Le phénomène des microbes en Côte d’Ivoire : fini l’épanouissement social ?

Fatou Touré

Le phénomène des microbes est l’une des préoccupations sociales majeures du gouvernement en Côte d’Ivoire. Depuis quelques années, on assiste à une montée en puissance d’une nouvelle forme de délinquance juvénile à Abidjan. Des jeunes enfants, le plus souvent en âge d’adolescence, s’adonnent toutes les nuits à des actes d’agressions. Face à l’ampleur du phénomène, des dispositions ont été prises par l’Etat pour endiguer le fléau, mais toute la question est de savoir si ces mesures seront assez efficaces pour en venir à bout de ces nouveaux agresseurs qui sèment la terreur dans la capitale ivoirienne.

La société ivoirienne en proie à la délinquance juvénile

Le mot ‘‘microbe’’ au sens médical est un organisme de taille suffisamment petite qu’on ne peut l’apercevoir qu’à l’aide d’un microscope. Au sens péjoratif il peut être considéré comme une personne de petite taille, nain ou un enfant d’un jeune âge. Mais en côte d’ivoire, ce mot connote avec un grand fléau de banditisme qui sévit dans la société ivoirienne. Après les violences post-électorales 2010-2011, le pays a été ravagé par un phénomène perturbateur dénommé «les microbes » créant l’affolement et la terreur chez la population qui se sent de moins en moins en sécurité. Fort est de constater le dommage que ces enfants désignés avec ce qualificatif dépréciatif (âgés de 08-18ans) provoquent la panique au sein de la société. Qui sont –ils ? D’où viennent-ils ?et pourquoi de tels actes aussi barbares ?

Enquête sur le phénomène des microbes en Côte d’Ivoire

Les enquêtes effectuées montrent que la plupart d’entre eux sont issus d’une famille défavorisée. Rares sont ceux qui sont scolarisés. Maltraités parfois dans les familles d’autres préfèrent se réfugier dans la rue ; ces derniers n’ayant aucune moralité s’adonnent aux banditismes à un degré supérieur « crimes ». Ils n’ont aucun motif précis juste l’effet de la drogue qui les pousse à commettre des actes ignobles de barbaries et de meurtres à l’aide de machettes et couteaux. Un dicton relève que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, mais désormais se lever tôt à Abidjan est source d’angoisse d’autant plus qu’on ne s’est pas si on rencontrera ces enfants terribles qui laissent une trace d’amertume ou de deuil à chacun de leur passage. Hélas, même parmi eux ils s’entretuent lorsqu’il y a des embrouilles. Il y a peu de cela l’un d’entre eux s’est fait luncher à Abobo.

Endiguer ce fléau social qui menace la société ivoirienne

Les mobilisations des forces de l’ordre pour stopper ce phénomène ne sont pas insignifiantes. L’opération épervier regroupant les CCDO (centre de coordination des décisions opérationnelles), la brigade anti-émeute, la brigade anti-drogue et la police judiciaire a entamé sa chasse aux microbes. Certains de ces gamins sont attrapés, d’autres tués. Récemment l’un de leur chef a été neutralisé. Même si la quiétude n’est pas totale dans les communes comme Abobo et Adjame, force est de constater que le phénomène est en pleine régression.
Ne dit-on pas que l’avenir d’un pays repose sur la jeunesse ? Mais le constat est que la plupart de nos jeunes déguerpissent les écoles qui sont censées éduquer et former les cadres de demain. Quel futur pour un peuple qui voit sa jeunesse sombrer ? La question reste posée.
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