La Petroci secouée par un scandale de licenciements

Fatou Touré

Près d’une cinquantaine d’agents et responsables de la société démis de leurs fonctions

Le Petroci est actuellement secouée par un terrible scandale de licenciements depuis quelques temps. La société nationale d’opérations pétrolières de la Côte d’Ivoire a récemment demis de leurs fonctions plusieurs agents et hauts cadres qui étaient en service. Cette vague de renvoi a démarré depuis le début de l’année, plus précisément à partir du 8 janvier. La nouvelle équipe dirigeante conduite par Diaby Ibrahim a évoqué l’argument de la restructuration économique comme motif de la série de renvoi qui touche même les plus hauts cadres. Le nouveau Directeur général qui a officiellement pris ses fonctions l’année dernière succède à Gnagni Daniel nommé à ce poste depuis le mois d’avril 2011. Une assemblée extraordinaire devrait se tenir ce mercredi pour permettre de trouver une issue favorable de cette crise qui gagne en intensité.

Des dizaines d’employés licenciés en moins d’une semaine

Le feuilleton de licenciement qui a démarré le 8 janvier a soudainement atteint une vitesse de croisière. Pour cette première vague, 10 cadres avaient été convoqués par la direction pour recevoir la triste nouvelle de leur renvoi pour des motifs de restructuration économique. Quatre jours plus tard, la note devient encore plus salée pour les employés de la société. Pour cette fois, ce sont 35 agents qui seront licenciés par le directeur général Diaby Ibrahima. Face à la détermination grandissante de ce dernier, le personnel n’est pas resté insensible, il est lui aussi passé à l’action.

Les activités de la Petroci paralysées

La confusion s’est emparée du personnel de la prestigieuse compagnie pétrolière ivoirienne depuis que des responsables ont été démis de leurs postes dans l’incompréhension la plus totale. Aucune annonce officielle n’a été faite sur les profils des agents concernés par le renvoi ou sur le nombre exact du personnel dont la société prévoit de se séparer. Dans cette atmosphère d’incertitude et d’angoisse, le Syntepci, à l’issu d’une session extraordinaire en date du mercredi dernier a décidé de la suspension de toutes formes d’activités jusqu’à ce que la lumière soit faite sur le désordre qui secoue actuellement la compagnie nationale pétrolière. Comme conséquence, de nombreux sites de la société ont été paralysés par ce mot d’ordre de grève dont la durée n’a pas été fixée par le syndicat.

L’argument économique tient-il pour justifier ces renvois massifs ?

Le chiffre d’affaires de la société nationale d’opérations pétrolières est sensiblement en baisse, à en juger par le bilan des cinq dernières années. En 2013, la société réalisait bénéfice net d’un peu plus de 28 milliards de francs, alors qu’elle avait fait mieux en 2012 grâce à un bénéfice estimé à 43 milliards. Pour stopper l’hémorragie financière, le plan de restructuration a été adopté par la nouvelle équipe. Mais avec une masse salariale qui tourne autour de 7% du revenu annuel de l’entreprise, il y’a peu de chances que cette solution puisse résoudre le problème.

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