Canal Plus côte d’Ivoire: L’abonnement se démocratise

Amani Georges

Canal +, leader en Côte d’Ivoire, ne sera plus le groupe à assurer le relais de l’abonnement. Dominateur de ce marché ivoirien par le passé, la firme française devra désormais faire face à la rivalité avec l’arrivée de nouveaux concurrents

La filiale de Vivendi désormais engagée dans la concurrence

Canal était en Côte d’Ivoire l’unique fournisseur agréé par l’Etat pour les services d’abonnement de la diffusion télé via le satellite. La filiale détenue en partie par le groupe Vivendi devra désormais composer avec de nouveaux prestataires pour couvrir le vaste circuit de distribution ivoirien. L’accessibilité des chaînes étrangères via le satellite fait encore défaut chez la classe moyenne en dépit des efforts consentis par le groupe français. Pour répondre de manière efficiente à la demande colossale du marché ivoirien, la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) vient d’accréditer trois nouvelles licences supplémentaires. En arrière-plan de cette annonce, l’euphorie est moins grande du côté français vu que ses parts et aussi son influence seront sérieusement remis en cause dans cette bataille qui se profile à l’horizon entre distributeurs.

Canal doit-il grincer les dents ?

L’hégémonie du groupe français dure depuis plusieurs années, ce qui a permis à cet exploitant de s’imposer comme le leader de la diffusion télé par satellite. Logiquement, l’arrivée des nouveaux concurrents ne devrait en aucune manière faire grincer les dents à la filiale de Vivendi. Cependant, si ses rivaux jouent sur un tarif concurrentiel pour les abonnements télé, alors le groupe pourrait se faire doubler sur plusieurs marchés qu’il détenait auparavant.

La Côte d’Ivoire face au défi de la démocratisation numérique

En Côte d’Ivoire, la vulgarisation de la télé via le satellite commence sensiblement à se matérialiser en une réalité concrète. La filiale de Vivendi n’a pas été en mesure de fournir l’accès de son bouquet numérique à une grande partie de la population ivoirienne. Pourtant, Canalplus a multiplié les actions allant dans ce sens. En plus des tarifs promotionnels généralement proposés en fin d’année, le fournisseur a mis en place plusieurs formules d’abonnement censées permettre à toutes les couches sociales de bénéficier de ses offres. Au total, cinq forfaits dont les prix sont compris entre 5.000 et 40.000 francs cfa, ont été lancés sur le marché en Côte d’Ivoire. Cette stratégie a certes, diminué l’impact de la demande mais n’a pas entièrement résolu le problème majeur de l’inaccessibilité des chaînes via le satellite. L’ouverture de ce segment d’activité à d’autres prestataires était donc indispensable pour satisfaire cette demande énorme.

L’abonnement devenu désormais l’affaire des nouveaux concurrents

Les trois nouvelles licences d’exploitations délivrées par la HACA ont été accordées à deux fournisseurs ivoiriens et un distributeur étranger d’origine chinoise. Akwaba Télé et TV-Com Côte d’Ivoire sont les distributeurs ivoiriens agréés par l’Etat à la suite de l’appel d’offre lancé il y’a environ un an de cela. Le troisième arrivant sur ce terrain n’est pas à ses débuts dans la télédistribution, contrairement à nos exploitants locaux. A l’instar du prestataire français, le chinois Startimes détient lui aussi des parts de marché importantes en sur le continent africain. Le RDC est l’un des pays où la structure asiatique a su se frayer un chemin au beau milieu de la concurrence. Rappelons que les trois arrivants ont chacun versé à l’Etat ivoirien une caution dont le montant s’élève à 100 millions de francs cfa, en échange de quoi le droit de distribution leur a été accordé.

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