Traitement coronavirus – Où en est la science concernant la recherche d’un remède contre l’épidémie Covid-19 ? En Europe, comme en Asie, plusieurs essais cliniques ont été lancés dans l’espoir de trouver le remède miracle à cette pandémie qui a frappé plus de 180 pays dans le monde. La riposte de la science est lancée mais les résultats devront attendre, car la mise sur le marché d’un vaccin contre la maladie n’est guère envisageable avant plusieurs mois, de l’avis de la majorité des chercheurs.
Dans la lutte contre le coronavirus, l’OMS ne cesse de mettre en garde contre l’automédication et certains traitements supposés guérir miraculeusement des malades du Covid-19. Il y’a semaines en Côte d’Ivoire on assistait à une ruée vers les feuilles de Neem présentées comme la solution miracle de la nature face à cette maladie. Mais l’Organisation Mondiale de la Santé a clairement indiqué qu’il ne s’agissait pas d’un médicament qui guérit les patients atteints de cette maladie. Depuis quelques semaines, des millions d’africains ont les yeux rivés sur le président malgache qui prétend avoir mis sur le marché un traitement préventif contre le nouveau coronavirus. En Europe, l’essai Discovery lancé dans plusieurs pays nourrit chez certains l’espoir d’un traitement efficace contre la maladie à Covid-19. Ce jeudi, Science Avenir publiait un article sur de nouvelles avancées dans la recherche d’un vaccin contre cette pandémie.
Officiellement, il n’existe à ce jour aucun vaccin contre l’épidémie Coronavirus, comme le rappelle régulièrement l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé. Il y’a environ deux mois, le professeur Didier Raoult révolutionnait la lutte contre cette épidémie en proposant la chloroquine comme traitement, suivant un mode de prescription bien déterminé évidemment. Mais de nombreux chercheurs français ont remis en cause l’efficacité du remède proposé par le chercheur français. Coralie Lemke de Science Avenir a révélé dans un article ce jeudi les avancées de certains chercheurs américains qui envisageraient de mettre en place un vaccin par la thérapie génique : «Et si la thérapie génique pouvait faire avancer la recherche vers un vaccin contre le SARS-CoV-2 ? La thérapie génique consiste à introduire des éléments génétiques (de l’ADN ou de l’ARN) dans les cellules pour corriger une anomalie génétique et traiter une maladie. Des chercheurs de deux hôpitaux affiliés à l’université de Harvard aux Etats-Unis sont en train d’adapter une forme de thérapie génique pour développer un vaccin contre le Covid-19. Ils espèrent pouvoir mener les premiers tests sur l’Homme au cours de cette année». Les difficultés respiratoires figurant parmi les symptômes de la maladie à Covid-19, des chercheurs japonais issus de l’université de Yale se sont intéressés de près à un remède connu pour son efficacité contre l’asthme, l’ibudilast, un médicament qui est également commercialisé en Corée du Sud. Le 23 avril dernier, les premiers essais cliniques à partir de ce médicament déjà existant ont été lancés : «Les chercheurs espèrent également que le médicament […] atténuera la progression des syndromes respiratoires aigus liés au COVID-19, diminuera les lésions pulmonaires et permettra aux patients de récupérer», rapporte l’université de Yale engagée dans la recherche.
La nicotine et le vaccin BCG, des pistes prometteuses ?
Aussi étonnant que cela puisse paraître, certains chercheurs travaillent sur l’hypothèse selon laquelle la nicotine pourrait constituer un remède contre l’épidémie Covid-19. Tout est parti d’un constat sur des patients fumeurs et non-fumeurs : «On a trouvé seulement 5% de fumeurs chez ces patients, ce qui est très bas. En gros, on a 80% de moins de fumeurs chez les patients Covid qu’en population générale de même sexe et de même âge», explique le professeur Zahir Amoura de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Autre piste prometteuse étudiée de près, celle du vaccin BCG : «des études épidémiologiques ont montré de façon intéressante une corrélation entre taux de vaccination au BCG et taux de morbidité et de mortalité face au Covid-19.», rapporte l’Inserm dans un communiqué. Comme la majorité des études lancées, cette hypothèse reste encore à confirmer sur le plan scientifique.