que si toutes les mesures de contrôle sont relâchées au 11 mai, on s’attend vraiment à ce qu’il y ait une reprise épidémique et une crise sanitaire de la même nature que celle qu’on a vécue», expliquait Simon Cauchemez de l’institut Pasteur. Samuel Alizon et Anne Goffard sont également d’avis que la France pourrait faire face à une seconde vague de contamination avec le nouveau coronavirus.

De la science fiction selon Didier Raoult

«On peut avoir de l’imagination sur tout, mais c’est de la science-fiction. J’ai l’opinion que si vous voulez des infections respiratoires dans lesquelles il y a des secondes vagues, il n’y en a pas. Donc je ne vois pas pourquoi il y en aurait pour celle-là…L’histoire de rebond est une fantaisie qui a été inventée à partir de la grippe espagnole, qui avait commencé en été et qui n’a rien à voir. Les épidémies commencent, s’accélèrent, culminent puis diminuent et disparaissent», rapportait Didier Raoult.

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