Yacou le chinois régnait en maître absolu à Maca pendant près de cinq ans. Peu de gens savent encore qui il était réellement. Depuis 2010, la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan abritait l’un des plus dangereux récidivistes du pays dans ses cellules
La Maca qui était sous l’emprise d’une impunité, vient d’être débarrassée de l’un de ses plus dangereux locataires du nom de Yacouba Coulibaly, mieux connu en Côte d’Ivoire sous le nom de Yacou le chinois. Ce récidiviste incarcéré deux reprises dans la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan agissait en toute impunité dans la plus grande maison de détention du pays. Vénéré et craint comme un roi par les autres détenus et mêmes certains surveillants pénitenciers, il était quasiment intouchable alors que ses agissements étaient de connus tous, même des autorités. Un terme a été mis à son règne dans les cellules samedi dernier suite à une mutinerie au sein de la Maison de correction située dans la commune de Yopougon. Le dénommé Yacou le chinois a trouvé la mort pendant des échauffourées avec les geôliers. Dans la version officielle donnée par les autorités ivoiriennes, cette mutinerie serait en rapport avec le transfert du prisonnier dans une autre maison de détention située dans la ville de Bouaké.
Le multi-récidiviste de la Maca
Yacouba Coulibaly est un habitué des couloirs de la maison d’arrêt d’Abidjan. En 2010, il a d’abord été condamné une première fois pour vol aggravé à 20 ans de prison ferme. Mais à la faveur de la crise post-électorale, le détenu recouvre la liberté et rejoint cette fois-ci les rangs des FRCI, l’armée qui dans le temps avait prêté allégeance à l’actuel président de la République. Il sera à nouveau frappé d’une nouvelle sentence de 20 ans par l’appareil judiciaire ivoirien après avoir été reconnu coupable de braquage et meurtre. Pour le coup, les autorités décident de loger Yacou le chinois dans le bâtiment C. Mais ce qui était similaire à la fin de parcours pour un récidiviste devient très vite le début d’une nouvelle aventure carcérale où le prisonnier fera la pluie et le beau dans les cellules de la plus grande prison ivoirienne.
Yacou le chinois : témoin vivant de l’impunité à la Maca
L’impunité au sein de Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan était sans cesse évoquée par la presse ivoirienne et aussi par les medias étrangers. Présenté par certains comme un proche du régime Ouattara, Yacouba Coulibaly bénéficiait d’un traitement de faveur qui étonnait plus d’un au pays. Mieux, il était à la tête d’un véritable empire financier qui prospérait dans l’inégalité la plus totale. Dans la plus grande indifférence de ses geôliers, le détenu gérait un vaste réseau de distribution de stupéfiants dans les couloirs de la prison. Une activité qui, dans la vie ordinaire est sévèrement réprimandée par la loi se déroulait au sein de la maison d’arrêt et de correction sous les yeux de la loi. Sous son vaste empire carcéral, il avait également la mainmise sur la distribution d’eau et autres accessoires aux prisonniers. En un mot, il avait le contrôle absolu sur tout ce qui rentre et sort de la maison de détention de la capitale économique. Le laxisme des autorités laissait poussait même certains à affirmer que Yacou le chinois est sous l’aile protectrice du pouvoir en place. Une opinion tout à fait contraire aux principes de droit, de justice et respect de la hiérarchie défendue par l’actuel gouvernement. Les traitements de faveur dont bénéficiait ce détenu suscite de grosses interrogations sur sa personne. Un proche du pouvoir ou un récidiviste qui refusait de se soumettre à la loi ?