Deux cents ayant droits ont été dédommagés le mardi dernier par le Programme national de cohésion sociale
L’opération d’indemnisation des victimes de la crise ivoirienne a officiellement été lancée depuis le 4 août 2015. La Commission nationale pour la réconciliation (CONARIV) a recensé plus de 150.000 requêtes de dédommagement depuis sa création en mars 2015. La première phase de cette opération de ‘‘compensation financière’’ a pris en compte 4500 victimes. Parmi elles, on dénombre 3500 personnes décédées et un millier de blessés. Le mardi 29 décembre, le Programme national de cohésion sociale a procédé à l’indemnisation d’une nouvelle tranche de victimes au siège de l’institution sis à Cocody. Cette opération s’inscrit dans le cadre du renforcement du tissu social fissuré par les affres de la crise post-électorale.
Deux cents millions octroyés cette semaine
Le mardi 29 décembre, une nouvelle vague d’indemnisation s’est tenue au siège du PNCS sis à Cocody en présence de Mariatou Koné la directrice de l’institution. Deux cents chèques d’un montant d’un million de f cfa chacun ont été remis aux victimes dans le cadre de la poursuite de l’opération de dédommagement. Pour la seule journée, l’institution aura déboursé la somme de 200 millions de f cfa en vue de soulager les familles des blessures causées par les violences post-électorales de novembre 2010. Les bénéficiaires sont issus du district d’Abidjan et de certaines localités de l’intérieur.
L’opération couterait 10 milliards à l’état ivoirien
Pour permettre aux ivoiriens de renouer avec la paix, le chef de l’état a accordé une attention particulière à la phase d’indemnisation des ayants droit. Le gouvernement aurait débloqué un montant de 10 milliards de f cfa pour atténuer les traces encore visibles de la fissure sociale qui freine le processus de réconciliation nationale. Après l’échec de la première commission de réconciliation dirigée par Charles Konan Banny, l’état ivoirien a placé la barre très haute pour cette nouvelle opération. Le financement actuel est cinq fois plus important que celui d’avant qui avait été d’un fonds initial de 2 milliards.
Sur le chemin de la réconciliation grâce au dédommagement ?
Les séquelles des violences de 2011 n’ont pas complètement disparu du paysage politique et social ivoirien. Le chantier de la réconciliation met du temps à porter ses fruits mais des avancées notoires ont été réalisées par le gouvernement ivoirien. Parmi les actions à saluer il y’a le retour progressif des réfugiés ivoiriens vivant au Libéria depuis des années. L’indemnisation des victimes s’inscrit également dans cette même démarche de renforcement de la cohésion sociale. Mais cette opération ne revêt qu’une dimension symbolique, car la somme octroyée en guise de compensation ne saurait réparer les préjudices causés. D’autres actions doivent donc suivre cette phase d’indemnisation pour faire du pari de la réconciliation une réalité.